Souleymane Satigui Sidibe à propos du contexte géopolitique au Sahel : "Le Maroc est le partenaire sur lequel le Mali peut compter" "La communauté internationale doit cesser de répondre aux mesures de chantage engagées par Alger"
Premier paneliste à prendre la parole, le 29 avril 2025 à Dakhla, à l'occasion de la 2e Conférence politique pour l'Autonomie du Sahara sur les nouvelles réalités du Sahara marocain, l'ancien président du Conseil national de la jeunesse (CNJ) et ancien secrétaire général de l'Union panafricaine de la jeunesse a développé le thème sur les défis et opportunités du contexte géopolitique au Sahel.

Cette conférence, qui a regroupé des experts venus de différents horizons, est une initiative de la Coalition pour l'autonomie au Sahara. Voici la déclaration faite par Souleymane Satigui Sidibé lors de la Conférence politique pour l'autonomie au Sahara.
Je me réjouis d'être présent parmi vous pour prendre part à cette deuxième édition de la Coalition pour l'autonomie dans la ville de Dakhla, qui s'érige actuellement comme la destination privilégiée pour la paix, la sécurité et le développement dans une Afrique qui aspire à la prospérité.
Mes remerciements s'adressent aux Autorités locales pour leur accueil et je me réjouis dès à présent de pouvoir visiter à l'issue de cette conférence les projets structurants de la région du Sahara marocain et de rencontrer les élus locaux qui gèrent les affaires internes de la population des provinces du Sud.
Sans plus tarder, j'interviendrais sur une question d'importance pour mon continent, l'Afrique, mais également pour la communauté internationale qui ne cesse d'alerter sur l'état de la situation sécuritaire que connait la région du Sahel, à la lumière des défis sécuritaires endémiques qui ne cessent de s'amplifier.
La région du Sahel est actuellement confrontée à des défis socioéconomiques multidimensionnels énormes. 6,3 millions de personnes sont déplacées, 37,7 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire urgente et 21,8 millions sont en situation d'insécurité alimentaire grave. Ces défis sont amplifiés par la détérioration de la situation sécuritaire due à l'aggravation de la menace du terrorisme et la résurgence des groupes armés non étatiques et séparatistes, l'impact du changement climatique et la désertification. Le Sahel fait face également à la recrudescence de plusieurs conflits armés avec le Mali, mon pays, qui se retrouve dans des attaques perpétuelles des groupes terroristes, les tensions entre l'armée tchadienne et les rebelles du Nord du pays, la crise libyenne et celle que vit le Soudan.
Entre janvier et septembre 2023, l'Afrique de l'Ouest a enregistré 1027 attaques qui ont fait 6225 victimes. Le nombre de victime de terrorisme au Burkina Faso, au Mali et Niger a augmenté de 800 en 2016 à près de 10 000 victimes en 2022.
En parallèle, les actes d'ingérence dans les affaires internes des pays du Sahel et le sponsoring du terrorisme international n'ont pas facilité la lutte contre tous ces défis. Mon pays a décidé de mettre fin à l'accord d'Alger 2015, le 27 mars 2024 en raison des actes inamicaux de l'Algérie et de son ingérence dans les affaires internes du Mali.
Cette décision légitime vient souligner la souveraineté du Mali et les choix stratégiques à employer pour mettre fin aux attaques menées par les terroristes armés sponsorisés. Pour mettre fin à cette «domination paternaliste que cherchait à se donner l'Algérie sur mon pays, le général de division Abdoulaye Maïga, l'actuel Premier ministre, d'alors ministre d'Etat, ministre de l'Administration territoriale du Mali, avait dénoncé par ailleurs une perception erronée des autorités algériennes qui considèrent le Mali comme leur arrière-cour ou un État paillasson, sur fond de mépris et de condescendance». Dans l'accentuation de ces ingérences, le président algérien reçoit à bras ouverts plusieurs opposants maliens et hommes politiques du Mali, que nous considérons comme séparatistes et terroristes, discréditant sa politique de non-ingérence dans les affaires intérieures.
Lors du débat Général de la 79e session de l'Assemblée générale de l'ONU, de septembre dernier, le général Maïga avait réitéré les graves ingérences de l'Algérie dans les affaires internes du Mali en martelant que le «Mali ne restera pas les bras croisés face à toute tentative de saper sa souveraineté».
