Qui, après Konaré en juillet 2007 ?
Chissano ou Obasanjo ?
Quelques jours seulement après l’annonce par Alpha O Konaré de son intention de ne pas rempiler au poste de président de la Commission de l’Union africaine, et voilà que des noms de candidats fusent de partout. Des sources proches de chefs d’Etat et confirmées par JA, font état de la volonté d’anciens pairs de Konaré de voir l’ancien chef de l’Etat mozambicain, Joachim Chissano prendre la relève. On évoque aussi la possible candidature du président nigérian, Olesegun Obasanjo, dont l’intérêt pour le fauteuil à la fin de son mandat en avril 2007, n’est semble-t-il qu’un secret de polichinelle. Le Nigérian mènerait déjà des démarches dans ce sens.
Les béliers en fête
Alpha dans l’enclos !
Lorsque l’enfant paraît, le cercle de la famille s’agrandit. N’est-ce pas, Tiébilé et Atou Dramé ? En effet, le président du Parena, l’honorable Tiébilé et Kadiatou Konaré sont les heureux parents d’un beau petit garçon né ce mois béni de juillet. Il porte le nom lourd de symbole de son prestigieux grand- père, Alpha O. Konaré, ancien Président de la République du Mali et président de la Commission de l’Union africaine. Bienvenue Alpha Oumar Dramé. Qui disait que ‘’Le Challenger’’ avait tort de dire que le couple attendait ? Ils sont beaucoup à se demander ce que le grand bélier a offert en sacrifice le jour du baptême. Chut, ne le racontez à personne : c’est un veau parce qu’un bélier, c’est autre chose chez les béliers !
Soutien aux accords d’Alger
Les partis traînent les pieds
Les partis politiques qui clament leur soutien au président ATT ont surpris plus d’un par leur attitude face auxdits accords. Un silence radio qui en dit long ? Un réflexe aux antipodes de leur promptitude à pondre des déclarations de soutien aux actes posés par le pouvoir du général président. Hormis quelques formations lilliputiennes qui ont fait parvenir des communiqués lus à l’emporte-pièce à la télé nationale.
Lorsque nous avons requis l’avis d’un haut responsable des médias publics sur cette situation inhabituelle, il a fait cette étonnante mais percutante remarque : ‘’Attendez, ils sont comme le moteur diesel. Il faut lui donner le temps de chauffer. Tout le monde attend tout le monde, et il suffit que deux ou trois partis se prononcent pour que la chaîne s’ébranle. Après tout, ces soutiens visent seulement à la sauvegarde ou la quête des strapontins. C’est au Mali, où l’on rencontre des présidents de partis politiques à n’importe quel poste, même Ségal d’un département ministériel.’’
Situation politique au Mali
Kida appelle à l’organisation d’élections générales anticipées
Après la dénonciation des Accords d’Alger par le Rpm, c’est Modibo Kane Kida, candidat déclaré à la prochaine présidentielle qui réclame l’organisation d’élections générales anticipées. Il explique son vœu par les échecs répétés du régime, dont le plus récent a trait à la gestion de la crise du 23 mai. C’était à l’occasion d’un échange téléphonique, peu après une interview synchronisée sur deux chaînes de radios privées, ‘’Jekafo’’ et ‘’Patriote’’.
Modibo Kane Kida, depuis Rome où il assure la présidence du Conseil d’administration de la Rapeco, appelle à l’organisation d’élections générales anticipées dans notre pays. C’est contacté par nos soins par téléphone, peu après l’interview qu’il venait d’accorder simultanément à deux radios de la capitale, à savoir : Jekafo et Patriote, qu’il a exprimé ce souhait. A ses yeux, c’est la seule alternative crédible qui reste au président ATT, après la conclusion hâtive du dossier de la rébellion de mai dernier, s’ajoutant aux nombreuses entorses qui ont émaillé sa gestion des affaires de l’Etat.
A le croire, le président ATT ne peut plus logiquement continuer de gérer les affaires du pays. ATT prêtera- t-il une oreille attentive à une requête venant de l’un de ses plus farouches opposants ? Attendons de voir.
S, HAIDARA
GESTION DE LA CRISE AU NORD
Dysfonctionnements au sommet de l’Etat
Dans la gestion du dossier de la rébellion du 23 mai, les généraux Amadou Toumani Touré et Kafougouna Koné sont, curieusement, devenus des fusibles.
ATT et Kafougouna ont mis à nu l’arsenal qui aurait dû plutôt les mettre, eux, à l’abri du mitraillage dont ils font l’objet aujourd’hui. D’où les interrogations légitimes qui fusent actuellement du côté des observateurs: qui fait donc quoi à Koulouba et dans les départements ? A quelle genre de communication nos autorités s’adonnent-elles comme ça? Qu’est-ce qui pourrait justifier le fait que le porte-parole du gouvernement soit mis entre parenthèses pour laisser les avant-postes au chef de l’Etat et à son ministre négociateur?
En effet, le fait qu’ATT et Kafougouna soient allés droit au mur n’a manifestement pas surpris grand monde. Et pour cause
1 – Dès les premières heures de la crise, le président est monté au créneau alors que, à cette phase encore, ce rôle revenait à un ministre ou au porte-parole du gouvernement. Il aurait pu, tout au plus, intervenir pour les mises au point éventuelles.
