Médias et Processus de paix au Mali : Enfin un Guide du vocabulaire de la paix

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«Médias et Processus de paix au Mali». C’est le thème d’un séminaire co-organisé à l’hôtel Salam par la Misahel (Mission de l’Union africaine au Sahel) et l’Organisation internationale de la francophonie (Oif). Au terme des travaux, les participants – des responsables de médias maliens – venus du District de  Bamako et de l’intérieur du pays- ont élaboré un Guide du vocabulaire pour la paix. La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre de la Communication, Mahamadou Camara.

 

Selon le Conseiller spécial du chef de la Misahel, Dr. Issiaka Souaré, trois équations se posent aux journalistes maliens, et africains, par extension, à savoir la qualité de l’info relayée, c’est-à-dire la vérification des sources. Cela relève de la déontologique de base du métier. Car, soutient-il, le choix des mots et de la sémantique utilisée pour décrire un conflit ou une phase des pourparlers, est très important. Des termes comme “rébellion touarègue” ont mis toute une communauté dans le même sac. Des utilisations abusives du mot “jihadiste” créent la confusion dans les esprits. «N’oublions l’amalgame constant fait entre “islamisme” et “terrorisme”, bref autant de pièges dans lesquels tombent en permanence les journalistes, sous la plume ou devant le micro», conseille-t-il. Avant d’ajouter qu’il convient aux journalistes d’interroger leur responsabilité personnelle sur le sens de la réconciliation et de la paix. Un enjeu pour chaque Malien aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs.

 

Pour sa part, Tidiane Dioh, responsable des Médias à l’Oif et non mois ancien journaliste de l’hebdomadaire «Jeune Afrique» dira qu’il y a un problème de vocabulaire chez les médias, de façon générale, pour couvrir une crise ou un processus de normalisation. En ce qui concerne les pourparlers en cours à Alger, il a invité la presse malienne à jouer pleinement et entièrement sa partition en œuvrant dans la promotion de la culture de la paix.

 

Prenant la parole, le ministre de la Communication, Mahamadou Camara, a insisté sur le chemin parcouru par le Mali. Il a rappelé les accords passés après le coup d’Etat du 22 mars 2012, ceux de Ouagadougou et les différentes phases du processus de paix, les élections de sortie de crise, les événements malheureux de Kidal en mai 2014. Sans oublier les derniers rounds des pourparlers à Alger qui devraient amener le Mali à un accord durable de paix avec les groupes armés rebelles du Nord du Mali. À l’entendre, la dynamique est là, à condition que les médias y mettent leur grain de sel, en toute déontologie et équité professionnelle.
Les hommes de médias maliens ont mis à profit ces trois jours pour échanger leurs expériences sur la couverture appropriée des accords de paix au Mali. Ils ont également revisité la mise en œuvre des accords du passé, d’un point de vue journalistique. Les échanges fructueux ont débouché sur la production d’un Guide du vocabulaire de la paix, issu des recommandations de la soixantaine de Directeurs de publication et rédacteurs en chef des médias maliens. Ce Guide est un instrument indispensable au profit des journalistes et du grand public.

 

Alhousseini TOURE

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