Débat politique de la Radio Klédu : Tiébilé Dramé, le président du Parena décrypte l’accord d’Alger

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Tiébilé Dramé, candidat à la présidentielle et médiateur dans le conflit au nord-Mali, assiste à une réunion, le 18 juin 2013 à Ouagadougou
© AFP

Le jeudi 5 mars 2015 de 23 h à 1h 00, le président pour la Renaissance nationale (Parena) et ancien ministre des affaires étrangères, Tiébilé Dramé était l’invité du journaliste Kassim Traoré, dans le débat politique de la Radio Klédu qui émet sur la fréquence 101.2 à Bamako. Au cours de ce débat nocturne, beaucoup de sujets furent abordé  dont l’accord d’Alger, le statut de l’opposition, la situation sécuritaire du pays et bien d’autres. Lors  de cette émission, l’opposant Tiébilé Dramé, non moins négociateur de l’accord de Ouagadougou, a fait le décryptage du préaccord d’Alger déjà paraphé par le gouvernement et les éléments de la plateforme. Selon lui, il est inquiétant que la constitution du Mali n’a pas été suffisamment prise en compte par cet accord.

Après avoir remercié tout le monde et donné les raisons de sa participation à la conférence régionale du parti de bélier blanc à Koulikoro, le président du Parena s’est beaucoup appesanti sur l’accord d’Alger paraphé par le gouvernement du Mali et les éléments de la plateforme. Il a rendu hommage aux victimes de la crise du nord. « Le Parena souhaite un cimetière pour les martyrs qui laisseront leurs vies pour la nation, y compris Aguelhok s’il est revenu dans les girons de la République. Depuis janvier 2012 le Mali est en crise ce qui fait qu’à un moment donné, le Mnla avait fait de Gao sa capitale », a-t-il dit. Concernant l’accord d’Alger, l’invité a fait savoir que les responsables de l’opposition sont en concertation et feront savoir leurs positions dans les jours à venir. « Ce n’est pas un examen facile, on ne peut pas parler à la hâte sur un sujet aussi important », a prévenu Dramé. Mais d’ores et déjà, il a souligné que dans cet accord d’Alger, le président de l’Assemblée régionale est élu au suffrage universel direct, ce qui veut dire que les régions auront beaucoup de pouvoir et gérerons leurs propre affaires. Pour lui, c’est inquiétant que la constitution du Mali n’a pas été suffisamment prise en compte par cet accord. « L’accord d’Alger devrait être le reflet de la constitution malienne. L’accord d’Alger  prévoit aussi l’insertion des déserteurs au sein de l’armée», a-t-il regretté. Aux dires de Tiébilé Dramé, le Mnla, le coup d’Etat du 22 mars 2012, la visite de l’ancien premier ministre, Moussa Mara à Kidal en mai 2014 ont été désastreuses pour l’armée malienne. « Cette visite a été dramatique et humiliante pour le Mali. Le nombre de victime n’est toujours pas connu. A travers cette visite, le Mali a perdu sa souveraineté dans la majeure partie du nord. La visite de Mara à Kidal a cassé la reconstruction de l’armée. Les forces armées ont eu un coup dur à travers cette visite de Mara car la guerre qui a suivie cette visite n’était point préparée. Les réflexions doivent être menées pour la refondation de l’armée malienne. C’est un travail de longue haleine », a-t-il dit. Avant de préciser que l’Azawad n’est ni un empire ni un royaume mais une portion de la région de Tombouctou. A la question du journaliste de savoir  si cet accord ne valait pas mieux que rien, Tiebilé Dramé a répondu « on peut dire que cet accord d’Alger vaut mieux que rien. Mais si les choses s’étaient déroulées normalement, le gouvernement malien pouvait trouver un modus vivendi mieux que cet accord d’Alger. Certes cet accord vaut mieux que rien, ça vaut mieux que la guerre et ses conséquences. Mais j’insiste la dessus : si les choses s’étaient passé normalement, le Mali allait trouver mieux que cet accord ». Et de poursuivre que les groupes armés étaient d’accord sur l’indivisibilité du Mali depuis l’accord du 18 juin 2013 à Ouagadougou. « Les lignes rouges évoquées par le président IBK étaient déjà prises en compte par l’accord de Ouagadougou. Parler de ligne rouge à Alger, c’est tenter de défoncer une porte déjà ouverte. Si le président IBK avait pris à bras le corps le problème du nord, on n’en serait pas à ce stade. Il y’a eu neuf mois de pilotage à vu, (…) pourtant l’accord de Ouagadougou avait donné 60 jours pour la reprise de la négociation. A l’époque, l’Armée malienne et l’Ortm étaient à Kidal. Si les négociations débutaient à temps, les choses allaient progresser. Les choses ne se sont pas déroulées comme il le fallait. Depuis juillet, on a conseillé le président de la République concernant le nord mais hélas, on n’a pas été entendu. La situation du nord concerne tout le monde », a martelé Tiébilé Dramé. Pour lui, l’Accord de Ouagadougou a permis d’apaiser le Mali à un moment donné car il y’a eu les élections. Cet accord, dit-il, avait prévu le désarmement et le cantonnement des groupes armés. Concernant le retour d’ATT au bercail, Tiébilé Dramé n’y voit aucun problème. Par ailleurs, il a souligné que le capitaine Amadou Aya Sanogo est soupçonné d’avoir commis des crimes et le droit doit être dit. Il reconnait que beaucoup de gouvernants actuels partaient à Kati. Avant de lever tout équivoque qu’il n’y’a aucun problème entre les partis de l’opposition. A l’en croire, la gestion chaotique pendant 18 mois du pays n’est caché de personne. Il a mis l’accent sur le statut de l’opposition, le sommet Afrique-France, l’insécurité et bien d’autres choses. A la question de savoir s’il existe la démocratie au sein des partis politiques maliens, l’invité répond par l’affirmatif. En plus des questionnaires de l’animateur du débat, Tiébilé Dramé a répondu à  une quinzaine de questions des citoyens fans de l’émission via téléphone. C’est ainsi qu’il déclara que le Parena prépare une réunion sur le problème de l’école et du chômage des jeunes. Et de poursuivre que les acteurs chargés pour le cantonnement des groupes armés ont faillit à leurs missions. «L’opposition n’a pas d’information que la France était impliqué à la guerre de mai 2014 à Kidal. Le Mali est un vieux pays et béni. Le bateau du Mali peut tanguer mais ne chavirera jamais inchallah », a-t-il conclu.

