Création de la force citoyenne et Démocratique : Les amis d''ATT toujours divisés

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Annoncé depuis un certain temps dans les salons feutrés de la capitale et dans les états- majors des partis politiques, le benjamin de la famille politique malienne tarde toujours à sortir du giron du Mouvement Citoyen. Les raisons de ce retard : les divergences idéologiques qui opposent les amis du président de la République Amadou Toumani Touré, réélu pour un bail de cinq ans à Koulouba.

La bataille idéologique qui fait rage actuellement au sein du Mouvement Citoyen, découle du fait que plus d”une dizaine de cadres du CENA et la plupart des députés indépendants, qui se réclament de lui, ne sont pas prêts à se lancer dans une aventure qu”ils jugent contraire à la philosophie conceptuelle de leur Mouvement. De quoi mettre le ministre Djibril Tangara, qui s”est déjà porté à la présidence dudit parti, sur des braises ardentes.rn

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Au lendemain de la proclamation des résultats provisoires des élections législatives des 1er et 22 Juillet derniers par le Ministère de l”Administration Territoriale et des Collectivités Locales, des conciliabules ont été tenus par certains chefs du CENA du Mouvement Citoyen autour de l”érection de leur mouvement en parti politique. Il s”agit d”un clan piloté par le ministre du Développement social, de la solidarité et des personnes âgées Djibril Tangara, celui-là même, qui en 2005, s”était farouchement opposé à tout débat sur une quelconque réforme politique de son mouvement, qui conformément à la philosophie du chef de l”Etat, voulait garder son manteau d”association à l”abri des éclaboussures de la classe politique. Par ce statut, on le sait, cet "  enfant illégitime " de la démocratie a, pendant tout ce temps, été privé des avantages afférents à la classe politique de notre pays.

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D”ailleurs, la guerre idéologique pour la mutation du Mouvement Citoyen avait fini par briser son unité, entraînant ainsi la  création en 2005 du Parti Citoyen pour le Renouveau (PCR), que dirige actuellement Ousmane Benfana Traoré, conseiller du chef de l”Etat. Ce clan était parti du fait que face à la nécessité de capitaliser et de pérenniser les acquis du Chef de l”Etat, il fallait nécessairement créer une formation politique héritière. Deux ans après cette première implosion, voici que les vieux démons de la division refont surface au sein du Mouvement Citoyen, en donnant ainsi raison à l”excroissance qu”est le PCR, cela au lendemain des législatives de juillet, où la moisson du M.C est évaluée à une vingtaine de députés.

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Amadou Toumani Touré, comme ça se chuchote dans les grins, aurait enfin donné son aval pour cette nouvelle aventure ? La réponse peu sûre, car le débat divise actuellement des acteurs, qui se réclament tous  amis du chef de l”Etat. La chose paraît tellement bizarre qu”on se demande comment ATT peut accorder sa bénédiction pour la création d”un parti politique se réclamant de son nom, et qu”une polémique éclate entre les protagonistes, qui se réclament tous de lui. Pourtant, c”est ce paradoxe qui prévaut actuellement au sein du Mouvement Citoyen, dont la contribution pour la réélection d”ATT a été capitale.

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De quoi s”agit-il en fait ?

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En effet, il s”agit d”une divergence de vue entre le clan favorable à la création de la Force Citoyenne et Démocratique (FCD), baptisée avant même sa naissance, et l”autre clan qui veut garder la carcasse du Mouvement Citoyen comme telle. Ainsi, le clan du " oui " pour la naissance de la FCD, que pilote le très peu populaire président sortant du CENA, et  président inamovible du futur parti, le ministre Djibril Tangara, considère qu”après avoir réussi cette belle moisson pendant les législatives, une vingtaine d”élus, le constat est patent selon lequel le Mouvement Citoyen a bel et bien sa place au sein de la famille politique du pays.

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Aussi, argue t-il, il faut capitaliser l”union de ce conglomérat d”associations fondues dans le Mouvement Citoyen, pour qu”en 2012, après le départ du général ATT du pouvoir, les nombreuses réalisations, les acquis de cette riche expérience inédite, ne s”évaporent pas faute d”héritiers. Et c”est d”ailleurs dans cette vision qu”ATT se serait lui-même inscrit au sortir de ces législatives. D”autre part, les partisans de ce courant ont estimé qu”à partir du moment où leur mouvement a pu engranger une vingtaine de députés au sortir des législatives de Juillet dernier, il n” y a plus lieu de nourrir un complexe devant qui que ce soit, et que transformer le Mouvement en parti politique participe de ce principe.

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" Faux ! " rétorque le courant opposé, qui estime que cet héritage peut bel et bien être pérennisé sans passer par l”érection du Mouvement Citoyen en parti politique. Les tenants de cette " rébellion " avancent que procéder à une telle mutation serait une sorte de trahison de la philosophie conceptuelle même du mouvement, selon laquelle il doit toujours garder son caractère d”association. Une manière pour eux de démentir les allégations du clan Djibril Tangara, selon lesquelles c”est ATT lui-même qui se serait inscrit dans leur vision de la chose, car on le sait le général ATT a toujours déclaré qu”il n”a pas besoin de parti politique pour diriger le Mali.

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Ce contre-courant regroupe au moins une dizaine de barons du CENA parmi lesquels certaines sources citent le vice-président Ahmed Diane Séméga, ministre des Mines, de l”énergie et de l”eau ; le jeune et bouillant Fadiala Soumano dit Alphadios, secrétaire national de la jeunesse et des sports du CENA et plusieurs députés parmi lesquels les deux indépendants de Macina : Ousmane Bah et Amadou Bouaré, et il est plus que jamais déterminé à conserver la carcasse du Mouvement, au cas le ministre Djibril Tangara et ses acolytes réussiraient à créer leur parti politique. Tout en s”interrogeant sur les motivations réelles du ministre Tangara, qui veut faire aujourd”hui ce qu”il a combattu hier.

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 En tout état de cause,  c”est la guerre entre les amis du président de la République autour de la gestion de l”héritage qu”il va laisser après son départ du pouvoir en 2012.

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Abdoulaye Diakité  

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