La mécanique de la transition toujours enraillée : A quand le réel décollage ?

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Le retour à la normale pour les institutions de la République n’est pas pour demain, à en constater l’incompréhension générale née à la suite de la chute d’IBK. Objet de la guéguerre en cours, le pouvoir semble-t-il. Car la junte militaire regroupée au sein du CNSP entend bien garder les rênes du pouvoir alors qu’une frange importante de la classe politique, surtout le M5 RFP, s’attendait à ce qu’elle joue un plus grand rôle dans la gestion de la transition qui s’annonce. Mais au-delà, c’est la paternité même du départ d’IBK qui est en jeu avec en ligne de mire la légitimité pour chaque partie d’organiser la transition comme elle l’entend.

Guerre de tranchée ou réelle volonté de bien faire la chose politique, il n’est pas aisé de qualifier la démarche des militaires putschistes toujours présents dans le jeu malgré l’investiture d’un président de Transition, et celle des politiques du M5 RFP, mobilisés durant de longues semaines pour le départ du chef d’Etat jadis en place. Ces derniers crient fort deux choses : d’abord, du fait de leur vocation politique, ils ne peuvent rester en marge de l’exercice politique en cours notamment dans la mise en place prochaine du Conseil National de Transition, et surtout que c’est grâce à leur brave mobilisation que les militaires putschistes auraient pu parachever le travail. Le tollé semble donc énorme au sein de la classe politique, majorité et opposition confondue, car la peau de la junte semble plus dure que prévue ; et qu’elle n’entend pas céder si vite le pouvoir pour lequel elle aura pris tant de risques.

Il semblerait que la junte a son propre agenda. Donc, pour le réaliser, elle ne peut justement remettre le pouvoir aux politiques aussi tôt. Elle entendrait bien être présente dans le jeu au cours des dix-huit mois à venir n’en déplaise aux membres du M5 RFP, auprès desquels elle s’est affichée au boulevard de l’indépendance dans un passé récent. En ce moment, nombre de Maliens crurent que CNSP et M5 RFP marcheront main dans la main. La suite sera toute autre. Au sein du CNT, la junte se taille la part du lion. C’est le cas aussi dans le gouvernement de transition puisqu’elle aurait elle seule procéder au casting.

Pourquoi donc une telle défiance de la bande à Assimi Goita envers la classe politique ? Une certaine lecture argue que la junte comme beaucoup de Maliens n’ont plus confiance en la classe politique. Les têtes de proue des différents regroupements politiques ont quasi toutes, de près ou de loin, participer aux gouvernements successifs des dernières années, que ce soit sous les présidents IBK, ATT ou même AOK. Donc, elles ne seraient plus dignes de confiance, et tout le bruit qu’elle émet est dans un seul but inavoué : celui de se repositionner en vue des prochaines échéances électorales.

Dans tous les cas, tous les Maliens font un vœu pieux, celui que le plus tôt possible, la Transition commence effectivement afin de mettre fin à l’incertitude institutionnelle en cours, et surtout à la conjoncture économique qui s’abat sur le pays comme une géante Chappe de plomb.

Ahmed M. Thiam

Commentaires via Facebook :

