Mali: l'état d'urgence prolongé jusqu'à la veille de la campagne électorale

Reuters[/caption] À l'approche du premier tour de la présidentielle malienne, fixé au 28 juillet 2013, une partie de l'opinion publique s'attendait à voir l'état d'urgence levé. Il a en fait été reconduit à l'issue d'un Conseil extraordinaire des ministres qui s'est tenu à Bamako hier, mardi 4 juin. L'état d'urgence est donc reconduit jusqu'au 5 juillet, veille de l'ouverture de la campagne électorale.
TENSIONS ET SURENCHÈRE AVANT LES DISCUSSIONS ENTRE BAMAKO ET TOUAREGS
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Depuis une semaine les groupes touaregs discutent à Ouagadougou au Burkina Faso d'un accord-cadre qui permettrait la tenue de l'élection présidentielle à Kidal, toujours contrôlée par le MNLA. Si tout va bien, vendredi prochain devraient démarrer des négociations directes entre ces groupes et le pouvoir de Bamako. Ces derniers jours, les protagonistes font de la surenchère, l'armée malienne a annoncé qu'elle veut reconquérir Kidal. Le MNLA réplique en menaçant de rompre les négociations.
Comme souvent lorsqu'un processus de négociation entame la dernière ligne droite avant d'aboutir, les extrémistes de chaque camp cherchent à parasiter le jeu. C'est vraisemblablement ce qui se produit en ce moment au Mali.
À Kidal, le week-end dernier, l'arrestation de présumés militaires infiltrés a dérapé en opération de rafle visant des populations non touarègues de la ville. Le commandement du MNLA est-il responsable ou a-t-il été débordé par des éléments hostiles à toute négociation avec Bamako ?
Ces incidents ont en tout cas incité l'armée malienne à bomber le torse en affirmant qu'elle était en train de marcher sur Kidal. Aucune source indépendante n'a confirmé mardi la présence de soldats maliens près de Kidal ou d'Anefis, verrou stratégique contrôlé par le MNLA.
Les rumeurs relayées par certains médias font monter la tension, les manœuvres d'intoxication, les provocations de tous ceux qui ont peut-être plus à perdre qu'à gagner avec le processus de dialogue suscitent des inquiétudes à la veille de discussions directes prévues vendredi prochain entre mouvements touaregs et Bamako. Le Burkina Faso, qui joue le médiateur et abrite les pourparlers, appelle toutes les parties à s'abstenir de tout acte qui pourrait rompre la confiance et rendre impossible la tenue des élections à Kidal en juillet prochain.
Par RFI
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