Le rêve d’IBK d'un sacre présidentiel: Le troisième essai sera-t-il le bon ?

22 Juillet 2011 - 00:00
22 Juillet 2011 - 00:00
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Le Rassemblement pour le Mali (Rpm) tient ce week-end son 3ème congrès ordinaire. Selon toute vraisemblable, IBK sera investi  comme candidat à l’élection présidentielle de l’an prochain. Ainsi, l’ancien premier ministre d’Alpha Oumar Konaré va reprendre sa longue et difficile marche vers Koulouba. Le troisième essai sera-t-il le bon ?

Lorsque pour la nouvelle génération, tout ce qui brille est de l’or, et que les aînés qui devraient en principe montrer l’exemple, indiquer le chemin à suivre, sont plutôt engagés  dans une course folle, insensée et mortifère,  pour s’offrir les plus belles maisons du pays, il est évident que cela n’augure pas des lendemains qui chantent pour notre pays. C’est  ce qui inquiète et irrite sérieusement le président du parti des tisserands, Ibrahim Boubacar Kéïta..Son sens de la responsabilité, Ibrahim Boubacar Kéita l’a hérité - selon une saga qui lui est souvent dédiée - de son aïeul  Soundiata, fondateur du puissant  empire médiéval  du Mali, et  père de la célèbre phrase « que ceux qui font la guerre fassent la guerre ; que ceux qui font le commerce fassent le commerce, que ceux qui font l’agriculture fassent l’agriculture ».Voilà pour l’histoire

Mais plus concrètement, on retiendra surtout de lui, qu’à l’image donc de beaucoup d’autres « icônes »  du mouvement démocratique,  il s’est  notoirement   rebellé contre cette frustration ambiante qui prévalait alors sous le hideux régime de Moussa Traoré. Son engagement politique remonte donc à cette époque  héroïque, et il se poursuit encore de fort belle manière, malgré les coups de boutoir répétés orchestrés par des adversaires politiques qui  confondent   bien souvent  combat politique  et animosité personnelle.

Il n’y a jamais deux sans trois, dit-on. Alors, le troisième essai sera-t-il le bon ? Sans aucun doute, répondent  tous en cœur  les partisans du « Kankélétigui » (un homme fidèle à sa promesse), le seul capable à leurs yeux, d’accélérer la marche de notre  histoire, de relever les immenses défis et enjeux  du  développement qui attendent notre pays

Il a plusieurs fois donné la preuve qu’il avait les qualités requises pour une telle mission et qu’il est  surtout soucieux de la paix et de la stabilité sociales. En effet, tout le monde se souvient que c’est sa remarquable sagesse - à la tête de la fameuse coalition 2002 - qui avait permis  au processus électoral  d’arriver tranquillement à son  terme. Car nombreux étaient les Maliens qui pensaient en leur for intérieur que c’était bien lui le grand gagnant du premier tour et que cette victoire lui avait été confisquée.

Le RPM en chute libre ?
Dans ce  climat d’énervement  et de colère ambiante, IBK savait  cependant mieux que n’importe qui, qu’un bras de fer avec un pouvoir qu’il venait de quitter  avec beaucoup de fracas et de ressentiment,  pouvait avoir des conséquences insoupçonnables. Et pourtant c’était bien là, le scénario funeste idéalement  rêvé par des ennemis de l’ombre, pour mieux  avoir sa peau, signer sa mort politique ou, dans le pire des cas, procéder à  son élimination physique.

Mais cinq ans après,  que s’est-il passé alors pour que le RPM,  ce parti qui fit rêver tant de Maliens pendant cette héroïque et  mémorable période, se retrouve ainsi laminé, essoufflé comme s’il avait été, inexplicablement victime de ses succès et de la belle euphorie qui avait suivi et salué sa naissance. Contraint et acculé à un second tour épique  au cours des dernières élections législatives, il n’a pu d’ailleurs  sauver son fauteuil de député  que  grâce à une « salvatrice » main tendue  par l’Adema et sûrement aussi, au sursaut populaire  de tous ceux qui luttent au quotidien contre les forces de la restauration.