2 – Curieusement, c’est le ministre de l’Administration qui a directement annoncé les négociations qu’il allait personnellement conduire. Logiquement, il revient au chef du gouvernement par le canal de son porte-parole de le faire. Le président de la république est ainsi assuré d’avoir des fusibles prêts à sauter au moindre ‘’court-circuit’’. Mais que le fusible soit lui-même ATT, laissant en sommeil forcé son staff de communication, son PM, le ministre porte-parole, voilà qui dépasse l’entendement !
3- Demandez aux Maliens s’ils ont bien apprécié le tapage médiatique autour du 8 juin, alors que les attentions étaient braquées sur les incartades commises à Kidal. Et, comble de bêtise, même la conduite hasardeuse et la calamiteuse conclusion des négociations menées sous l’égide de l’ambassadeur d’Algérie au Mali n’ont pas altéré la soif de la médiatisation outrancière de leurs supposées performances. Qu’elles communiquent mal nos chères autorités !
SORY HAIDARA
Un Etat en crise avancée
Les problèmes posés à notre peuple sont aujourd’hui très nombreux. Il s’agit des problèmes d’éducation, de santé, de sécurité, tous liés à la mauvaise gouvernance du pays. Car, il n’y a pas de gouvernance aussi mauvaise que la gestion personnelle des problèmes nationaux.
Chaque jour, l’on se rend compte que pour la gouvernance du Mali, il y a d’un côté et formellement des institutions inopérantes et de l’autre côté le président de la république voulant montrer que c’est lui en personne et non en institution, qui résout les problèmes du pays. De sorte qu’il y a de toute évidence le Mali et les institutions en parallèle avec l’homme ATT.
Et chaque Malien est mis devant un choix entre ATT et le Mali.
Cette gestion personnelle du pays avec ses dégâts a été surtout mise en évidence avec la crise dans la région de kidal. La gestion de cette crise comme toutes les autres a été caractérisée par un flou total sur la défense des intérêts du pays.
La gestion de la crise de Kidal laisse entrevoir quatre paradoxes et un piège.
1er paradoxe: ATT parie d’éviter une guerre inutile. Mais, selon nous, une guerre n’est pas à l’ordre du jour, mais simplement l’application des règlements militaires à des officiers déserteurs. Des mesures devaient être envisagées pour les prendre et les traduire devant les tribunaux.
2 ème paradoxe: Des éléments ont attaqué des casernes et emporté des biens de l’Etat (armes et munitions) dans un endroit localisé.
Là aussi, il faut les rechercher et les traduire devant les tribunaux. Ils ont attaqué des symboles de notre souveraineté, il y a un traitement prévu à cet effet.
3ème paradoxe: ATT lui-même avait nié une rébellion en privilégiant la piste d’un acte isolé de quelques bandits armés.
4 ème paradoxe: Pendant qu’on négociait avec les déserteurs, on réprimait les étudiants de la FSJE qui réclamaient le paiement de neuf mois d’arriérés de bourse.
A regarder ces différents paradoxes, on ne comprend plus pourquoi ATT dit avoir évité une guerre inutile. Il y a trop de contradictions dans les positions d’ATT dans cette affaire, de Diéma à Koulouba aujourd’hui.
Le piège : C’est la position du général Kafougouna Koné. Voilà un de nos rares valeureux officiers qui s’est laissé piéger dans la résolution d’une crise militaire parce que tout simplement, il a abandonné sa position pour suivre celle d’ATT. Tout le Mali sait que la position de Kafougouna Koné, au départ, n’était pas une compromission avec les déserteurs.
Et notre général risque un jour de se faire dire que c’est lui qui a signé. Malheureusement pour lui, il n’y aura pas quelqu’un qui reconnaîtra lui avoir donné l’ordre de signer.
L’occasion était saisie aussi pour ATT pour mystifier notre peuple sur son statut militaire. Il dit connaître la guerre et il dit avoir été formé pour la guerre. Tout le monde connaît une guerre. Elle n’est pas bonne. Et cela fait plusieurs fois qu’il revient sur ce fait d’être un guerrier.
Mais, peut-il dire aux Maliens quelles sont les guerres auxquelles il a participé, où et avec quelle issue ? L’on sait que le général Kafougouna Koné et feu Siaka Koné ont été des héros de la guerre Mali-Burkina. Le même général Kafougouna Koné a fait ses preuves dans les luttes de libération de certains pays amis du Mali.
Aujourd’hui, ATT doit comprendre que l’Etat malien qu’il est supposé incarner est en crise d’efficacité, en crise de crédibilité. C’est pourquoi, l’Etat est impuissant contre les bandits, les détourneurs de deniers publics, les malfrats (…)
L’Etat, réduit à la seule personne d’ATT, est devenu un réseau d’amis et de proches se partageant les richesses du pays à travers des postes administratifs et des marchés de financement public.
A la même occasion, on nous a dit ce qui n’est pas négociable pour notre pays. Il s’agit de l’intégrité territoriale et de la tendance à se mettre en dehors de la république. Pour l’intégrité territoriale, la présence d’une base militaire américaine à Tessalit est une violation grave. L’Etat doit purement et simplement fermer cette base militaire étrangère.
Pour la mise hors république (l’alliance démocratique du 23 mai 2006 pour le changement) est reconnue par l’Etat sans au préalable détenir un récépissé comme c’est le cas pour toute organisation politique en république du Mali.
Voilà les problèmes de l’Etat malien qu’on ne pourra résoudre que quand les partis politiques auront pu se prononcer publiquement et dans des débats contradictoires sur ces problèmes, mettant fin à une gestion monarchique du pays.
Mouloubé SI (Tienfala, Koulikoro)