Mois béni de ramadan : des pseudos prêcheurs envahissent la ville de Bamako

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Prière du vendredi à Abene, au Sénégal, le 23 mai 2010.
Prière du vendredi à Abene, au Sénégal, le 23 mai 2010.

Pendant ce mois béni de ramadan, les prêcheurs ont la côte auprès des fidèles musulmans. En effet, leurs prêches sont consommés comme des petits pains. Mais force est de constater que des «pseudos prêcheurs profitent aussi de ce mois pour embobiner et intoxiquer les fidèles musulmans avec des prêches incendiaires.

Guider les fidèles musulmans vers le droit chemin en les inculquant les hadiths et enseignements du prophète (paix et salut sur lui) était la quintessence des prêcheurs d’antan. Mais, aujourd’hui, certains prêcheurs foulent au pied ces enseignements et embobinent les fidèles musulmans par des propos incendiaires tout en profitant du prêche pour liquider leurs marchandises.

Ils se mettent sous la couverture de la religion pour se remplir les poches et intoxiquer les fidèles qui auront la malchance de les croiser ou d’écouter leurs prêches via des radios privées. Le plateau du prêche est devenu un plateau pourvoyeur d’argent pour certains prêcheurs de la place. Au lieu de propager les enseignements du prophète (Paix et salut sur lui), ils font leur promotion auprès des fidèles musulmans.

Des pratiques bannies au temps du prophète (paix et salut sur lui). Ibrahim Traoré, imam à Lafiabougou terminus nous fait savoir que le mois de ramadan est le seigneur de tous les autres mois, son importance est incontestable. « Dieu nous a donné ce mois pour nous approcher davantage de lui tout en nous éloignant des pires pêchés. Un mois sacré dans le calendrier des musulmans au sein duquel ils ont l’occasion de purifier le cœur et l’esprit par des invocations divines », informe-t-il.

Avant d’ajouter que «  Ceux qui font de la prêche un fonds de commerce ou un créneau pour se vanter ternissent l’image des prêcheurs.  Il a tenu à lancer un vibrant appel à l’endroit des pseudos prêcheurs « je les invite à s’imbiber du coran et des hadits afin de se lancer dans le grand bain de la prêche. Un prêcheur est un éclaireur et non une  personne qui embobine l’esprit des fidèles musulmans », conseille-t-il.

Mahamadou dit chouala  Bayaya Haidara, abonde dans le même sens. Il a fustigé le comportement aberrant des pseudos prêcheurs qui mettent en déroute les fidèles. « Ils compliquent la tâche à nous autres musulmans et prêcheurs » explique- t-il. Selon lui, l’utilisation des médicaments traditionnels ou « nassi » n’est pas interdit dans la religion sauf si la personne l’utilise à des fins pécuniaire. « La vente est belle et bien permis dans la prêche », précise-t-il.

Il continue en demandant aux prêcheurs de bien contrôler tout ce qu’ils disent car leur parole est une source de transmission de la religion aux enfants. Aux dire de certains témoignages, les prêcheurs ne sont plus dans leur rôle. « Moi personnellement le seul prêcheur qui m’inspire est Madou Doumbia car il véhicule les propos du prophète et ses fidèles compagnons sans aucun commentaire » lance Fatoumata Diakité. Une autre abonde dans le même sens en affirmant que c’est devenu compliqué car les prêcheurs même se clashent entre eux. «  Nous ne savons plus qui croire parmi tout ceci, tellement ils ont des louanges très distinctes les unes des autres », déplore-t-elle.

Awa Ouattara, stagiaire

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2 COMMENTAIRES

  1. Mme la stagiaire, il en va du prêche comme de la presse. Les pseudo(journalistes du Républicain ont bien profité de la crise malienne pour essayer d’embobiner et intoxiquer les lecteurs avec des écrits incendiaires. La mosquée ou “rencontre avec les ulemas” ne sont pas les cadres exclusifs de restitution des enseignements du prophète de l’islam. Mouhammad (PSL) exhorte à dire du convenable, si non à se taire. Tout ce que l’homme dit ou écrit est prêche, il doit exhorter au convenable et mettre en garde contre le blâmable.
    Aussi, je pense que ta mise concerne aussi les articles de caniveau, la plume lance-flamme, la haine meurtrière faite article de presse, exactement comme Daou, Thiam et tes autres maîtres de stage nous ont fait la démonstration depuis les récents évènements de Kidal.
    Le mali avait besoin de parler d’une seule voix, de faire bloc autour de ses problèmes. Le républicain a été une fausse note tragique.

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