Signature pour l’accord pour la paix et la réconciliation : Jour J-2

Pour la signature de l’accord de paix, les préparatifs vont bon train et, défiant la communauté internationale, la CMA réitère son refus de signer avant l’ouverture de nouvelles discussions

13 Mai 2015 - 07:46
13 Mai 2015 - 07:46
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[caption id="attachment_962302" align="alignleft" width="320"]Moussa Assarid, porte-parole de la CMA Moussa Assarid, porte-parole de la CMA[/caption] Après cinq rounds de négociations à Alger, la médiation a proposé un projet d'accord aux parties le 25 février dernier. Le gouvernement malien et les groupes armés réunis au sein de la Plateforme ont paraphé le document le 1er mars. Devant la tergiversation de la CMA à parapher le fameux accord, le gouvernement malien fixe au 15 mai prochain la date de sa signature. A mesure que cette date historique s’approche, le doute ne cesse de gagner du terrain quant au retour de la paix. Selon  le porte-parole de la CMA en Europe, Moussa Ag Assarid, les aspirations du peuple de l’Azawad n’ont pas été prises en compte : « la reconnaissance officielle de I'Azawad comme une entité géographique, politique et juridique ainsi que la création d'une assemblée interrégionale regroupant Gao, Tombouctou, Kidal. Au niveau sécuritaire, la CMA veut définir elle-même la liste des combattants et déterminer leurs grades. Les forces de défense et de sécurité à l'intérieur de I'Azawad seront composées à 80% de ressortissants de I'Azawad, ainsi qu'au niveau des postes de commandement. Au sujet du développement du Nordi, l’affectation d'un fonds spécial pour I'Azawad sur le budget de l’État à hauteur de 40% sur une période de 20 ans en vue de résorber un retard de plus de 50 ans. Que l'exploitation des ressources minières et énergétiques de l'Azawad soit soumise à l’autorisation préalable de l'Assemblée interrégionale après avis de l'Assemblée régionale. Un quota de 20 % de la production sera affecté à l'Azawad, avec priorité à la région concernée ». Mais comment peut-on dialoguer avec la recrudescence des attaques au nord? : Ménaka, Léré, Tenenkoun, Diré, Goundam. Les FAMA ont été victimes avant-hier lundi 11 mai d’une embuscade qui a couté la vie à huit militaires. Tout cela aura-il une incidence sur le déroulement de cette cérémonie ? On doit se mettre d’accord pour que toutes les parties respectent le cessez-le-feu, cessent les hostilités immédiatement au nord du Mali afin de permettre des conditions favorables pour la signature le 15 a déclaré Mongi Hamdi. Quant au gouvernement malien, il entend faire de la cérémonie du 15 mai une fête grandiose, une date mémorable. C’est ce qui explique notamment la tournée de certains ministres à l’étranger comme celui de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed dans certains pays comme l’Algérie et au siège des Nations Unies où il a participé à une conférence internationale sur le terrorisme et l’extrémisme. Le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop était au Niger où il a demandé le soutien et l’encouragement du président nigérien dans ce processus dont le Niger fait partie de l’équipe de médiation. L’Amenokal de Kidal, Mohamed Ag Intalla, député RPM à l’AN, est à Bamako pour rencontrer les différents acteurs : autorités, société civile et partenaires internationaux. Il s’agit pour lui de venir jouer à l’apaisement face à la dégradation de la situation sécuritaire sur le terrain. Le gouvernement a déjà mis en place une commission d’organisation présidée par le ministre des affaires Etrangères Abdoulaye Diop. Sont invités à cette cérémonie qui devrait se dérouler au Palais des sports de Bamako près de 40 chefs d’Etat et de gouvernement, des chefs de villages, de fractions, les leaders communautaires et religieux, des élus du nord, etc. Malheureusement, la CMA n’est pas sûre d’être présente à Bamako. « Nous avons commencé une démarche avec Mongi Hamdi à Nouakchott, le 26 avril et lui avons remis une lettre pour notre accord au paraphe qui est conditionné à la réouverture de discussions avant la signature. Après ces discussions, nous allons décider ensemble de la date et du lieu de la signature» selon le chargé de communication du HCUA. Là où le bas blesse, c’est que la communauté internationale, malgré qu’elle ait brandi des menaces de sanctions contre ceux qui ne signeraient pas, tient maintenant un double langage, à savoir que ceux qui ne signeraient pas, le feront plus tard. Les groupes rebelles semblent divisés selon Mongi Hamdi : «  il y en a des dirigeants de la CMA qui ont indiqué leur intention de signer. Il y en a d’autres qui hésitent et d’autres qui ont dit clairement qu’ils ne vont pas signer. Nous souhaitons garder l’accord ouvert. On ne peut pas donner de délai, mais on ne peut pas attendre indéfiniment. On encourage tout le monde à venir signer, ainsi nous débuterons  une nouvelle phase de mise en œuvre de l’accord pour établir cette paix crédible et durable que tout le monde attend. S’ils refusent de venir signer le 15, nous allons leur laisser la possibilité de signer par la suite ». Ne donne-t-il pas ainsi aux récalcitrants le droit de trainer les pieds ?  Pourquoi cette mollesse ? A la faveur de la journée de l’Europe, Andrzej BIELECKI le chargé d’Affaires de la délégation de l’Union européenne a précisé que « la date du 15 mai retenue pour la signature de l’accord n’était qu’artificielle et ne repose sur aucune autre considération, cette date pouvait être le 14 ou le 16 mai. Si tout le monde ne vient pas, le texte sera ouvert pour la signature. Les autres pourront signer un peu plus tard ». Mme Radhia Achouri, porte-parole de la MINUSMA : « au cas où une partie est absente, la médiation donne l’opportunité d’adhérer ultérieurement à l’accord ». Après la fermeté, c’est « la mollesse » maintenant. C’est pour cette raison que le gouvernement malien ne doit pas répondre aux provocations des rebelles qui cherchent des prétextes pour ne pas parapher. Ce double langage de la communauté internationale tranche avec la position de l’Espagne. Lors de sa 1ère  visite au Mali, le 1er ministre espagnol, Mariano Rajoy, tout en réitérant le soutien du royaume d’Espagne au Mali, a affirmé : « L’accord de paix doit être signé le 15 mai prochain ». Le doute s’est installé, la réunion de la dernière chance risque d’accoucher d’une sourit car la communauté internationale est entrain de nous préparer à l’absence des groupes rebelles le 15 ce qui voudra dire qu’il y aurait de nouvelles négociations après. Avec des partenaires qui changent de langage on peut dire que la sortie du tunnel pour le Mali est encore loin. Que vaudra une signature du gouvernement et de la plateforme sans la CMA ? La réunion préparatoire prévue en Algérie ce week-end a été reportée. Mr Mongi Hamdi juge cette réunion nécessaire pour mettre fin aux hostilités qui ont repris au nord et de réunir les conditions pour la signature de l'accord de paix le 15 mai à Bamako. vivement la paix pour que cesse le martyr des populations et des refugiés : traumatisme, maladies, mortalité infantile, manque d’éducation, hygiène précaire, promiscuité, vols, viols, pillages ….Il faut renoncer à la violence pour construire ensemble une nation réconciliée où la justice, la solidarité, le respect de la dignité humaine, ne seront pas de vains mots. Avec cette réconciliation tant attendue, notre armée unifiée, réconciliée, mieux équipée et bien formée pourra faire face à sa mission régalienne de défense du pays au lieu d’être cantonnée dans des camps surveillés par la MINUSMA. En attendant nous disons courage aux FAMA. Séran SACKO  

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