L'Algérie subtilise son mandat de membre non-permanent actuel au sein du Conseil de sécurité de I'ONU, pour des déclarations calomnieuses à l'encontre du Mali au sein des débats du Conseil de sécurité, alors que ce pays pourrait prêter plus d'attention à la question de l'autodétermination de la population kabyle. Ces actes ne s'arrêtent pas pour autant là. En effet, juste récemment un drone des Forces armées et de sécurité de la République du Mali, a été détruit suite à un acte d'hostilité du régime algérien dans la nuit du 31 mars 2025, dans la région de Kidal au Mali. Il a été abattu en plein territoire malien l'empêchant de neutraliser un groupe de terroristes en plein préparatif pour attaquer les villes innocentes maliennes et parmi ces groupes terroristes se trouvaient tous les chefs terroristes les plus recherchés dans le Sahel. Cet acte ignoble a montré le vrai visage de l'Algérie en tant que Parrain de terrorisme international au Sahel.
En effet, l'Algérie a oublié vite qu'elle doit au Mali une grande partie de sa souveraineté, car le Mali a servi de base arrière à l'Algérie dans sa lutte pour l'indépendance à travers la région de Gao au nord du Mali où l'ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika a même séjourné dans la clandestinité. Aussi les armes de l'Algérie transitaient par la Guinée pour venir à Gao afin de ravitailler les soldats algériens à partir de Gao où existe toujours la maison qu'habitait l'ancien président algérien Bouteflika.
En réaction, le collège des chefs d'Etat de la Confédération des Etats du Sahel (Mali, Niger et Burkina Faso) ont annoncé plusieurs actions à cet acte inamical, dont le rappel immédiat de leurs ambassadeurs respectifs en Algérie, la convocation de l'ambassadeur algérien pour protester contre l'hostilité du régime algérien, le retrait par le Mali du Comité d'Etat-major conjoint (Cémoc), ainsi que de porter plainte devant les instances internationales contre le régime algérien pour actes d'agression. Mon pays, le Mali, a par ailleurs dénoncé cet acte d'agression en adressant une lettre de protestation contre le régime algérien aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU. Par cet acte belliqueux, l'Algérie soutient le terrorisme international en entravant les opérations maliennes contre des groupes armés, terroristes et séparatistes, amenuisant les efforts de paix et entravant la voie du développement. Tous les efforts consentis pour payer la voie à la prospérité sont ruinés et détruis par Algérie. Pour vouloir masquer son acte ignoble, le régime algérien a tenté la diversion dans un communiqué fallacieux dans lequel il tente de dire que les autorités maliennes ne sont plus en phase avec le peuple malien.
En réponse à ce mensonge, des millions de personnes se sont mobilisées dans toutes les villes du Mali y compris devant l'ambassade algérienne pour dénoncer l'acte barbare du régime algérien et réitérer leur soutien indéfectible et sans condition aux autorités maliennes.
Le Mali entier est mobilisé aux côtés du général d'armée Assimi Goïta, des Forces armées et de sécurité, ainsi que le gouvernement malien pour cette lutte noble de la souveraineté retrouvée et de la lutte efficace contre le terrorisme sponsorisé dans le Sahel. Ce que le Mali attend c'est d'avoir de vrais partenaires à ses côtés, qui lui prêtent main forte dans ces moments difficiles.
Le Maroc est le partenaire sur lequel le Mali peut compter. Preuve en est, juste récemment, lors de sa présidence du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, en mars dernier, le Royaume a intégré un point à l'ordre du jour visant des consultations informelles avec le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Gabon, la Guinée et le Soudan, suspendus actuellement par l'UA, pour explorer les voies de leur pleine réintégration au sein de l'organisation panafricaine.
Chers collègues,
Le Sahel ne devrait pas être réduit qu'à une dimension purement sécuritaire. Cette région présente d'énormes potentialités en termes d'énergies renouvelables et abrite certaines des plus grandes aquifères du continent africain. C'est aussi, l'une des régions les plus riches au monde avec d'abondantes ressources humaines, culturelles et naturelles. C'est pourquoi du haut cette tribune, je vous invite à rejoindre la Confédération des Etats du Sahel (AES) dans un partenariat gagnant-gagnant pour le bonheur du peuple du Sahel en particulier et toute l'Afrique en général. Le Maroc a toujours mis en valeur les potentialités que recèle le Sahel.
