Comme nous l'annoncions dans notre parution d'hier mardi 15 août, une Commission restreinte des statuts et règlements de la Fédération Malienne de Football, dans une décision qui nous a été remise, a tranché le litige qui opposait l'Association Sportive de Korofina (ASKO) à l'Association Sportive de N'Golonina (ASGO) en faveur de N'Golonina. Un verdict truffé de contradictions et de zones d'ombres. Toutes choses qui, au lieu d'arranger la situation, ont pourri le climat d'entente qui régnait au sein du Bureau fédéral et créé une brouille entre certains membres de la Ligue du District de Bamako.
a Commission des statuts et règlement de la Fédération Malienne de Football, présidée par Me Amadou Camara, a rendu public, le lundi 14 août, son verdict sur le litige entre l'Association sportive de Korofina et celle de N'Golonina.
Dans le document qui nous a été remis, plusieurs points sont la source de tension qui existe actuellement entre les membres de cette même commission.
Et pour cause, sur les neuf membres qui composent cette cellule, seuls trois ont siégé : Me Amadou Camara, le président, Mamadou Kaloga, vice-président qui, par ailleurs, affirme avoir quitté la salle avant le verdict, et Mohamed Diané.
Mamadou Tounkara et Moussa Ben Deka Diabaté, tous les deux membres de la Commission, ont été excusés. Les autres personnes que Me Amadou Camara n'a pas pu mettre dans sa poche, n'ont pas pris part aux travaux, craignant de prendre un décision si lourde de conséquences et surtout compromettante pour notre football. Des travaux sanctionnés par : "l'infirmation de la décision de la ligue de Bamako de donner match perdu à l'ASGO, d'homologuer le match sur la base du résultat acquis sur le terrain (score 1 but à 0) en faveur de N'Golonina ……"
Dans ce verdict, Me Amadou Camara et ses acolytes, s'avouent et se désavouent.
En effet, dans un premier temps, ils définissent la suspension automatique comme "la non participation au match à venir du joueur ou officiel expulsé du terrain lors du tout dernier match officiel auquel il a joué ou était présent. Elle est infligée par le règlement lui même en attendant que l'organisme disciplinaire ne statue sur le cas de l'expulsé ultérieurement".
Secundo, cette Commission restreinte souligne dans le document que "Attendu qu'il est établi et prouvé que l'entraîneur Mamadou Coulibaly de l'AS N'Golonina a été expulsé lors de la rencontre de championnat de 2ème division (21ème journée) opposant l'AS N'Golonina à l'AS commune V, il devrait alors observer la suspension automatique du match de compétition à venir, à savoir la 22ème journée (article 87)".
"Attendu que l'AS N'Golonina affirme, sans le prouver, que l'entraîneur Mamadou Coulibaly, expulsé, n'est pas celui qui a pris part à la rencontre, cette affirmation de l'AS N'Golonina ne peut être retenue, car sur les deux feuilles d'arbitrage des 21ème et 22ème journées figure Mamadou Coulibaly parmi les officiels donc suspendus pour la 22ème journée".
En clair, Mamadou Coulibaly, l'entraîneur de l'AS N'Golonina, a violé l'article 87 des règlements de la Femafoot et son équipe n'a pas apporté la contrevérité des faits qui lui étaient reprochés.
Plus loin, le signataire de ce document, Me Amadou Camara et sa "Commission restreinte" alignent des articles dans lesquels ils se perdent : "Attendu que l'article 87 des règlements généraux pose les trois (3) cas du suspendu, de participer au match, soit automatiquement ou après la notification de la décision. Attendu que si la suspension du joueur peut faire l'objet d'évocation (article 75 des règlements généraux), elle peut faire aussi l'objet de réserve dans d'autres cas (article 88 des règlements généraux) : Que la suspension d'un entraîneur n'étant pas prévue dans les trois (3) cas d'évocation, la réclamation appropriée pour avoir le gain de la rencontre ne pourrait être que la réserve préalable. Que la ligue de Bamako, elle-même reconnaît dans sa décision que le recours est indispensable en la matière puisqu'elle se prononce sur la recevabilité en la forme du recours exercé ; Qu'elle reconnaît en plus, en l'article 87, le fondement règlementaire du recours dans son dispositif ; Que donc l'article 87 ne peut, en lui seul, donner match perdu à l'AS N'Golonina sans le recours approprié qui est la réserve, même si l'infraction existe".
A la fin du document, le débat se réduit à un problème de réserve : "… même si l'entraîneur avait été suspendu par match par la Fédération, le recours à la réserve devenait obligatoire pour l'AS Korofina.
Attendu qu'il est établi que la Ligue de football de Bamako n'a pas statué sur les sanctions complémentaires puisque c'est la suspension automatique qui est en cause. Attendu enfin qu'en donnant match perdu à l'AS N'Golonina sans réserve, la décision de la ligue de football de Bamako mérite la censure de la commission…".
Les plus avertis comprendront certainement que ceux que Me Amadou Camara a amenés dans son sillage ont voulu tordre le cou à la loi. Ce qui est vraisemblablement impossible.
Au QG de l'ASKO, "on reste serein et on attend la décision finale" a affirmé le président du club, Makan Konaté, que nous avons rencontré hier mardi.
Du côté de l'ASGO, c'est un sentiment "d'avoir triomphé à travers la loi".
En tout cas, une chose reste claire : cette affaire n'a pas encore fini de faire des malheureux. Jusqu'à ce que la Femafoot dise son dernier mot.
Paul MBEN, Kassoum THERA