Lancement des Partis Unis pour la République (PUR) :Me Gakou de la COPP en cours magistral de sciences politiques

5 Avr 2011 - 00:00
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D'une densité reconnue dans ses interventions, le président de la Convention parti du peuple (COPP), Me Mamadou Gakou, n'a pas dérogé à la règle, le samedi 2 avril 2011, à l'occasion du lancement des Partis Unis pour la République (PUR). Il a, dans son discours, donné un cours de sciences politiques sur la notion de "rassemblement politique ".

S'il y a une attitude que le leader de la COPP doit corriger pour maximiser son aura politique, c'est bien sa propension à être en retard dans ses activités.

A la cérémonie de lancement des PUR au CICB, le samedi dernier, Me Mamadou Gakou est arrivé au rendez-vous très en retard obligeant le maître de cérémonie, Boubacar Sako de la CODEM à revoir la copie de son programme annoncé plus tôt.

Le leader de la COPP devait prendre la parole quand bien même son intervention n'était pas prévue. Cela n'a pas empêché cet avocat malien du président sortant de Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo, de faire preuve, encore une fois, de sa rhétorique. A cette qualité, il devra ajouter une certaine ponctualité dans ses activités politiques.

"Il y a dans le rassemblement politique à la fois une détermination et une renonciation, une résolution et une espérance. On ne bâtit pas une société démocratique sur des isolements, synonymes de discrimination et de marginalisation ", a-t-il déclaré d'entrée. C'est dans cette optique que Me Mamadou Gakou indiquera que, " conviés avec un rare enthousiasme à adhérer à la plate-forme que vient de présenter le Docteur Abdoulaye Amadou Sy, nous avons été confortés à l'idée qu'il doit nécessairement exister des familles d'esprit en politique, qui s'opposent par définition et par nature à l'action essentiellement atomistique, à la multiplicité éparpillée et discontinue des projets et décisions faute de moyens licites, à l'absence de délibération collective sur la conduite et les intérêts de la cité, en raison de la condescendance ou de l'indifférence des grands partis entre guillemets, qui ont besoin pour certains de supplétifs pour faire du surnombre au moment des échéances électorales avec 'les damnés de la démocratie' ". Et le leader du parti de l'étoile jaune sur fond carré vert de revenir, tel un professeur en cours magistral, sur son thème du jour : le rassemblement. "Nous sommes convaincus qu'il y a dans le rassemblement à la fois une détermination et une renonciation, une résolution et une espérance. L'union des partis aujourd'hui sur orbite comporte une synthèse des énergies et des dynamismes et aspire à mettre de la constance dans ses décisions et actions pour notre cher Mali, pour entraîner dans la vérité et la transparence notre pays à des fins nobles et grandioses, et elle jette déjà le trouble, avant la panique et la déroute, chez les autres. L'union des partis surmonte le repli en provoquant la stupeur et l'interrogation. Mais le rassemblement est un art et on peut le caractériser comme l'élégance dans l'action démocratique. Il exige l'intelligence de la diversité pour améliorer le sort de nos populations, il se nourrit de la souplesse de l'expérience de chaque parti pour combattre la corruption, l'illetrisme, l'Etat déprédateur, le chômage, les maladies; il repose sur le sens de l'anticipation pour être une force de propositions crédibles pour la conquête du pouvoir"

Pour Me Gakou, la COPP a signé la plateforme des PUR car, «en politique, un but ne se réalise pas de lui-même. Il est conçu et désiré, il exige un effort, une exécution loyale ; ce qui suppose toute une série de moyens spécifiques pour leur action et leurs objectifs tournent vite au romantisme de l’action pour l’action; ils peuvent y trouver une griserie personnelle, mais l’oeuvre risque généralement de se trouver sans lendemain».

Et le président de la COPP de poursuivre sa dialectique: «mais la meilleure méthode n’est d’aucun secours à celui qui n’est pas animé par la passion pour sa propre cause et à qui manque la lucidité capable de saisir les modifications que sa propre action ou celle des autres introduit dans la situation générale. Nous avons confiance en l’Union des Partis pour la République, pour améliorer les conditions de vie, créer une meilleure concorde entre les hommes et les sociétés».

Et cet ami de Me Jacques Vergès d’ajouter que le respect des idées et leur application implique qu’on estime l’expérience et la tradition de tous ceux qui ont lutté pour l’avènement de la démocratie et que l’on rende hommage à la presse pluraliste. Celle qui contribue grandement à l’ancrage de cette démocratie. Il a plaidé pour des consultations électorales... libres et non truquées «officiellement pour ratifier la décision d’X ou d’Y». Avant d’indiquer que l’art politique est essentiellement un art de la décision impliquant l’intuition de la mesure qui semble, selon lui, la plus opportune. De même que le sens de la responsabilité pour la cause que l’on défend.

«En politique, toute relation de moyen à fin implique, en plus du but souhaité, des conséquences non voulues qu’il faut prendre en charge. la véritable responsabilité politique est donc une confiance sans assurance, un risque sans garantie, une détermination sans certitude». Et le leader de la COPP de terminer son envolée lyrique par «nous sommes sûrs, l’aspect positif de notre union s’orientera d’après la notion de la solidarité intelligible des partis, sous la forme d’un rassemblement unique en son genre sur l’arène politique nationale, d’une communauté cohérente, homogène et la plus paisible».

Comme on le voit, si la rhétorique politique devrait conduire au pouvoir, Me Mamadou Gakou de la COPP n’aurait pas grand souci à se faire. Même si en la matière, il a certainement d’autres sérieux concurrents.

Bruno D SEGBEDJI

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