Election du chef de village de Badjigourma (Ansongo) : Un baron du Mouvement Citoyen parvient à imposer son frère

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Les habitants du village de Badji Gourma, Cercle d’Ansongo, viennent d’adresser une pétition aux autorités locales, au Gouverneur de Gao et au ministre en charge de l’Administration Territoriale, pour dénoncer la nomination illégale par le préfet d’Ansongo de leur Chef de village.

 

"Nous, populations du village de Badji Gourma, venons par la présente contester la nomination d’Amadou Yacouba Touré comme Chef dudit village. En effet, notre paisible cité a vécu en parfaite symbiose, de 1880 à nos jours, puisque toutes les traditions ont été respectées, surtout en matière de nomination de Chef de village. Tous les chefs qui se sont succédé ont appartenu à la famille de Hamalala. La loi relative à la nomination des Chefs de village et l’arrêté du ministre ont été piétinés. Puisque Amadou Yacouba Touré n’a jamais été de la lignée de feu Hamalala Moudou. Au vu de tout ce qui précède, nous n’accepterons jamais la chefferie d’Amadou Yacouba. En conséquence, nous informons les plus hautes autorités que nous restons fidèles aux textes en vigueur en matière de nomination du Chef de village et exigeons que le chef soit issu de la descendance de feu Hamalala Moudou". Voilà la substance de la pétition, signée par plusieurs dizaines de notabilités du village. Elles n’ont pas manqué de joindre au texte la liste des Chefs de village de Badji Gourma, de sa création à la nomination controversée d’Amadou Yacouba Touré. Dans ce village, ce sont les Diallo qui ont toujours occupé la chefferie, non les Touré. D’où le conflit actuel.

 

Il est à préciser que, dans un premier temps, la tradition avait été respectée par la proposition de Mahamadou Chirfo, petit-fils du fondateur du village. Le Préfet d’alors, Hamadoun Barry, avait même entériné ce choix. Mais, c’était sans compter avec certains politiques en mal de popularité. C’est ainsi qu’Adama Yacouba Touré, un baron du Mouvement Citoyen, ancien DAF de la Santé, est entré en jeu, avec la complicité de l’Administration, pour imposer son frère ainé, au mépris des textes et, surtout, de la tradition multiséculaire.

 

Il est donc temps que le ministre-Général, Kafougouna Koné, remette un peu d’ordre dans la maison, pour éviter des conflits sociaux inutiles.A suivre.

Chahana Takiou

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