Restaurer l’unité, la paix et la réconciliation : Les fils du « Dinandougou » se retrouvent autour du Coran

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Depuis cinquante ans, les fils  de la commune rurale du « Dinadougou » sont divisés. Cette division était très visible à Kénenkoun, chef-lieu de la commune, où pour des raisons politiques, il  était devenu difficile, voire impossible aux  habitants de désigner leur chef de village et grand Imam. Dans l’espoir d’inverser la donne pour favoriser  l’entente et la cordialité dans l’ensemble de la commune de Dinandougou, pour la restauration de  la paix,  la réconciliation et l’unité,  le site Dinadougou  a initié une rencontre inclusive des populations autour de l’ensemble des chefs et imams des 29 villages de la commune de Dinandougou.  Bénie par une lecture de Coran, cette rencontre  a eu lieu, le 18 mars 2018,  sur l’esplanade de l’Ecole fondamentale de Kénenkoun,  archi-comble.

L’Association pour l’Unité et le Développement de Kénenkoun (AUDK) a été mandatée  par le  site Dinandougou pour organiser ladite  cérémonie. Sous la diligence de son président, Dr Soumana Kané, Directeur général du  CNR-ENF (ex-DNAFLA), elle a inlassablement   œuvré pour  mettre les uns et les autres d’accord sur l’essentiel. Ce labeur a visiblement payé, vu  l’affluence des ressortissants du Dinandougou.  Ceux de  l’extérieur  sont venus très nombreux pour  communier avec leurs frères du terroir  en faveur de la paix et  de la réconciliation. Les membres de l’Association pour l’Unité et le Développement de Kénenkoun étaient  heureux d’avoir réussi leur pari : réunir  tous les fils du Dinandougou.

Le maire de la commune rurale de Dinandougou, après avoir remercié les participants, a invité les religieux, sous la direction d’Abdoul Aziz  Kouma, grand Imam de Kénenkoun,  à lire le Coran. Les Imams des 29  villages de la commune,  y ont pris part.  Avant de clore la cérémonie de lecture, le grand Imam s’est adressé à l’audience par des bénédictions et a prié le Tout-Puissant pour qu’il permette la restauration de l’entente, la paix, la réconciliation et l’unité entre l’ensemble des fils de Dinadougou. Il a aussi et surtout recommandé, les larmes aux yeux, aux  populations de ne plus  se prêter à la suspicion les uns envers les autres. Il les a tous invités à se rapprocher  pour  ne  prêcher désormais que les bonnes causes. Il a spécialement  prié pour toutes les personnes qui ont financièrement contribué à la réalisation de cette rencontre.

L’honorable Labass Kané, député  élu de la circonscription de Koulikoro et ressortissant de  Dinandougou, s’est dit très heureux de vivre cette rencontre pour la paix et la réconciliation. A cet effet, il a remercié et félicité toutes les personnes ressources qui ont contribué à sa réalisation.

Le président des ressortissants de Dinandougou à l’extérieur, Souleymane Doucouré, a estimé que les citoyens de Dinandougou doivent s’estimer heureux. Car, c’était de cette manière que  leurs aïeux  procédaient pour résoudre leurs problèmes. Il a informé que son association est ouverte à tous les ressortissants de Dinadougou, vivant à l’extérieur. Il n’a pas manqué de saluer vivement les chefs de villages, les Imams,  maires et l’ensemble des ressortissants de sa commune. Il  a aussi  espéré  que les populations de son terroir procèdent dorénavant à de telles rencontres pour résoudre leurs divergences,  voire leurs différends.

Le président du  site Dinandougou, Mohamed Allassane Touré,  est allé sur la même lancée que ses prédécesseurs. Il a expliqué que le site a été créé pour  la recherche de l’entente, la solidarité, la paix et la réconciliation entre les populations de la commune. Il a informé qu’un site web interactif est  ouvert à tous pour la diffusion en temps réel des informations. Ce qui, selon lui, permettra d’éviter les suspicions.

Dr. Soumana Kané, visiblement satisfait  d’être sur le point de réussir son pari, a indiqué que son association n’est pas surprise  d’avoir pu mettre d’accord tous les fils de  Dinandougou sur l’essentiel. Il a expliqué  que l’entente, la solidarité  et la réconciliation sont nécessaires  pour surmonter  tous les écueils de la vie. Pour lui, c’est grâce à cela que son association est parvenue à réunir,  à travers cette rencontre, tous les fils du terroir. C’est pourquoi, Dr. Kané  a invité les ressortissants du Dinandougou à s’investir davantage pour l’atteinte de l’idéal de  paix, d’entente, d’unité  et  de réconciliation dans la  pérennité.

Gaoussou Madani Traoré 

 

En encadré

A propos de Kénenkoun

La commune de Dinandougou couvre une superficie de 534 km2avec une population estimée à 21 360 habitants. Elle est limitée  à l’est par  la commune de Tamani  (Cercle de Barouéli), à l’ouest par la commune du Méguétan (Cercle de Koulikoro), au nord par la commune de Tougouni  (Cercle de Koulikoro) et au sud par la commune de  Guégneka  (Cercle de Dioïla). Le Chef-lieu de commune  de Dinandougou est Kénenkoun (éthymologiquement : Kendégoun, lieu propice pour la culture du sorgho).  La commune est  située à 45 km de la ville de  Koulikoro sur la rive droite du fleuve Niger. C’est une sous-préfecture d’arrondissement du Cercle de Koulikoro, dans la deuxième région administrative du Mali. A l’époque coloniale, le Dinandougou constituait un canton dont le chef exerçait son pouvoir sur 15 villages.  Actuellement, la commune rurale de Dinandougou  regroupe 29 villages.

D’après les archives  du vieux notable Bakoroba Touré, Kénenkoun serait créé il y a plus de six siècles. Sa première mosquée  fut construite en 1639 sous le règne de  Sakolè  Kané.  Mais la première mosquée de vendredi a vu le jour en  1898. Soumounou Forè  venant de Tiérikala (à 6 km),  serait  le fondateur du village. Mary Tinèkè lui succéda. Puis vint la dynastie des Kané, lesquels  sont venus de Séribala, cercle de Kolokani  dans le Bélédougou. Ainsi, Issoufou Kané fut le cinquième chef de village et le premier des Kané.  Le dernier chef de village, Bantou  Kané, est décédé il y a trois ans et n’a toujours  pas de successeur.

Si à ce jour, l’agglomération de Kénenkoun  est majoritairement habitée par les  Kané (considérés comme des  Marakafing), on dénombre également des Nimaga, Kouma, Sylla, Doucouré, Haïdara,  etc.  Des Bozos et Somonos  y vivent également. La population de Kénenkoun  parle  majoritairement le Bamanankan

 

 

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