Pour ingérence dans les affaires syndicales de la Police nationale : Siaka Diakité prend Niamé Keïta la main dans le sac

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La section syndicale et la direction générale de la police nationale sont à couteaux tirés. A l’origine de la guéguerre, l’ingérence de Niamé Keïta dans les affaires du syndicat qui a tenu samedi dernier à la Bourse du Travail une conférence de presse de protestation et de mise à garde au chef des flics maliens. 

Ils étaient des dizaines de policiers à se mobiliser le samedi 24 juillet dernier à la Bourse du travail autour de Siaka Diakité, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l’administration d’Etat (Syntade) et non moins secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) à l’occasion d’une conférence de presse de mise en garde à l’endroit de leur direction générale. Le secrétaire général de la Section syndicale de la police nationale (SPN), Tidiane Coulibaly et ses camarades ne digèrent plus le soutien de leur direction générale aux actions d’un groupe de dissidents contre le bureau exécutif national du syndicat.

De quoi s’agit-il ?

Selon les explications du secrétaire général de la SPN, cinq membres de son bureau ont entrepris une campagne d’intoxication et de désinformation à l’encontre du bureau national, concernant le projet de statut des fonctionnaires de la police déposé à l’Assemblée nationale. La campagne consiste à dénoncer le projet de statut des fonctionnaires de la police et le prolongement du mandat du bureau exécutif national de la SPN qui passe de 3 à 5 ans. Or, il se trouve que cette rallonge de mandat découle d’une lettre circulaire de l’UNTM qui demandait à ses syndicats affiliés de faire passer le mandat syndical de 3 à 5 ans. 

Et le jeudi 8 avril 2010, au cours d’une réunion tenue au siège de la SPN et à laquelle ont pris part les secrétaires généraux du district de Bamako, il a été signifié aux dissidents de surseoir à leur tournée et de prendre attache avec le bureau exécutif national. Peine perdue puisqu’ils ont continué leur mission de désintoxication à l’intérieur du pays, a relaté Tidiane Coulibaly.

Il a ajouté que par une correspondance en date du 9 avril 2010 dont la DGPN est rendue ampliatrice, le bureau exécutif national a clairement indiqué au groupe de ne pas démarrer ladite mission parce qu’elle viole les principes régissant l’organisation. Mais au mépris de toutes ces interdictions, les dissidents ont commencé la tournée qui s’est alors heurtée à l’hostilité des policiers, a-t-il dénoncé. Les dissidents ont, contre toute attente, bénéficié du soutien de la DGNP qui a même rédigé un message en date du 12 avril 2010 invitant les chefs d’unités à prendre toutes les dispositions pour la réussite de leur mission.

Face à cette situation, M Coulibaly a expliqué que le bureau exécutif national de la SPN s’est vu dans l’obligation de saisir, le 15 avril 2010, le directeur général de la police nationale, Niamé Keïta (et ampliation a été transmise au département de la sécurité intérieure et de la protection civile) pour lui demander de se mettre en marge de la vie syndicale. Mais, regrettent Tidiane Coulibaly et ses camarades, cette correspondance est restée sans suite puisque la DGPN a rédigé, le 1er juin 2010, un autre message radio-fax adressé aux directeurs régionaux de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti, afin de prendre et faire prendre toutes les dispositions pour le bon déroulement de la tournée des dissidents.

Cette attitude de Niamé Keïta a suscité des interrogations chez Tidiane Coulibaly et ses camarades qui se demandent si le directeur général de la police nationale a le droit d’obliger les chefs d’unités à recevoir une dissidence et mettre à leur disposition  les moyens de l’Etat (véhicules, carburant…)? 

Ils disent craindre des représailles de la direction générale de la police nationale contre les chefs d’unités qui n’ont pas réussi à mobiliser les hommes et les éléments qui n’ont pas répondu à l’appel (mutations, sanctions…).

A travers cette conférence de presse, la SPN entend prendre l’opinion à témoin par rapport à cette situation au sein de la police, et surtout, par rapport au congrès que les dissidents s’apprêtent à organiser sous le nom et le sigle du syndicat, avec le soutien de la direction générale de la police nationale.

Premier syndicat créé à la police nationale après les évènements de mars 1991, le Syndicat (affilié au Syntade, qui est à son tour affilié à l’UNTM) bénéficie du soutien total du patron de la Bourse du travail, Siaka Diakité. Ce dernier a même mis Niamé Keïta en garde contre des manœuvres destinées à saboter la gestion interne des syndicats. « Il sera tenu responsable des conséquences fâcheuses qui en découleront », a même prévenu Siaka Diakité qui a vivement critiqué les « zèles » du super chef des flics maliens qui aime se donner en spectacle dans la circulation.   

Abdoulaye Diakité

 

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