9 COMMENTAIRES

  1. Je m’appuie sur une des déclarations du PARENA de surseoir à ce fameux C.N.T. Mais pas dans le sens des idéaux de ce Parti PARENA. Je veux seulement éviter des problèmes pendant ces 18 petits mois de Transition.
    D’accord le M5 RFP a été l’instigateur de la chute de I.B.K. et son régime ; mais il ne faut pas oublier aussi que les braves Officiers Militaires du CNSP sont venus parachever la noble lutte du M5 RFP. Il faut qu’on soit très clair, sans ces militaires, le Mali n’allait pas voir les jours heureux aujourd’hui. Et puis il y a une chose ; les Militaires ont très très peur des Politiciens. Mais c’est vrai ; les Politiciens ont fait trop de gâchis dans ce Pays là. Nous sommes confusément au courant des dérives des Politiciens dans ces 30 dernières années dans la gestion de ce Pays.
    Vous savez les Politiciens ont la nostalgie de pratiquer les vols intelligents, du népotisme, des malversations financières, de la corruption et autres fléaux. Je comprends la tactique des Politiciens ; c’est entrainer les Militaires avec eux dans ces mauvaises dérives. Personne n’a pitié de ce Pays Mali.
    Voilà pourquoi les Militaires ne veulent pas du tout laisser les Politiciens gérer ce Pays là. Ces politiques sont très fortes et très intelligentes dans les dérives financières. Les Poches sont faibles très faibles. Vous voyez personne ne veut un Mali économiquement soiide et fort. Rien qu’à observer que la Centrale syndicale UNTM lance de nouveau une grève du 14 au 18 Décembre 2020. Donc cette attitude saute aux yeux : uniquement pour offrir un échec cuisant aux autorités de la Transition. Mais le Bon Dieu est là pour veiller à la bonne marche de cette Transition. Et ce même Dieu va sauver les travaux de la Transition IN’CHALLAHOU.
    Un rappel ; depuis que Bah N’DAW a déclencher la lutte implacable contre la corruption et la délinquance financière dans ce Mali ; les lendemains qui ont suivi cette déclaration de Bah N’DAW, on a assisté à un soulèvement généralisé et le dépôt des préavis de grève partout au Mali.
    Si vous suivez 《RENOUVEAU TV》; Alexis KALAMBRI dans son émission 《Alexis ko a ma son》de ce Mardi 24 Novembre a bel et bien évoqué ce problème de grève qui la mal VENUE. Dans un moment où le Mali traverse une période très difficile économique et géostratégique dans son ensemble.
    Et en plus, ce sont des Hauts Cadres qui ont fait des grandes écoles de ce Pays Mali. C’est impensable et incompréhensible de la classe politique et de la classe syndicale vraiment.
    Les gens oublient une chose : les Militaires sont avant tout des Maliens comme nous. Ils connaissent très bien comment la classe politique fonctionne.
    Mais pourquoi l’UNTM ne met pas un d’eau dans son Vin ? Vraiment je regarde le Secrétaire général de L’UNTM avec étonnement à la télévision. 5 jours de grève vraiment c’est un véritable crime VU l’état du Mali actuel. Les nouvelles autorités de la Transition sont venues trouver les Caisses de l’état vides, vides et vides. Ces autorités sont à la recherche comment remplir ces Caisses, d’autres Maliens mettent les Bâtons dans les roues de cette même Transition au même moment.
    Que Dieu sauve notre MALI Amen AMINE YARABI. Merci beaucoup.

  2. Avec la succession de trahison, de tricherie, de mensonge, Allah le tout puissant a déjà maudit cette transition qui décoléra difficilement, cela est sans aucune équivoque et même si elle décolle, la fin donnera une situation qui mettra en place des institutions qui serons pires que celles du régime IBK et comme rien ne serait comme avant, un autre M5-RFP se soulèvera quelques mois après pour faire partir ce nouveau régime en gestation qui ne sera qu’un avatar du régime IBK. Il est impossible de bâtir un pays dans le mensonge, la trahison, la lâcheté, la tricherie c’est pourquoi cette étape est maudite pour de bon, surtout quand Malick NDAW et Wague ont pour mentor respectif Soumeylou Boubèye MAIGA et Moussa DIAWARA comment ce nouveau régime pourra se débarrasser des tares de l’ancien régime? Impossible car ces manitous étaient à la base de la destruction du régime IBK, cela est sans équivoque. Nous sommes totalement sidérés face aux comportements de ces jeunes colonels, on dirait qu’ils n’ont pas de cerveau. Ce sont des pingouins sans matière grise, c’est regrettable.

  3. Pour un CNT inclusif et sans marginalisation : Dr Anasser Ag Rhissa PROPOSE – Pour Gagner du temps, vaut mieux, COMMUNIQUER et AGIR CONSENSUELLEMENT

    Bonjour,

    Le 11 novembre 2020 à la vice-présidence à Koulouba s’était déroulé une partie des enregistrements des candidats pour siéger au CNT (Conseil National de Transition). J’y étais.

    Dans une ambiance bon enfant l’affluence était grande.

