Présidentielle de 2012 : Que vaut la candidature de Jaff

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Le fils du richissime opérateur économique, Amadou Djigué s’est engagé dans la course pour Koulouba en 2012. Mamadou Djigué dit Jaff, puisque c’est de lui qu’il s’agit croit dur comme fer à ses chances pour la présidentielle à venir ; alors que les atouts sont loin d’être de son côté.

Sous la bannière du Mouvement des jeunes pour la démocratie (MJD), Mamadou Djigué s’est lancé  en septembre dernier dans la course pour la succession d’Amadou Toumani Touré. Il l’avait fait dans la salle Jélibaba Sissoko du Centre international de conférences de Bamako (CICB) devant son père Amadou Djigué, le premier vice-président de l’Adéma/PASJ, Ibrahima N’Diaye et en présence de plusieurs gamins acquis à sa cause. Ce jour-là, Mamadou Djigué et sa bande prenaient l’engagement avec une dose puérile de suffisance d’être à Koulouba en 2012.

‘’ Nous serons à Koulouba qu’il pleuve ou qu’il neige. Personne ne pourra nous barrer la route’’, disait-il dans un tonnerre d’applaudissements. Jaff et ses affidés motivaient leur ambition par le fait que l’heure du tournant générationnel est arrivée. Une manière pour eux de partager la terminologie utilisée par les Poulo de la Codem, Moussa Mara de Yéléma et autres Madani Amadou Tall de l’ADM.

Sauf qu’ils ne peuvent se comparer à ces jeunes loups aux dents longues de la classe politique, d’autant plus que tous ceux-ci se sont déjà frottés à la vérité des urnes. Ousseïni Amion Guindo alias Poulo de la Codem est député à l’Assemblée nationale ; Moussa Mara de Yéléma est maire en commune IV du district de Bamako et a eu à mettre IBK en difficulté lors des législatives de 2007 dans la même commune. Madani Amadou Tall de l’ADM est conseiller municipal à Docombo dans le cercle de Bandiagara. C’est dire que tous ceux-ci ont un capital électoral derrière eux et ont des partis  structurés  et implantés à travers le pays. Ce qui est loin d’être le cas pour Jaff et sa camarilla, lesquels en réalité n’ont que leurs nuques derrières eux.

C’est dire que la candidature de monsieur Jaff ne peut s’expliquer que par une ambition démesurée et bien plus utopique. Certains l’expliquent par sa volonté de donner un coup de pouce à ses affaires. Le titre d’un ancien candidat à la présidentielle vaut son pesant d’or dans la prospérité des affaires. Ça donne accès à plusieurs entrées et confère une certaine immunité diplomatique à son auteur. Au-delà de cet avantage, nul besoin de chercher ailleurs les motivations de la candidature d’un tel illustre inconnu. Peut-être pour une exhibition de fortune (puisque son papa est suffisamment riche) et amuser la galerie !

Et quand Jaff malgré cette méconnaissance par l’électorat malien, lance son machin et se plonge dans la léthargie, disparait de la circulation comme le franc malien, qui plus qu’un fou ne peut croire en un tel candidat ! Avec leur slogan fétiche : « les aînés ont échoué », Jaff et sa bande courent aussi le risque du ridicule en étant incapables de proposer quelque chose de concret au peuple malien. C’est bien de se montrer ambitieux, mais quand il s’agit de s’agiter pour s’agiter, c’est là où le ridicule devient tuant.

Abdoulaye Diakité

 

 

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