Can 2012 - Poule D : Les Maliens se prononcent
Le tirage des poules pour la prochaine CAN a eu lieu samedi dernier, à Malabo. Suite à ce tirage, le Mali se retrouve dans la poule D en compagnie du Ghana, de la Guinée Conakry et du Botswana. Comment les Maliens ont vécu ce tirage et comment ils voient la chance de qualification de leur équipe ? Notre reporter a fait pour vous le micro trottoir.
Boubacar Amadou Sidibé, Ingénieur de construction : « Je pense que la poule D, je dis bien au conditionnel, doit être à notre portée. Parmi les trois (3) pays qui constituent notre groupe, on connaît déjà deux pays à savoir le Ghana et la Guinée pour avoir déjà joué contre eux. L’inconnu de cette poule pour le Mali est le Botswana. Vu le parcours du Botswana pendant les éliminatoires, on peut s’attendre à une poule plus ou moins difficile. Les chances du Mali dans cette poule seront entre nos mains. C'est-à-dire, si on fait une bonne préparation cela peut amener le Mali très loin dans cette phase finale. On connaît déjà le football guinéen et ghanéen, il reste maintenant à reconnaître le Botswana et avec une très bonne préparation, on peut dépasser le premier tour. Moi, je pense aussi que pour améliorer cette équipe, il faut prendre compartiment par compartiment. Mais, en réalité, au Mali, on n’a pas de bons joueurs. On a peut être des joueurs qui jouent à l’extérieur mais qui ne sont pas de très grands joueurs. Seul une bonne préparation peut combler ce vide afin de pouvoir faire une bonne CAN. Cela va aussi dépendre de l’objectif que la fédération a donné à l’entraîneur sinon, normalement, on doit être à mesure de se sortir de cette poule. »
Albert Fall, Journaliste : « C’est une poule, à mon avis, qui semble être un peu difficile puisque dans cette poule, trois (3) équipes sortent du lot à savoir le Ghana en première position puisque c’est une équipe qui a été quart de finaliste lors du dernier mondiale et qui a été finaliste malheureux de la dernière CAN en Angola. L’équipe du Ghana s’est classée aussi première de sa poule. Ensuite, dans cette poule, il y a la Guinée qui monte en puissance pendant ces dernières années avec l’entraîneur Français Michel Déchué qui a effectué un travail vraiment remarquable. Cette équipe de Guinée a aussi des éléments qui peuvent hisser la Guinée vers le sommet du football africain présentement puisque la majorité des joueurs composant cette équipe a atteint la maturité. Aussi, dans cette poule, il ne faut pas oublier qu’il y a le Botswana même si aux yeux de certains, c’est la plus faible, mais ce n’est pas mon avis. Parce que c’est une équipe qui a été la première à se qualifier sur le terrain lors des éliminatoires et c’est une équipe, essentiellement, composée de joueurs locaux qui restent un groupe soudé et qui travaille beaucoup. Même présentement, ils sont ensemble, ils se connaissent donc. Ce sont des jeunes garçons qui se sont forgés depuis la coupe d’Afrique cadette en 1997, donc, qui sont restés ensemble pendant de très longues années. Quant au Mali, c’est une équipe qui est en reconstruction. Il faut rappeler que ça fait deux CAN, on se fait éliminer dès le premier tour. Le Mali, compte tenu de sa difficile qualification lors des éliminatoires, prouve qu’on est en reconstruction. Mais il faut reconnaître que vu le potentiel dont nous disposons avec des joueurs dont la majorité sont des professionnels, qui joue régulièrement dans leur championnat respective, même si ces derniers temps, il y a certains d’entre eux qui ne jouent pas. Je crois que dans cette poule, nous avons notre mot à dire mais il faut savoir que le Ghana reste l’équipe super favorite. Avant la CAN, il faut qu’on élargisse le groupe, en essayant d’intégrer certains joueurs dont jusque- là nous n’avions pas eu la possibilité de les voir évoluer. Dès jeunes comme Samba Diakité de Nancy (France), Bakary Sacko de Saint Etienne (France) qui, d’après les dernières informations, serait prêt à venir avec le Mali ; Guèda Fofana de Lyon (France) etc., qui peuvent faire valoir leur potentiels au sein de ce groupe. On doit maintenant faire avec un groupe plus élargie en donnant la chance à ces jeunes de s’intégrer ; de s’organiser davantage, de se préparer de façon très large, techniquement, tactiquement et administrativement. Je crois que dans cette CAN, on peut faire quelque chose ».