Aguibou Sogodogo

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12 COMMENTAIRES

  1. Cet homme est un hypocrite, il ne dit pas la vérité, il parle comme si le problème du nord a commencé sous le régime de IBK. Il veut nous faire croire que l’accord de Ouagadougou vaut mieux que cet accord d’Alger. Alors que le but de l’accord de Ouaga était de permettre l’organisation d’une élection présidentielle que lui même “Tiéblen Dramé” a boycotté, s’il croyait vraiment à cet accord pourquoi retirer sans candidature au moment ultime ? Je pense que ses faux opposant gagneraient plutôt à se taire, nous savons tous comment ils fait sombrer ce pays depuis une décennie et continuent de jouer le même jeu. Nous sommes avertis, tous les ennemis du pays seront vaincus.

  2. Vive l’opposition constructive et républicaine, de véritable leaders et patriotes.. Dieu vous bénisse et vous donne santé et longue vie continuer sur ce chemin de justesse et de vérité…
    Dieu bénisse votre chef de file Champion Soumi et tous les autres…

    • Opposition destructrice oui !
      Tu n’as pas vu qu’elle a adopté la politique de la chaise vide à l’appel du Gouvernement à la veille de reprise des pourparlers inter maliens d’Alger. Les opposants ont raté le train de l’histoire, au moment ou le pays avait besoin de tous ses fils. Ensuite quand le gouvernement a amené le document de l’accord après l’avoir paraphé, l’opposition dit prendre acte et quelle souhaitait autre chose. Quelle ambiguïté !
      En tout état de cause, l’appel que j’ai à leur lancé c’est de situer les choses dans leur contexte :
      -Savoir que la campagne présidentielle est terminée et qu’il faut attendre la veille des prochaines élections présidentielles,
      -Malgré les divergences de vue (qui est normale), regarder l’intérêt du pays sur des questions liées aux survis de la nation,
      -Savoir que les hommes passent mais le pays et la nation demeure,
      -De s’inspirer avec intelligence des pays de grande démocratie, qui malgré des débats contradictoires entre les hommes politiques font toujours front communs face aux dangers venant de l’extérieur. La dernière en date est l’affaire de Charlie Hebdo et les législatives en Israël.
      Je salue ‘Docteur’ de l’émission à cœur ouvert qui a dit, je cite :
      Ce que tu entends et ce qui est dit sont différents, ce que tu as entendu n’as pas été dit.
      MERCI DOCTEUR ! Je ne sais pas si j’ai bien entendu ce que vous avez dit.

