Scrutin du dimanche 29 juillet 2018 : Immersion au cœur des centres de vote

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Consultation des listes électorales dans un bureau de Bamako, le 23 juillet 2018.
Consultation des listes électorales dans un bureau de Bamako, le 23 juillet 2018. © REUTERS/Luc Gnago

Les Bamakois, comme tous les autres Maliens, ont accompli hier, dimanche 29 juillet 2018, leur devoir citoyen tout en optant pour le candidat qu’ils considèrent le meilleur. Notre équipe a fait le tour dans les différentes communes de Bamako. La remarque : la faible mobilisation dans la matinée et quelques irrégularités dont le retard de l’arrivée des cartes d’électeurs sur les lieux de vote.

Dans les différents centres des bureaux de vote de la commune V du District de Bamako, la mobilisation était faible le matin, contrairement à l’après-midi où les électeurs sont sortis massivement pour accomplir leur devoir de citoyenneté.

Selon certains coordinateurs des bureaux de vote, ils n’ont pas le gilet qu’il leur faut pour les distinguer des autres. Même un manque de stylo est constaté sur place. Les présidents des bureaux ont décidé d’utiliser de l’encre comme alternative.

Au cours de notre passage au centre de vote de Sabalibougou, le Coordinateur, Mamadou Kanté, a signalé qu’il n’avait pas encore la liste des délégués. Ces délégués n’auront donc pas accès à la salle puisqu’il n’y a pas un document qui peut attester de leur présence.

Interrogé par nos soins, un électeur au centre du groupe scolaire de Sabalibougou du nom de Arouna Koné déplore l’absence de son nom sur la liste électorale : « Je suis venu depuis 7h 30, ils m’ont indiqué mon bureau de vote et après avoir parcouru l’affiche qui précise bien mon bureau de vote, je n’arrive pas à retrouver le numéro de ma carte d’électeur sur ladite affiche. Ils m’ont assuré qu’ils vont régler la situation, mais je ne pas sûr et je ne suis pas seul dans cette situation. Nous sommes nombreux », se plaint -il.

« J’ai ma carte, je vais voter pour mon pays et pour celui que j’aime comme président car je suis un citoyen comme les autres », déclare avec fierté un autre électeur, Moussa Doumbia, malgré les difficultés rencontrées sur place.

Sur le plan sécuritaire, nous avons constaté un dispositif composé d’éléments de la police nationale et internationale, de la gendarmerie et même de la protection civile. Nous avons constaté également, dans les différents centres visités, la présence des observateurs nationaux et internationaux qui qui font le tour des salles pour voir le déroulement du scrutin.

En commune VI du district de Bamako, la mobilisation était visible partout, mais seulement, dans certains centres comme le groupe scolaire Banankabougou, les électeurs ne disposant de cartes d’électeurs s’indignaient de ne pas avoir accès à leurs cartes d’électeur au lieu de vote, comme indiqué.  À signaler que cela n’a pas eu de grandes incidences sur le déroulement global du scrutin.

Au groupe scolaire Sokoniko I, la situation était normale à l’ouverture des 30 bureaux de vote à huit heures. Au bureau de vote numéro 21, Cheick Oumar Samaké fut la première personne à mettre son bulletin dans l’urne. Il dira que si l’affluence est telle au centre, c’est que les gens sont pressés d’amener un changement. Même s’il n’a pas voulu nous dire pour qui il a voté, le mot changement est beaucoup plus significatif. Les quelques assesseurs absents ont été immédiatement remplacés, comme l’a décidé le président du bureau de vote numéro 18, Ogobara Dougnon. Interrogé, il nous dira que c’est de son devoir de procéder au remplacement des personnels absents. Après, lui aussi lance un appel aux Maliens de respecter le résultat qui sortira des urnes où de saisir les voies de recours normales en évitant toute incitation à la violence. Dans le même centre, l’association de soutien aux intègres ASI jouait un grand rôle en  orientant beaucoup d’électeurs à leurs bureaux  et aussi pour contrôler et rendre compte aux responsables de toute attitude pouvant ralentir le bon déroulement  du scrutin ou le nuire.

À Faladié, le centre Le Progrès comptait 22 bureaux de vote dont 500 électeurs par bureau. La même affluence était visible autour des bureaux de vote. Chacun était impatient d’accomplir son devoir civique. Mme Dolo Jeanne Coulibaly, personne âgée et handicapée, n’est pas resté en marge. Retraitée du Trésor, elle dira qu’elle a le droit de voter comme tout le monde et vote pour la paix parce que, selon elle, c’est unis que nous irons en avant.  Abdoul Salam Togola, ancien leader estudiantin, dira que le climat est rassurant dans la mesure tous les bureaux étaient opérationnels et les électeurs sont restés mobilisés, bien avant huit heures, pour accomplir dans la paix leur devoir de vote.  Il appelle les Maliens à voter, pour sortir le Mali de l’impasse, le candidat qui porte au fond de lui notre nation et qui la place au-dessus de tout. C’est dans le même centre qu’a voté le candidat du parti FARE AN KA WILI, Modibo Sidibé.

Au groupe scolaire Banankabougou, la tension était visible au niveau des électeurs qui n’avaient pas leurs cartes d’électeur, ils dénoncent la mauvaise volonté des autorités municipales à distribuer les cartes d’électeur, alors qu’il était prévu que la distribution continue en même temps que le scrutin. Ces gens disent qu’ils ne quitteront pas le centre sans effectuer leur vote. Tahirou Traoré, coordinateur du Centre dira que ce problème ne se trouve pas à son niveau, ce que ne comprennent pas les gens. Mais au niveau de la mairie qui n’a pas encore envoyé les cartes d’électeur restantes, selon lui. Il dit avoir appelé à la mairie pour se renseigner, mais la mairie dit d’attendre et que c’est en cours. Dans ce cas, il ne peut que dire aux électeurs de patienter.

La Rédaction

 

 

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