Dans une compétition, le vainqueur n’est généralement celui qui (par tous les moyens) arrive à se classer premier. La preuve nous a été donnée lors de la présidentielle malienne dont le second tour a eu lieu dimanche dernier.
[caption id="attachment_161898" align="aligncenter" width="610"]

Le candidat Soumaila Cissé en campagne[/caption]
Au terme de cette compétition électorale suivie à travers le continent et même au-delà, le GRAND VAINQUEUR, est sans nul doute Soumaïla Cissé.
Il ne dirigera certes pas la République du Mali pendant les cinq prochaines années. Mais l’acte noble qu’il a posé le lundi dernier (le lendemain du scrutin) fera date dans l’histoire de notre pays, voire de l’Afrique.
En effet, alors qu’il avait mille et une raisons de contester les résultats d’un scrutin électoral déséquilibré et dont le sort était scellé d’avance en vue de l’élection de son rival, Soumaïla Cissé a opté pour le fair Play et le sens de la responsabilité, là où d’autres auraient mis le pays à feu et à sang. Il est allé féliciter Ibrahim Boubacar Keïta, le vainqueur, à son domicile. Ce geste est d’une grandeur historique. C’est aussi un geste noble qui donne au Mali une nouvelle image, contraire à cette autre image suffisamment écornée ces derniers mois par une série d’événements. La preuve de cette image? Un confrère (basé actuellement à Conakry), nous a contactés hier pour nous dire ceci : « Soumaïla Cissé n’a pas seulement fait honneur au Mali, mais il a fait honneur à toute l’Afrique. C’est lui qui, en fait, sort vainqueur de la présidentielle. Il est cité en exemple dans tout Conakry. Et moi je (ré) deviens fier du Mali… ».
Cette belle leçon donnée au Mali et à l’Afrique par Soumaïla Cissé doit inspirer tous les hommes politiques qui aspirent à gouverner. Car au delà du pouvoir, il y a une vie. Et la course vers le pouvoir et les délices du pouvoir, ne doit nullement nous faire perdre la raison.
Quant au nouveau président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, il a l’obligation de rassembler et de réconcilier les Maliens et non de se laisser prendre au piège d’opportunistes qui se sont vite regroupés autour de lui et qui sont déjà engagés dans une course effrénée vers des strapontins. Quel spectacle ?
IBK saura-t-il alors évité le piège ? Il faut l’espérer pour lui et pour le Mali, encore meurtri par les stigmates du coup d’Etat de mars 2012.
Le geste historique de Soumaïla Cissé met un terme à la présidentielle. Car la proclamation des résultats attendue dans les 48 heures, n’est que pure formalité. Il urge alors de remettre le pays sur les rails de la démocratie, de la réconciliation et de la bonne gouvernance.
C. H. Sylla