Sambi Touré a cœur ouvert : « Mon parcours est celui d’un journaliste simple et ordinaire »

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Connu pour sa liberté d’esprit, Sambi Assa Touré, Promoteur et Fondateur du Quotidien Info-Matin, ancien Chef de la Cellule de communication de la Présidence de la république et actuel Directeur du CIGMA, était l’invité de la deuxième édition d’une série rencontres initiées par l’ASSEP entre aînés et cadets de la presse. C’était, le Samedi 14 septembre 2019 au siège de l’Association des éditeurs. A cœur ouvert «Makossa Sambi» a partagé son expérience et son parcours qu’il qualifie d’ordinaire à l’image du journaliste malien.

 

De l’ENA à Nouvelle Horizon, Sambi dévoile son premier article

«A l’image de ma génération, quand je terminais les études dans les années 1990, le problème d’emplois était là avec la fermeture de la fonction publique. Les sortants de l’ENA dont je suis avaient les portes de sortie vers des professions libérales, qui malheureusement ont commencé aussi à fermer. Jeunes diplômés, chacun a essayé de participer au mouvement démocratique sans sentiment partisan. Apres le mouvement démocratique je suis venu par accident dans la presse et depuis je n’ai jamais concouru pour accéder à la fonction publique», a confié le confrère. Recalé à l’oral du concours d’entrée au Barreau malien, il est brillamment admis dans la confrérie journalistique à travers un article sur la peine de mort après la condamnation de Moussa Traoré. Le papier en question a paru dans le journal Le Républicain, dont le directeur de l’époque, Saouti Haïdara, lui fit l’offre d’une collaboration extérieure au journal, avant que Me Tall et Tiébilé Dramé, alors leaders du Cnid, ne lui proposent d’écrire pour le journal Nouvelle Horizon où il est accueilli à bras ouvert par le directeur et confrère Chouaïdou Traoré. «Je dois beaucoup à Chaouidou, pour avoir été mon premier formateur. C’est depuis Nouvelle Horizon que j’ai créé Info Matin»

 

Quid de la naissance du quotidien Info Matin

En effet, selon le conférencier, Nouvelle Horizon était dans un carcan politique. Nous nous sommes dit, d’autres journalistes de la boite et moi, que pour faire carrière dans ce métier il fallait sortir de ce carcan et prendre notre indépendance, sur la base que la libéré d’expression et de pensée ne peut pas s’accommoder d’un carcan politique. C’est ainsi que nous avons lancé en 1998 une vaste entreprise de presse donnant naissance à Info Matin.

 

…Et pourtant Sambi est politique

En effet, à l’actuel président de la République, IBK, Sambi Touré est lié par un bail à long terme dont il n’a l’air de rougir. Tout en assumant son statut de membre du Bureau politique national du RPM, il est entré dans les détails des origines de ses relations avec IBK. «Tout a commencé quand il m’a invité à l’accompagner lors de la campagne présidentielle de 2002 », a expliqué le Secrétaire à la communication adjoint du BPN-RPM, qui en garde une mauvaise impression. «  Suivre le pouvoir ne nous assure pas la pérennité», estime-t-il, en soutenant que l’exercice de la politique doit être aux journalistes au même titre que les magistrats. Quant à parler de son passage à la tête de cellule de communication de la présidence et à la SIGMA, le doyen a préféré un devoir de réserve.

Sambi, le bagnard

Après avoir rappelé qu’un article paru dans son journal, en 2007, lui a couté la détention, Sambi Touré estime que la prison est un passage honorable pour un journaliste et qu’il souhaite aux jeunes journalistes de la connaitre. En effet, selon lui, la prison est l’une des meilleures écoles de mémorisation. Un bon prisonnier, selon Sambi, doit être en mesure de mémoriser un entretien de 30 minutes. Cette expérience, il dit l’avoir acquis. Néanmoins, explique-t-il, il faut aller en prison pour ses opinions et convictions.

 

Le journaliste miséreux

« Je ne suis pas millionnaire encore moins milliardaire. Comme vous tous, je tire le diable par la queue. Je vis du jour au jour en cherchant mon prix de condiments, comme vous tous », a-t-il confié, en partageant sa conviction que la fonction ne nourrit pas, qu’elle peut offrir des titres mais que seul le métier demeure : « J’ai été, je suis et je resterai journaliste. Mon parcours, loin d’être élégant, est celui d’un journaliste simple et ordinaire ».

 

Amidou Keita

 

 

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