A défaut de se démettre, ATT doit des excuses au peuple malien

«Massakèkelen Djalakibali», voilà ce à quoi joue ATT au moment où, presque à l’unisson, Les Maliens dénoncent les accords qu’il a fait signer à Alger. En effet, comme il l’avait fait croire à Diéma, ses compatriotes s’attendaient à ce qu’il veille à faire rétablir l’ordre...

19 Juillet 2006 - 05:50
19 Juillet 2006 - 05:50
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«Massakèkelen Djalakibali», voilà ce à quoi joue ATT au moment où, presque à l’unisson, Les Maliens dénoncent les accords qu’il a fait signer à Alger. En effet, comme il l’avait fait croire à Diéma, ses compatriotes s’attendaient à ce qu’il veille à faire rétablir l’ordre bouleversé par des hommes sans loi ni foi.
Mais, au lieu des excuses qu’il leur doit pour avoir, en leur nom, engagé des discussions avec des bandits, avant de leur offrir sur un plateau d’or, l’honneur et la dignité de la république, il s’en prend aux hommes et femmes qui, de Kidal à Kéniéba en passant par Baramandougou et Goundaga, ont trouvé à redire, parce que aimant leur pays, tout comme lui. Tout simplement parce qu’ils refusent de cautionner l’inacceptable.
L’heure de vérité sonne-t-il pour ATT ? Passerait difficilement la pilule si amère qu’il tente coûte que coûte de faire avaler aux siens en faisant croire que ces accords sont une bonne chose pour le pays alors que, en réalité, il vise un second mandat avec la peur au ventre de ne pouvoir visiter un coin en proie au banditisme.
Les Maliens ont compris et ce n’est sans doute pas les ‘’baga-baga’’ qui les feront reculer, encore moins ce coûteux tapage médiatique alternant contrevérités et non-dits. Pourquoi un président comme ATT à la cour si infestée de conseillers et d’hommes scandant à la moindre occasion ses vertus pour ne pas dire ses louanges, n’a pu compter sur personne pour lui faire comprendre que ces négociations engageaient la république et non des hommes et femmes au pouvoir pendant un temps bien précis ? Comment, dans cette troublante affaire, a-t- on pu ignorer voire mépriser des institutions composées de représentants du peuple dans une certaine mesure : l’AN, le HCCT et le CESC? L’acte ne viole-t-il pas dès lors la constitution?
En accordant plus d’attention à cette majorité silencieuse des Maliens, qui n’a presque jamais l’occasion de parader au micro et devant la caméra, et dont nous faisons porte-voix avec plaisir, on se rend à l’évidence qu’elle n’a pas aimé et ne cautionnera pour rien au monde ce qu’elle perçoit comme une trahison de la part de ses plus hauts représentants, face à une poignée de bandits armés.
En signant des accords à Alger, le président Amadou Toumani Touré a perdu bien de plumes aux yeux des Maliens, parce que le discours qu’il a tenu à Dièma, le 23 mai et les conclusions d’Alger sous l’œil satisfait du très obscur médiateur algérien, en la personne de l’ambassadeur accrédité au Mali, en disent long. Dès lors, la seule solution qui reste au président Touré pour nombre de ses concitoyens est de partir, son acte n’ayant pas reçu en leur sein l’adhésion qu’il escomptait. Ils n’ont aucune raison d’accueillir avec tam-tams, balafons et guitares ou autres instruments de musique Iyad, Fagaga et compagnie en héros pour leur courage à braver l’autorité de l’Etat afin d’obtenir ce qu’ils cherchaient. Car, pour l’exemple, leur forfait devrait plutôt être sanctionné avec la dernière rigueur.
A défaut de faire comme son idole, le général Charles de Gaule, parti tranquillement dans son village à Colombey – Les deux églises, au terme d’un referendum hasardeusement organisé, ATT doit des excuses publiques aux Maliens. Qui pensaient voir en lui un chef capable, à la suite du président Konaré, de ramener l’ordre, la morale et la prospérité.
Sory HAIDARA

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