Convient-il de rappeler que cette région était le carrefour par excellence du commerce international mondial où régnaient la paix et la sécurité ? Le Maroc est lié historiquement et culturellement aux pays du Sahel. Son positionnement géographique lui impose d'accorder un intérêt prioritaire aux développements politiques et sécuritaires dans cette région, qui constitue un prolongement géostratégique du Maroc en Afrique.
Depuis son intronisation, Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, Que Dieu l'Assiste, a effectué plusieurs visites officielles dans la quasi-totalité des pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso, Guinée, Nigéria). A l'Initiative de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu l'Assiste, une Commission climat pour la région du Sahel a été créée lors du Sommet africain de l'action, en marge de la Cop-22 en 2016.
Lors du Discours Royal prononcé à l'occasion de la célébration du 48e anniversaire de la Marche Verte, le 6 novembre 2023, Sa Majesté Le Roi Mohammed VI a Souligné que pour résoudre les difficultés et les problèmes auxquels se trouvent confrontés les Etats frères du Sahel, la solution ne peut être exclusivement sécuritaire ou militaire, mais elle doit se fonder sur une approche de coopération et de développement commun. Ainsi pour favoriser l'accès des États du Sahel à l'Océan Atlantique.
Nous proposons le lancement d'une initiative à l'échelle internationale. Le Maroc a formé les officiers de l'ancienne Force G5-Sahel et a offert une assistance technique de 3 425 800 dollars au financement de la 1re phase du programme d'investissement prioritaire.
Le Maroc a agi également au niveau de la coopération religieuse à travers la formation d'imams, de morchidines et morchidates issus de nombreux pays d'Afrique, dont le Sahel. Récemment, Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, dans le cadre d'une vision proactive et agissante pour le Sahel et pour l'Afrique, a lancé une initiative visant à désenclaver les pays de la région du Sahel pour bénéficier d'un accès l'Atlantique. Plus encore, les pays du Sahel pourront également bénéficier d'une mise à niveau de leur infrastructure pour faire de cette région avec celle de l'Afrique de l'Ouest, un havre de paix et de développement. Ce sont là les actions qu'attendent les pays africains.
Des Initiatives Win-Win s'inscrivant dans une approche agissante, solidaire et humaniste sous-tendue par les principes de solidarité, de coopération et d'intégration régionale dans le respect strict de la souveraineté des pays du Sahel.
Le projet de Gazoduc Atlantique Maroc-Nigeria est une autre Initiative Royale, considéré comme un levier d'intégration régionale visant à réunir les conditions d'un décollage commun et à enclencher une dynamique de prospérité partagée en Afrique de l'Ouest. Ce projet bénéficiera pleinement aux pays enclavés du Sahel. II est temps de mettre fin à toute cette mise en scène de l'Algérie visant à prendre en otage l'Afrique par le biais d'une entité à laquelle personne ne croit.
La communauté internationale doit cesser de répondre aux mesures de chantage engagées par Alger. L'Algérie n'est plus en mesure de bloquer le règlement à l'ONU de ce différend régional, la lumière des positions claires de nombreux pays dans le monde, en particulier des Etats-Unis qui exhortent toutes les parties à sceller ce dossier sur l'unique base de l'initiative Marocaine d'Autonomie.
Vive le Mali ;
Vive l'AES ;
Vive le Maroc ;
Vive le Sahel dans une Afrique unie et prospère"
Souleymane Satigui Sidibe, expert en paix et sécurité, gouvernance et élections sur MEDI 1 :
"Le cas Dakhla est un cas d'école, vu la transformation de cette ville, vu l'intégration…"
"L'approche de coopération régionale pour faire face à ces activités néfastes passe forcément par le développement"
La deuxième conférence politique de la Coalition pour l'autonomie au Sahara s'est tenue à Dakhla, du 29 au 30 avril 2025, sous le thème : "Les nouvelles réalités du Sahara marocain : vers une approche onusienne revisitée dans un contexte géopolitique en mutation". En sa qualité d'expert en paix et sécurité, gouvernance et élections, Souleymane Satigui Sidibé a répondu aux questions de la chaîne marocaine Medi 1 au sujet du Sahara marocain.