Gaoussou Diallo « Malatini », ancien attaquant des Aigles : « Moi, je pense que, quand on regarde cette poule, elle est aussi facile que difficile. Parce que présentement, dans notre football, il y a beaucoup de lacunes. C’est ce qui fait peur. Sinon, auparavant, on pouvait se sortir de ces genres de poule sans problème. C’est pour cette raison que je vais dire que ça ne sera pas facile parce qu’il faut reconnaître que le Ghana a, actuellement, une belle équipe qui serait surement la seule favorite de cette poule. Si nous, on veut se qualifier, il faut qu’on corrige d’abord nos lacunes. On n’a pas une équipe compétitive. Ensuite, nos finitions ne sont pas bonnes, il n’y a pas aussi de rythme dans notre jeu. Alors qu’actuellement, le football moderne a besoin de ça obligatoirement. Comme présentement nous avons des jeunes joueurs dans la sélection, donc, il faut qu’il y est une personne pour leur dire que c’est ça qui leur manque. Mais de toutes les façons, si on arrive à corriger un peu ces erreurs avant la CAN, je suis sûr qu’on va se qualifier ».
Nouhoum Diané, Ancien Entraineur de l’Equipe Nationale Cadette : « Je pense que la poule du Mali est jouable et tous ceux qui font partie de cette poule, ont leur chance. Le pays qui fera une bonne préparation, qui sera prêt le jour « j », je pense que c’est lui qui va se qualifier. Je pense que pour le cas du Mali, notre chance est dans notre main. On fera de cette CAN ce qu’on veut si on arrive dans les meilleures dispositions possibles. Dans le cas contraire, ce sera difficile comme les autres fois. »
Bréhima Coulibaly, Agent de la Police : « Dans cette poule du Mali, je pense que toutes équipes ont leur chance pour se qualifier au deuxième tour. Concernant le Mali, je pense qu’on doit tout faire pour ne pas perdre le premier math. Pour moi, ça c’est simple parce que nous allons jouer contre la Guinée, un adversaire que nous connaissons bien et après c’est le Ghana pour le deuxième match. Si on arrive à gagner le premier match et gérer le match face au Ghana, je suis sûr qu’on va se qualifier. Contrairement aux gens, moi je crois en cette équipe, bien vrai qu’elle est jeune et en reconstruction. Seulement, il faut une petite modification de l’effectif. Si j’étais à la place du sélectionneur, je ferais appel à Fréderic Oumar Kanouté et Mohamed Lamine Sissoko pour renforcer mon attaque et le milieu de terrain. Parce qu’il faut vraiment un joueur expérimenté au milieu et en attaque. Au niveau de notre attaque, nous avons, certes, des jeunes joueurs qui bougent mais qui ne sont pas efficaces. Actuellement, on n’a qu’un seul buteur : Cheick Tidiane Diabaté. Alors que quand on va à une grande compétition de ce genre, on ne doit pas miser sur un seul buteur. Par exemple, si on fait appel à Kanouté, sa présence seulement va peser sur les adversaires ».
Ousmane Coulibaly, Supporter des Aigles : « En voyant les quatre (4) équipes qui constituent la poule D, je pense que la qualification pour le deuxième sera très difficile même si le Ghana a une petite avance sur les autres. En ce qui nous concerne, nous Maliens, à mon avis, on ne va pas se qualifier car on a des joueurs qui manquent d’ambitions. Pour preuve, pendant les éliminatoires, on a vu qu’ils ne se donnaient pas à fond. Donc, qu’on arrête de faire croire aux supporters que nous allons remporter ce tournoi. Pour le moment, on n’a pas de joueurs qui soient capables de réaliser un tel exploit. Les dirigeants aussi, à quelques mois de la CAN, sont en train de s’entredéchirer à cause des places de la ligue de Bamako. Avec tout cela, comment peut-on s’attendre à un miracle ? Même si on amène un José Mourinho pour entraîner cette équipe, on ne va pas remporter cette coupe ».
Boubacar Papa Niang, Directeur de la Fondation pour l’Enfance : « La poule du Mali est équilibrée. Il n’y a plus de petite équipe. Et quand vous ajoutez la tension psychologique et sociologique qu’il y a autour des matches Mali- Guinée, Mali -Ghana, cela veut dire que tout est parti pour que ça soit de beaux matches. C’est l’engagement de l’équipe malienne qui doit permettre de triompher de ses adversaires. On ne doit jamais parler d’un petit match Mali- Guinée, ni Mali -Ghana. Il faut aussi reconnaître que ce sont des footballs qui ne nous réussissent pas aussi. La poule du Mali est vraiment jouable. »
Entretiens réalisés par Siriman DOUMBIA
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