Politiques et machine judiciaire : L’autre motif de crispation ?
En plus de la guéguerre entre le pouvoir de transition et la classe politique, l’abondant contentieux judiciaire semble empêcher un rassemblement des forces vives du pays en vue de mieux faire face aux ennemis de la Nation.

Le contexte de la transition devrait être marqué par une gouvernance d’entente et de concertations. Mais, c’est plutôt à un quasi bras de fer juridico-politique que l’on assiste au fur et à mesure que la période transition se poursuit. C’est ainsi que les rendez-vous judiciaires se multiplient et ne cessent de mettre en face les intérêts politiques à ceux des gouvernants.
A titre d’exemple, la semaine qui vient de s’écouler a été marquée par une étape décisive de ce qu’il est convenu d’appeler «le procès de l'ancien Premier ministre Moussa Mara». Cet ancien haut responsable politique, l’ancien leader du parti YELEMA le changement était au Pôle National de Lutte contre la Cybercriminalité (PNLC), pour les débats sur l’affaire d’atteinte au crédit de l’Etat pour laquelle il est détention, depuis plusieurs semaines. Et «les débats ont été tendus mais courtois entre le ministère public et les avocats de Moussa Mara », relève un communiqué de Me Mountaga Tall. Avant d’ajouter que, « malgré le peu de consistance du dossier qui se résume en tout et pour tout à un tweet, la prohibition au Mali de la détention préventive en matière de délit de presse, les solides garanties de représentation en justice dont dispose Moussa Mara, sa demande de mise en liberté a été refusée et le dossier mis en délibéré pour le jugement être rendu le 27 octobre prochain » Ce qui maintient l’ancien chef du gouvernement sous IBK en détention pour plusieurs semaines encore. Il faut relever que Parquet requiert une peine de 24 mois de prison ferme pour cet ancien locataire de la primature, alors que sa défense a plaidé sa relaxe pure et simple. Le leader du pari dissout YELEMA va devoir passer près de trois mois en détention préventive « bien que ses avocats aient prouvé qu'il n'y avait aucune raison de l’incarcérer ». Cette situation, à en croire les observateurs en rajoute au climat de crispation, qui caractérise la scène nationale, alors que le pays est en crise aggravée et mérite que ses filles et fils se donnent la main, pour le sortir de l’ornière.
En outre, un autre dossier, celui dit de la dissolution des partis politiques était au menu durant la semaine écoulée.
En effet, les récents développements de ces affaires ont permis de « tester la solidité de nos institutions judiciaires et leur attachement à notre Constitution et à la protection des droits des citoyens », relève un avocat du dossier. Mais la procédure se poursuit tant devant la Cour d’Appel, devant la Cour suprême que devant la Cour constitutionnelle. Tout cela crée une tension entre les acteurs politiques et les autorités de la Transition. Ce qui n’est pas de nature à aider le pays vers la réalisation de l’union sacrée, afin de sortir du gouffre de la crise sécuritaire.
Ce climat de tension est encore exacerbé par « la procédure devant le Pôle National de Lutte contre la Cybercriminalité contre deux membres du Conseil National de Transition (CNT) ». Lors de cette audience du 02 octobre 2025, le Tribunal correctionnel a renvoyé l'affaire au 27 septembre prochain.
Boubou SIDIBE/maliweb.net
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