Medi 1 : Comment la gouvernance locale peut-elle, selon vous, renforcer l'intégration régionale dans cette zone ?
Souleymane Satigui Sidibé : Aujourd'hui, il faudra reconnaitre que dans la géopolitique globale, la gouvernance locale a une place importante au niveau de l'intégration régionale et sous-régionale, parce qu'il faudra reconnaitre que la plupart des différends entre les Etats sont politiques. Ce ne sont pas entre les peuples. Donc, la gouvernance locale qui est autrement vue comme la gouvernance de proximité, la gouvernance des communautés est une chance pour l'intégration régionale. Dakhla est un cas d'école. Vu la transformation de cette ville, vu l'intégration, la réinstallation des migrants africains qui ont voulu passer par là pour aller en Europe, qui ont décidé enfin de s'installer dans cette région prouve à suffisance que la politique de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l'assiste, dans la gouvernance locale en renforçant les élus locaux, est une approche importante et meilleure pour l'intégration régionale.
M. Sidibé, lors de la 1re édition du Forum international sur le Sahara marocain, des experts ont souligné les enjeux géopolitiques de l'espace Atlantique et du Sahel notamment les risques sécuritaires, mais aussi la migration, vous venez d'en parler, la sécurité transfrontalière, le terrorisme, l'extrémisme violent. Quelles sont, selon vous, les meilleures pratiques pour renforcer la coopération régionale face à ces défis ? Vous disiez que notamment en matière de migration, Dakhla était un cas d'école, est-ce que vous pouvez nous expliciter ?
Oui ! C'est d'abord pour dire que la sécurité transfrontalière, l'extrémisme violent et le trafic d'armes, de drogues, d'êtres humains sont des activités qui sont menées par des groupes terroristes, des groupes que nous appelons des forces du mal. Ces forces du mal utilisent la vulnérabilité des populations, en plus grande partie les jeunes, les femmes vulnérables.
Pour moi, l'approche de coopération régionale pour faire face à ces activités néfastes passe forcément par le développement. Comme vous l'avez dit, la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI est que la question sécuritaire au Sahel n'est pas une approche extrêmement importante parce qu'il faut reconnaitre que nous sommes dans une guerre asymétrique. Et dans la guerre asymétrique, le civil est plus important que les hommes en tenue et autres. Une guerre où ton ami du matin devient ton ennemi la nuit. Donc, cela passe forcément par le développement, par l'amorce de l'économie locale, par aussi l'intégration socio-économique des différentes populations.
Je dis que Dakhla est un cas d'école parce que la ville est en pleine reconstruction, mais pas que des villas d'habitation. Il s'agit aussi d'entreprises, de restaurants, d'industries et toutes ces entreprises sont des sources de créations d'emplois de masse et cela va encore, non seulement retenir le maximum de jeunes, mais aussi désintéresser le maximum de jeunes et des femmes dans le recrutement des groupes terroristes.
Pour moi, ce cas d'école montre que le développement est l'un des piliers les plus importants dans la lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme.
Aujourd'hui, comme vous l'avez dit, la décision royale d'aider les pays du Sahel à avoir un désenclavement vers l'océan Atlantique est une étape importante dans une collaboration régionale dans la lutte contre l'insécurité transfrontalière. Cela dénote le partenariat sérieux et sincère du Maroc envers ces pays. Parce qu'il y a trois mots qui ont attiré mon attention. Il s'agit des désenclavements structurés, souverains et sécurisés. Quoi de plus normal, de plus sincère dans une relation entre les Etats. Donc, je pense que ce sont des cas que les autres pays doivent suivre pour faire en sorte que les pays victimes du terrorisme international, sponsorisé par certains voisins et certaines grandes puissances puissent voir sa fin. Aussi, l'instabilité transportée et entretenue dans nos frontières en manipulant certains groupes va s'arrêter à travers des développements du genre au niveau régional.