  3. Merci à Tiébilé pour ces éclaircissement, nous sommes fière de votre opposition.
    Merci encore, Dieu vous bénisse et vous donne longue vie…

  4. Tout d’abord, je remercie Tiéblé DRAME et à travers lui l’opposition. L’affaire de surfacturation et l’achat de l’avion c’est l’opposition qui l’a révélée et elle a été démentie par la majorité présidentielle. Mara est venu expliqué à la Télé le montage du dossier et le financement par la BDM l’achat de l’avion en comparant avec la location d’un avion.

    Nonobstant cette position, je ne comprends pas, pourquoi l’opposition n’a pas accepté faire des observations sur le préaccord?

    Sur le Mali, il ne doit pas avoir d’opposition, c’est là que je ne comprends pas cette manière qui rompt avec la dénonciation des marchés.

    En conclusion, je me demande, si ce n’est pas le peuple qui est trompé.

    Chaque politicien utilise les mêmes procédés pour voler le peuple (Initiative riz, ATT, Alpha, et maintenant surfacturation).

    • Peut-etre que vous n’avez pas tout suivi sinon l’opposition a fait des observations sur cet accord. Et concernant le dernier round pour finaliser le dit accord, l’opposition a bien donne les raisons de sa non participation a son elaboration car sans prendre en compte ses preoccupations, on voulait qu’elle donne son quitus a un document pour lequel elle n’a pas ete consultee. Des articles doivent bien exister sur le sujet dans les archives de maliweb et vous pouvez verifier 😉 .

      • Je te contredis, l’opposition dit qu’elle n’a pas a été consultée à temps, alors qu’elle n’était pas la seule dans cette situation; la société civile et les autres parties prenantes de la réunion avaient été informées tardivement.

  5. A part le mot “AZAWAD” qui blesse dans cet accord, il vaut mieux que celui de 1992 et 2006 qui ont abandonné cette partie de notre pays et le MNLA en a fait un lieu de narcotrafic bien nourri avec des conséquences incalculables. Mais, je reste certain que ce mot “AZAWAD” disparaitra de ce accord lors de sa signature à Bamako. Le terme “AZAWAD” est imposture qu’il ne faut pas soutenir, sinon la postérité nous en voudrait un jour, cela est sans équivoque.

    • Il n’y a pas eu de nouveau accord en 1992 au Mali et en plus je suis presque sur que tu n’as jamais lu les accords precedents.
      Quelle honte!!!

  6. HO! Laisser ce Tiebile se défoulé puisque son “Bouranke” et ATT ne sont plus la pour lui donner l’organisation de la Francophonie et il en est aigri !!! On a besoin d’opposants dignes qui font taire leur ego quand le pays est en danger.

  7. je pense que si tiebilé est encore d’idée,c’est lui ki a negocié l’accord de ouaga en meme temps il sest retiré de la presidentielle.concernant l’accord paraphé je lui invite honnetemt de faire une lecture comparative entre les accords de 92,2006 et celui de 2015 je suis sur kil en fera une.Tant kon dit la verité et de façon desinteressée on va jmais avancer ce pays.tout le monde utilise des situations à son interet. dans toute situation il ya une cause pareille pr la crise du mali.il yavait trop de passe droit dans ce pays,les gens accedaient injustement ds la fonction publique aucun responsable de l’ancien regime ne fait cas.

    • Voici un autre ecervele qui n’a commence a s’interesser a l’histoire du Mali qu’apres le sinistre 22 Mars 2012, et qui veut nous donner des lecons d’histoire. Monsieur, il n’y a pas eu un autre accord au Mali en 1992.

      Quelle honte!!!

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