Privé de l’importante manne financière qu’il possédait en 2002,  plus la « fuite des grandes âmes sèches du parti », le RPM doit réapprendre à vivre désormais la dure et piteuse réalité de ce qui a toujours été le quotidien des petites  formations qui n’ont jamais goûté aux délices du pouvoir. Une situation bien peu réjouissante qui libère aussitôt les langues des pessimistes radicaux et pour lesquels le sort d’IBK est définitivement scellé ou  plié. La raison ? Alpha et  ATT savent tous les deux, que ce rédempteur ne sera jamais homme à laisser  impunis les nombreux crimes de gabegie et  d’incurie économique.

C’est pourquoi, tout le monde est conscient de l’extrême difficulté de son combat  devant cette redoutable machine qui se mettra inéluctablement en marche et  l’état  si pathétique de son parti qui, en plus des avatars déjà existants, doit encore compter - et c’est cela le pire - avec «  les désertions, les doubles jeux, les ventes de soi et la grande braderie des convictions ».

La solution aux yeux de ses partisans est de se remettre en cause  et  de  repenser  plus sérieusement aux indispensables  stratégies de conquête pour une victoire imparable en 2012. Cela passera-t-il par une hypothétique « alliance » avec l’Adema ? 

IBK, roi ou faiseur de rois ?
Rien n’est moins sûr dans la mesure où certains « adversaires politiques » d’IBK  tapis dans l’ombre de la ruche ne cachent pas en privé, leur admiration pour ses qualités d’homme d’Etat, c’est-à-dire « celui qui veut les conséquences de ce qu’il veut  », selon la célèbre formule de Régis Debray. Personnalité politique de premier ordre et homme très charismatique, le modeste score réalisé sous son nom, lors des dernières élections présidentielles face à un président candidat à sa propre succession et aidé par une « myriade » de partis, n’avait pas permis à l’opinion, ainsi  mis devant le fait accompli, de mesurer toute la puissance de frappe du RPM et de son président. Les apparatchiks du parti sont assez formels : à défaut d’être élu président de notre pays, IBK peut s’asseoir confortablement dans son fauteuil « de roi ou de faiseur de rois », face à des candidats « fantômes » qui seront parachutés par le pouvoir et privés du coup de toute légitimité politique et populaire. En tous les cas, ce leader d’opinion incontournable incarne aussi de nombreuses contradictions. En 2002, il était à la tête d’une puissante  coalition qui assura une victoire électorale à ATT contre le candidat de L’Adema. Cinq  ans plus tard, le revoilà encore  au devant d’un autre front politique regroupant  cette fois-ci ses « pires ennemis d’hier ». Que peut-il bien se passer en 2012 ?
Par Bacary Camara

Conférence de la section RPM en Commune V
L’espoir des lendemains qui chantent ?

« Tous unis et soudés derrière Ibrahim Boubacar Keita en 2012. » Tel  était  en substance le sens du précieux message délivré le 16 juillet dernier par le secrétaire général de la section RPM du District de Bamako, en la personne de M. Amadou Ouattara, par  ailleurs 3e adjoint au maire de la Commune V. C’était  au cours d’une conférence ordinaire  de section présidée par son excellence Docteur Bocar Treta, ministre de l’Élevage et de la Pêche et secrétaire général du BPN. La rencontre avait surtout pour but de  procéder à la désignation des délégués au 3e congrès du parti. «  L’heure est à la mobilisation, au travail constructif militant, à la campagne vraie pour servir notre vaillant peuple. En ce qui nous concerne, la section V jouera sa partition, pour l’élection magistrale d’El Hadj Ibrahim Boubacar Keita, président du parti, à la magistrature suprême du pays. Notre conviction est fondée sur le fait que le processus de désignation du candidat du RPM en 2012 ne connaîtra aucune surprise. Notre candidat est et demeure notre Président IBK. » L’occasion était ainsi belle pour M. Amadou Ouattara d’appeler ses militants à se « mettre en ordre de bataille pour aller plus que jamais à la consolidation de l’unité et au raffermissement des liens entre les membres de [notre] collectif qui doit plus que jamais rester soudé ».C’est certainement à ce prix que cette formation pourra relever le « flambeau  lumineux du Rassemblement pour le Mali ».   

 

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