Affaire de dissolution des partis politiques : Une victoire d’étape pour la démocratie, engrangée ?

C’est par le communiqué numéro 6 que le coordinateur du pool des avocats, Me Mountaga Tall, a informé l’opinion nationale et internationale de l’évolution du dossier sur la dissolution des partis politiques.

6 Octobre 2025 - 12:31
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Affaire de dissolution des partis politiques :  Une victoire d’étape pour la démocratie, engrangée ?

Dans ce communiqué, on ne peut plus clair, le porte étendard des partis politiques s’est réjoui de l’atteinte des objectifs qu’ils s’étaient fixés et qui étaient de trois ordres, à savoir tester la solidité des institutions judiciaires et leur attachement à la Constitution et à la protection des Droits des citoyens, ensuite amener tous les ordres juridictionnels du pays à assumer leurs responsabilités et à rendre des comptes au peuple malien et enfin imposer aux autorités le respect de la Constitution, des libertés et de l’Etat de droit dans l’intérêt de tous. Pour le coordinateur des avocats l’objectif final était la saisine de la Cour Constitutionnelle la seule institution compétente pour juger de la Constitutionnalité d’une décision et cela par le biais de la Cour Suprême. Après cette étape cruciale, les partis politiques  ont-ils bon espoir d’obtenir satisfaction de cette institution judiciaire qu’est la Cour Constitutionnelle dont les décisions ne sont susceptibles d’aucun recours ? Quid de l’avenir de la démocratie au Mali ?

Un pas, un autre pas et tenir chaque pas gagné, tel semble être le crédo des partis politiques dans la procédure de dissolution des partis politiques enclenchée par le gouvernement. A-t-on besoin de rappeler que les partis politiques sont les socles de la démocratie et qu’on ne pourra jamais parler de démocratie sans les partis politiques comme c’est le cas au Mali. En effet, le pays est doté d’une constitution « la plus démocratique », selon ses initiateurs, mais  les partis politiques qui constituent la base de cette démocratie sont dissous. C’est pour ne pas rendre la République bananière que des hommes et des femmes, témoins oculaires de l’histoire récente du pays, se sont dressés comme un seul homme pour dire non à la mort savamment programmée  de la démocratie dont le premier coup de massue donné a été la dissolution des partis politiques. Forts de la conviction selon laquelle il n y a pas d’alternative à la démocratie un groupe de patriotes mus par la volonté de préserver les précieux acquis du mouvement démocratique, a décidé d’attaquer cette décision de dissolution des partis politiques prise par  le gouvernement et entérinée par le CNT, en toute illégalité. Ils ont mis l’institution judiciaire face à ses responsabilités en saisissant d’abord les tribunaux de grande instance, TGI, des communes I, III, IV, V et VI du District de Bamako, seuls deux tribunaux se sont déclarés compétents à examiner le dossier et la décision rendue par le Tribunal de grande instance de la Commune I de Bamako vaut son pesant d’or pour les partis politiques car elle permet de saisir la Cour Constitutionnelle, via la section administrative de la cour suprême.  Ce qui explique le sentiment de satisfaction du coordinateur des avocats des partis politiques, Me Mountaga Tall, de surcroit un des leaders du Mouvement démocratique. Pour Me Tall, après ces procédures devant les Tribunaux de grande Instance de Bamako, l’objectif visé est largement atteint car la conclusion de ce marathon judiciaire serait de soumettre à l’examen de la Cour Constitutionnelle la loi abrogeant la Charte des partis politiques sur laquelle repose le décret de dissolution des partis politiques. La Cour Constitutionnelle devient du coup l’ultime espoir pour la classe politique

Après cette étape cruciale, les partis politiques  ont-ils bon espoir d’obtenir satisfaction de cette institution judiciaire qu’est la Cour Constitutionnelle dont les décisions ne sont susceptibles d’aucun recours ? 

Tous les regards sont tournés vers les neuf dits sages de la Cour Constitutionnelle pour soit donner vie à la démocratie et à la République, ou bien  assener le dernier coup de massue fatal pour l’achever définitivement. Si tant est qu’ils mesurent les conséquences de leurs décisions sur la bonne marche de la République, Ils doivent, en tant que gardiens de la loi fondamentale, réfléchir mille fois avant de décider surtout que leurs décisions ne sont pas susceptibles d’aucun recours. Les neuf sages ont désormais entre leurs mains l’avenir de la démocratie et de la République. Ils doivent agir en âme et conscience et conformément à la loi  afin d’écrire une page glorieuse de l’histoire de la justice malienne. Pour rappel avant d’en arriver à cette ultime procédure auprès de la haute juridiction, les avocats des partis politiques ont suivi toutes les procédures en amont. Pour Me Tall cette démarche auprès de la Haute juridiction n’était possible qu’avec l’appui d’un nombre significatif de membres du Conseil National de Transition, CNT qui fait office de parlement, ce qui, dans la situation actuelle est irréalisable, selon Me Tall et pour trouver une solution alternative ils ont soulevé l’exception d’inconstitutionnalité devant un Tribunal, qui, conformément à la loi et à la Constitution transmettrait le dossier à la Cour Constitutionnelle par le biais de la Cour Suprême, conclut le communiqué du pool des avocats. La Cour Constitutionnelle est l’ultime recours et est également l’espoir des leaders et de tous les militants des partis politiques, tous les démocrates sincères et convaincus. Pour rappel cette institution qu’est la Cour Constitutionnelle, est l’une des prouesses de la démocratie, en l’état actuel en tout cas. Donc les sages ne vont pas se dédire et être à la base de l’effondrement du chapiteau construit en marbre et avec le sang des martyrs, qu’est la Démocratie.

Quid de l’avenir de la démocratie au Mali ?  

L’avenir de la démocratie se joue auprès de la Cour Constitutionnelle qui a désormais la lourde responsabilité de l’assommer pour toujours ou bien lui donner la thérapie pour se remettre sur les deux pieds après avoir subi une maltraitance abominable. En effet, elle a été vilipendée, piétinée et vouée aux gémonies pendant les cinq ans de transition. Faisant non seulement porter le chapeau de la décadence du pays à la démocratie et faisant également passer les hommes politiques pour des pestes et responsables de tous les maux auxquels le pays est confronté. En effet, nul ne pourra  innocenter les hommes politiques, surtout ceux qui ont eu la lourde responsabilité de gouverner aux destinées du pays, dans la calamiteuse situation dans laquelle se trouve le Mali, mais il demeure tout aussi incontestable qu’il n y a pas d’alternative à la démocratie. Donc il ne faudrait pas jeter le bébé avec l’eau du bain, il faut plutôt lui apprendre les bonnes habitudes et pratiques afin qu’il soit un bon adulte demain. La démocratie a certes ses failles, elle a même ses limites comme d’ailleurs toute œuvre humaine, mais il ne serait pas cohérent de penser qu’elle est à la base de tous les maux auxquels le Mali est confronté.

En somme, la justice est le dernier rempart quand tout est sur le point de s’effondrer. Le Mali a plus que jamais besoin d’une justice forte, juste et responsable pour mettre fin à la violation de la loi, à des passe-droits et de super hommes qui pensent que tout leur est permis.

Youssouf Sissoko 

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