« Rendons-nous à l’évidence »… Lâché par ses propres troupes, Macron plus isolé que jamais ?
Emmanuel Macron a été vertement critiqué ces dernières heures par Gabriel Attal et Edouard Philippe, qui a même demandé la démission du chef de l’Etat

Si une image vaut mille mots, celle d’Emmanuel Macron marchant le long des quais de Seine, seul, lundi après-midi, résume cruellement la crise que traverse le pays ces dernières heures. Fustigé par les oppositions, rejeté par l’opinion publique, le chef de l’Etat semble maintenant également lâché par ses propres troupes. Le gouvernement de Sébastien Lecornu a tourné à la débandade lundi et son choix de maintenir le Premier ministre démissionnaire pour trouver un improbable accord d’ici mercredi soir a ajouté de la confusion à la crise. « Je ne comprends plus les décisions du président de la République », a asséné Gabriel Attal, l’ancien protégé, au 20H de TF1 dans la soirée, déplorant « une forme d’acharnement à vouloir garder la main ».
Edouard Philippe franchit le Rubicon
« Aujourd’hui, l’Etat n’est plus tenu », et « c’est la responsabilité du président », a enfoncé ce mardi matin sur RTL Edouard Philippe. Mais l’ancien Premier ministre, candidat déclaré à l’Elysée, est allé plus loin, en appelant Emmanuel Macron à programmer sa démission début 2026 afin d’organiser « une élection présidentielle anticipée » après l’adoption d’un budget. En franchissant ce Rubicon, qu’aucun macroniste n’avait osé, le maire Horizons du Havre resserre l’étau autour du chef de l’Etat.
« Depuis 2022, le président prend les portes du slalom à contresens, le maître des horloges est désormais anachronique. Ses décisions, comme la dissolution à l’été 2024, ont contribué à brouiller la situation », tacle Xavier Albertini, député Horizons. « On ne peut pas continuer cette comedia dell’arte jusqu’à 2027, au rythme de crises, il faut une décision pour desserrer l’étau, dans l’intérêt du pays. Rendons-nous à l’évidence, celui qui est au centre de tout, c’est le président », ajoute l’élu de la Marne. Ces critiques cinglantes, qui accélèrent la fin d’un macronisme déjà agonisant, n’ont pas été appréciées par les soutiens qu’il reste encore au chef de l’Etat.
« Je suis choqué et ulcéré des déclarations contre le président. Je n’y vois aucun intérêt, sinon d’être suicidaires ! », tranche François Patriat, le patron des sénateurs macronistes. « Ceux qui aspirent aux plus hautes fonctions devraient commencer par les respecter », ajoute ce proche d’Emmanuel Macron. « Un ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron ne devrait pas dire ça […] On doit s’éviter les phrases blessantes […] il est très commode de s’acharner sur un seul homme aujourd’hui quand au fond c’est à l’Assemblée qu’il faudrait trouver une solution », a aussi réagi l’ancien ministre Marc Fesneau, patron des députés MoDem, ce mardi sur Public Sénat.
Dissolution forcée ?
Ce linge sale lavé sur la place publique, et le désir d’indépendance des Républicains de Bruno Retailleau, compliquent encore un peu plus la tâche de Sébastien Lecornu, qui multiplie les rencontres avec les responsables politiques ce mardi et mercredi. Et en cas d’échec ? Emmanuel Macron a fait savoir qu’il prendra ses « responsabilités », faisant planer la menace d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale. Une piste pourtant écartée par l’intéressé à plusieurs reprises ces derniers mois.
Celui qui avait été perçu comme le « Brutus » de François Hollande, fin 2016, est désormais l’empereur acculé. Julien Aubert, vice président LR, résume sur X à sa manière : « Comme Caracalla, Caligula ou Commode, éliminés par leur entourage, Emmanuel Macron qui invoquait Jupiter pourra méditer cette citation de Tacite : ''Le pouvoir absolu rend les amis dangereux et les ennemis inutiles'' ».
Source: https://www.20minutes.fr/
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