    On notait la présence de plusieurs membres des groupes ciblés même des partis politiques. Sous la direction du Sergent Chef Kalilou Coulibaly se faisait l’enregistrement. Il disposait d’une photocopieuse d’appoint pour ceux qui avaient oublié des copies de documents importants à mettre dans leurs dossiers.

    Le processus était bien organisé et sécurisé avec des forces de l’ordre à l’accueil des candidats et à leur organisation dans la salle d’attente pour l’accès à l’enregistrement.

    Le jeune militaire Diawara s’occupait de façon professionnelle, avec ses collègues, de cette organisation.

    Nous les remercions pour ce faire.

    Comme la durée (48H) prévue pour s’inscrire était courte, pour ceux qui n’étaient pas à cet enregistrement, il est souhaitable de prévoir un moment de rattrapage pour leur inscription.

    Le processus doit être inclusif.

    Je propose à ceux qui pensent avoir été marginalisés, qu’ils s’approchent des services du vice-président pour échanger afin de dissiper les malentendus et éventuellement obtenir plus de postes pour leurs groupes.

    Le President et le vice-Président pourront aussi appeler les forces vives pour une rencontre afin de dissiper les malentendus et éventuellement équilibrer les quotas.

    Compte-tenu de la régionalisation, n’oublions pas les régions et les cercles : un candidat pourrait être proposé pour chaque région (y compris les régions non opérationnelles) et pour chaque cercle.

    Ne bloquons pas la transition pour cette marginalisation dont parlent certains. Modifions ce qui peut l’être pour une transition apaisée.

    Dialoguons, communiquons pour ce faire.

    Je lance un appel à nos f r ères et sœurs du M5 RFP, aux partis politiques et à tous les Maliens pour adhérer au processus de constitution du CNT.

    Un débat sur Renouveau TV le 14 et le 15 novembre 2020, avec Dr Anasser Ag Rhissa et des membres des partis politiques et de la société civile, a mis en lumière la nécessité d’une cohésion et d’un consensus pour la constitution du CNT.

    Ce débat interpelle les différents acteurs, en particulier le CNSP, la Présidence, la classe politique et les syndicats.

    Tout est perfectible.

    Optons pour la cohésion et une transition apaisée unissant tous les acteurs.

    Bien cordialement

    Dr Anasser Ag Rhissa, expert TIC, Gouvernance et Sécurité, TEL 78731461

  4. Nous leur faisons confiance, et chacun doit s’engager pour le Mali, la junte est venue trouver que beaucoup ont déjà rempli leurs poches , mais ils vont les vider bientôt. Nous sommes à l’attente de Mohamed Dicko, Haidara et M’Boullé pour manifester notre soutien à l’armée. Ceux qui critiquent en longueur de journée ont tous travaillé dans le régime précédent et qu’ils ont pu apporter aux maliens? le bilan de ce régime est connu de tous . Le Mali a besoin d’une société civile bien organisée pour freiner les mauvaises pratiques.

  5. Le Mali attend toujours de vrais patriotes. Ces militaires sont venus pour se faire la poche et rester au pouvoir. Assimi GOITA qui offrent 10 forages aux camps miltaires. Ou a t-il trouve cet argent en un si laps de temps?
    Ils ne parlent ni de la reduction du train de vie de l’Etat ni des avantages mirobolants des chefs des institutions, ni de programme de la transition. A croire qu’ils trainent pour aller aux 3 ans qu’ils voulaient initialement.

  6. > Que Choguel MAÏGA se repose : jamais les Maliens ne lui accorderont la moindre confiance.
    > Un chef de parti politique jamais élu, pas même comme un simple conseiller municipal tout court.
    > Seule spécialité : opportuniste éhonté, charognard à gueule pourrie tous poils toutes plumes, politiciens corrupteur corrompu.
    > Conseils à la junte : restez équidistants des hommes politiques ; assumez-vous ; ne craignez rien , tant que vous demeurez justes, honnêtes et patriotes.
    > L’histoire vous rendra blancs ; elle vous rétribuera et elle vous grandira.
    > A bas, les politiciens opportunistes jamais élus, toujours manipulateurs et diffamateurs !