Vous venez de parler du développement durable qui est un axe central en ce qui concerne le Sahara marocain et tous les projets qui sont développés. Vous venez d'aborder également la coopération entre le Royaume du Maroc et les pays du Sahel, qui est essentiel pour la stabilité régionale et vous venez plus ou moins de lancer un appel à d'autres pays pour s'inspirer de cette relation. Quels seront, selon vous, les mécanismes de gouvernance inclusive qui seraient et qui accompagneraient cette coopération pour la renforcer ?
Je pense que les mécanismes de gouvernance passent d'abord par une collaboration sincère entre Etats. Cela passe aussi par l'implication des communautés à la base dans la gouvernance de façon globale. Cela passe aussi dans la volonté de laisser les communautés gérer leurs affaires publiques. Comme je le dis toujours, le cas d'école du Maroc qui propose l'autonomie dans le Sahara marocain est un exemple que beaucoup de pays pourront développer en renforçant tout simplement ce que certains appellent la régionalisation poussée et dans d'autres pays la décentralisation poussée.
C'est pour dire qu'au niveau local dans chaque région, si la gouvernance est renforcée par les habitants, si les élus locaux sont les premiers décideurs des questions les concernant et c'est plus facile parce qu'au-delà des pays frontaliers, vous allez comprendre tout de suite que les frontières se font entre les régions. Les frontières se font entre les villages, les communautés et vous verrez que dans la plupart des cas, ce sont des communautés qui ont les mêmes habitudes. Pour moi, c'est l'un des mécanismes les plus importants, c'est toujours le renforcement de la gouvernance locale. C'est aussi la coopération gagnant-gagnant entre pays mais en privilégiant les communautés qui sont plus proches de ces pays.
Aujourd'hui, le mécanisme marocain qui est proposé au niveau du Sahara marocain et le mécanisme de coopération régionale que le Maroc propose à plusieurs pays et dans plusieurs domaines et nous avons vu des centaines d'imams dans le domaine religieux qui sont formés au Maroc, des centaines de milliers d'étudiants africains qui sont aussi des produits du Maroc. J'en suis fier, je fais ma thèse aujourd'hui à la Faculté des sciences juridiques et économiques. Ce sont des références qui permettent aux Africains d'être les élites au niveau mondial.
Je pense que ces approches dans plusieurs autres domaines peuvent aussi être des mécanismes qui pourront non seulement renforcer la gouvernance au niveau de ces pays qui viennent former les élites au Maroc et qui vont aller avec ce patriotisme, ce nationalisme marocain qui fait du Maroc la première priorité des Marocains est un outil assez important dans la conscientisation globale en Afrique.
Le soutien international au plan d'autonomie du Maroc dont vous venez de parler pour le Sahara s'élargit avec des pays comme les Etats-Unis, l'Espagne et l'Allemagne qui le considèrent comme une solution sérieuse et crédible. Comment cette dynamique internationale influence-t-elle, selon vous, la gouvernance et la sécurité dans la région ?
C'est peut-être un changement de contexte géopolitique. Je dirais que c'est plus une prise de conscience. Le soutien de la stratégie et la proposition d'autonomie du Sahara marocain par sa Majesté par les Etats-Unis, l'Espagne, l'Allemagne, je dirais que c'est une prise de conscience des réalités aujourd'hui du Sahara marocain. Une prise de conscience globale de la question de la sécurité internationale parce que ces grandes puissances aujourd'hui et dont certains sièges au Conseil de sécurité des Nations unis savent réellement que ceux qui entretiennent ces groupes séparatistes, terroristes, ils le font dans leur propre intérêt et au détriment de la sécurité internationale. Je pense que cette dynamique doit juste donner le courage, encourager les Nations unies à trancher définitivement cette question. Vous savez, le Mali était obligé de chasser les Nations unies du territoire malien parce qu'après dix ans, si nous pensons que l'organisation mondiale qui garantit la paix doit entretenir l'insécurité, cela n'a plus sa raison d'être.
Voilà le cas qui nous a poussés à dire non aux soldats des Nations unies et nous ne voulons pas que cela arrive au Mali. C'est pourquoi nous interpellons les Nations unis à trancher définitivement cette question et à sortir de ce rôle d'impartialité qui favorise l'insécurité, le transfert d'humains, de drogues dans le Sahel. Ces trois pays réconfortent la position des autres soutiens mais aussi interpellent les grandes nations.
Interview transcrite par la Rédaction
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