SIT-IN DES FEMMES A L’ASSEMBLEE NATIONALE: Faire de leur participation à la vie publique une réalité

Les femmes du Mali veulent plus de place au niveau de tous les centres de décision du pays. «Personne ne nous en empêchera. Surtout que les chefs d’Etat de l’Union africaine se sont engagés à...

14 Août 2006 - 16:27
14 Août 2006 - 16:27
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Les femmes du Mali veulent plus de place au niveau de tous les centres de décision du pays. «Personne ne nous en empêchera. Surtout que les chefs d’Etat de l’Union africaine se sont engagés à défendre les droits des femmes», soutiennent les Maliennes décidées d’exprimer leur ras-le-bol, demain devant l’Assemblée nationale.
C’est demain mardi, 15 août 2006, que les femmes du Mali, sous la houlette de la présidente du Groupe Pivot, Nana Sanou, décident d’organiser un sit-in à l’Assemblée nationale. La révélation en a été faite vendredi dernier, au Centre Aoua Kéïta, en présence des représentantes des organisations féminines du Mali. Décidées d’aller jusqu’au bout de leur initiative, elles entendent emmener les députés à entériner les propositions dans le projet du Code électoral relatives à la participation d’un taux maximum de 70 % de l’un ou de l’autre sexe sur les listes de candidature et au niveau de la Ceni. Toutes choses qui font couler beaucoup d’encre et de salive à la veille de leurs adoptions à l’AN.
 
De quoi s’agit exactement ?
Le gouvernement, à la quête d’élection transparente et apaisée, a instruit le département en charge de l’Administration Territoriale, d’initier une série d’actions, dont la relecture des textes régissant la vie politique. Parmi ces textes, un accent particulier a été mis sur la prise en compte du genre dans la vie politique à l’intention des leaders d’associations de femmes, des représentants de partis politiques, des femmes du cadre de concertation des partis politiques et les femmes élues.
De nombreuses propositions ont été faites en vue de la recherche de la Charte des partis politiques et du Code électoral qui sont, entre autres, la composition alternative de femme et d’homme du début à la fin de la liste de candidature aux élections, la parité homme femme au niveau de la composition des organes de direction des partis politiques, la représentativité des femmes dans une proportion minimum de 30 % au niveau des bureaux de l’Assemblée nationale, du Haut conseil des collectivités territoriales, des Assemblées régionales, du Conseil du District, des Conseils de cercle et communaux, la répartition des deux dernières fractions de financement public liées au nombre d’élus.
«Ces différentes propositions ont été suivies d’effets de la part du gouvernement dans ses propositions de textes à l’An, sous réserves d’amendements. Si la proposition dans la Charte des partis, relative au financement des partis politiques, a été entérinée par les députés, pourquoi les hommes, précisément nos élus nationaux, se montrent réticents aux propositions concernant la participation active -je veux dire les propositions allant dans le sens du développement- des femmes à la vie publique ?», s’interroge la présidente du Groupe Pivot.
 
Quand les femmes se fâchent
Face à cette situation, les représentantes, à tous les niveaux, des femmes du Mali, ont invité les journalistes, vendredi après midi, pour témoigner leur solidarité aux propositions faites et relever leur reconnaissance au gouvernement qui sait, selon Nana Sanou, que la participation accrue des femmes à la vie publique est un acte de justice à leur égard et du respect de leurs droits. «Nous les femmes, nous demandons aux députés hommes et femmes de l’AN, leur clairvoyance pour le soutien indéfectible des propositions faites par l’Administration territoriale pour la prise en compte du genre. A cet effet, nous organiserons un sit-in à l’Assemblée nationale où toutes les femmes sont invitées», a-t-elle poursuivi.
De son côté, la secrétaire exécutive de la Cafo, Traoré Oumou Touré, a ajouté : «Nous plaidons. Mais, s’il faut arriver à la pression, on y arrivera. Les hommes sous-estiment les femmes. C’est ce que nous ne voulons plus accepter». Mariko Korotoumou Théra, du cadre de concertation des femmes des partis politiques qui assure que les hommes ne doivent pas se sentir menacés. «Seulement, qu’ils sachent qu’ils ont une autre opportunité auprès d’eux», a-t-elle dit.
Ensuite, tour à tour, Fanta Mantchini Diarra, élue du Cnid, Oulématou Tamboura, élue de Ténékoun et ancienne ministre, Afoussetou Thiéro, magistrat et ancienne ministre, Kéïta Rokiatou N’Diaye, ancienne ministre et beaucoup d’autres femmes de l’ancienne et de la nouvelle génération, ont pris la parole. Toutes ont soutenu que rien ne sera plus comme avant.
Aussi, les femmes de Kidal, Gao, Tombouctou et Mopti, considérant que la Constitution du Mali prône l’égalité entre l’homme et la femme et que le Mali a ratifié tous les textes, au niveau régional et international, sur le droit des femmes, ont dégagé leur position. Elles exigent la prise en compte intégrale de la disposition : «aucune liste ne doit comporter plus de 70 % de l’un des deux sexes» dans les articles du projet de loi électorale relative au mécanisme de désignation. C’était lors de l’atelier de lancement des activités de renforcement des capacités «vie publique et citoyenneté», organisé à Mopti du 7 au 12 août 2006, par le Recofem, sous l’égide du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille.
Avec ces déclarations, elles veulent désormais contribuer activement à la vie dans le plus grand respect de leurs droits. «Et personne ne nous en empêchera, surtout que les chefs d’Etat de l’Union africaine se sont engagés à défendre les droits des femmes», soutiennent- elles.

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