    • 𝔹0ℕS0𝕀ℜ

      𝓓𝕀ℱℱ𝔄ℳ𝔄Ŧ€𝕌ℜ0𝒫É€ℕ
      𝔄ℱℱ𝔄𝔹𝕌ℒℒ𝔄Ŧ€𝕌ℜ0𝒫É€ℕ

      Sitting Bull avait déjà dit en son temps : « la 𝒫𝔄ℜ0ℒ€ des 𝒫𝕀𝒫€𝔄𝕌X_0ℂℂ𝕀𝓓€ℕŦ𝔄𝕌X est écrite sur de l’€𝔄𝕌 ! »

  7. ” … Le retour à la normale pour les institutions de la République n’est pas pour demain, à en constater l’incompréhension générale née à la suite de la chute d’IBK. Objet de la guéguerre en cours, le pouvoir semble-t-il. Car la junte militaire regroupée au sein du CNSP entend bien garder les rênes du pouvoir alors qu’une frange importante de la classe politique, surtout le M5 RFP, s’attendait à ce qu’elle joue un plus grand rôle dans la gestion de la transition qui s’annonce. Mais au-delà, c’est la paternité même du départ d’IBK qui est en jeu avec en ligne de mire la légitimité pour chaque partie d’organiser la transition comme elle l’entend… ” …///…

    :
    Les Membres du Comité stratégique du M5-RFP voulaient-ils que la JUNTE leur remette purement et simplement le POUVOIR, et par ricocher, que eux seuls puissent décider du portrait robot du futur Président élu… ??? Sinon ils se contenteraient d’être UN ACTEUR MAJEUR de la chute du Régime du Président IBK et de la bonne gestion de la TRANSITION. Leur intransigeance à vouloir occuper les Postes CLÉ, dessert leur cause. Surtout quant on se rappelle que pour occuper la Primature, ils auraient envoyé pas moins de 14 Dossiers de Candidature. Ce qui a donné l’impression à beaucoup de Maliens que les Dirigeants du M5-RFP n’auraient pas réussi à se faire confiance entre eux même. Cela a marqué l’esprit de beaucoup de Maliens qui s’intéressent à la bonne marche de la TRANSITION.
    ” … nombre de Maliens crurent que CNSP et M5 RFP marcheront main dans la main… ”
    Oui, dommage que ça ne se concrétise pas encore.

    Vivement le Mali pour nous tous.

  8. ” … Le retour à la normale pour les institutions de la République n’est pas pour demain, à en constater l’incompréhension générale née à la suite de la chute d’IBK. Objet de la guéguerre en cours, le pouvoir semble-t-il. Car la junte militaire regroupée au sein du CNSP entend bien garder les rênes du pouvoir alors qu’une frange importante de la classe politique, surtout le M5 RFP, s’attendait à ce qu’elle joue un plus grand rôle dans la gestion de la transition qui s’annonce. Mais au-delà, c’est la paternité même du départ d’IBK qui est en jeu avec en ligne de mire la légitimité pour chaque partie d’organiser la transition comme elle l’entend… ” …///…

    :
    Les Membres du Comité stratégique voulaient-ils que la JUNTE leur remette purement et simplement le POUVOIR, et par ricocher, que eux seuls puissent décider du portrait robot du futur Président élu… ??? Sinon ils se contenteraient d’être UN ACTEUR MAJEUR de la chute du Régime du Président IBK et de la bonne gestion de la TRANSITION. Leur intransigeance à vouloir occuper les Postes CLÉ, dessert leur cause. Surtout quant on se rappelle que pour occuper la Primature, ils auraient envoyé pas moins de 14 Dossiers de Candidature. Ce qui a donné l’impression à beaucoup de Maliens que les Dirigeants du M5-RFP n’auraient pas réussi à se faire confiance entre eux même. Cela a marqué l’esprit de beaucoup de Maliens qui s’intéressent à la bonne marche de la TRANSITION.
    ” … nombre de Maliens crurent que CNSP et M5 RFP marcheront main dans la main… ”
    Oui, dommage que ça ne se concrétise pas encore.

    Vivement le Mali pour nous tous.

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