Revendications : Ras-le bol des travailleurs

21 Août 2014 - 03:45
21 Août 2014 - 03:45
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siege UNTM L’Untm à elle seule symbolise le désaveu général de l’opinion nationale pour le régime d’IBK resté sourd à toutes les critiques contre sa gouvernance. La vieille centrale syndicale n’en peut plus d’être minimisée et parle même d’un certain mépris du gouvernement à son égard, depuis qu’elle a entrepris d’aller en grève. Les travailleurs maliens ont, en effet, le sentiment de ne pas être écoutés par le gouvernement dont les préoccupations semblent être situées ailleurs.   Les syndicalistes auraient aimé éviter cette grève à cause du contexte.   Au fil des mois, le nouveau pouvoir s’est tissé une très mauvaise réputation dans la gestion des affaires du pays. Le nord est désormais livré aux groupes armés et chaque communauté crée sa milice pour combler le vide laissé par le retrait des forces armées et de sécurité. Conséquence des tâtonnements du régime, la pourriture de la situation sécuritaire n’est pas le seul problème que connait le Mali.     Les fonctionnaires broient du noir à cause des retombées de la gestion catastrophique des finances publiques. Les bailleurs de fonds (qui ne font plus confiance au régime) ayant suspendu leur aide budgétaire, le pays vit d’expédients en prélevant de l’argent sur les budgets de fonctionnement des services. Et l’Untm a de bonnes raisons de se fâcher, surtout que ses revendications sont des miettes, comparées aux dépenses de prestige du président et les juteux contrats d’armements à l’origine de la suspension de l’aide budgétaire. Par ailleurs, le gouvernement fait de nouveaux frustrés à chaque fois qu’il s’attaque à un problème. Finalement, l’on s’achemine vers le risque du déclenchement d’autres mouvements sociaux.     Les travailleurs des banques menacent ainsi d’aller en grève pour protester contre les méthodes policières employées dans la gestion d’un dossier de détournement de fonds dans une banque de la place.   Les commerçants, qui jugent être soumis à un nouveau régime fiscal pour renflouer les caisses de l’Etat, s’estiment malmenés et brandissent la possibilité d’une grève. A ce sujet, les explications du gouvernement peinent à passer, même si les agents fiscaux ne veulent que faire appliquer des textes qui existaient bien avant.   Et la grève de l’Untm a tout l’air d’un évènement historique et d’un désaveu pour IBK. De mémoire de Maliens, la Cstm ne s’était jamais déclarée solidaire d’une grève déclenchée par sa rivale, l’Untm. C’est désormais chose faite, car le directoire de la Cstm a officiellement signifié son adhésion au combat de son ainée dans une correspondance. Il est clair que le gouvernement est jusqu’ici incapable de résoudre les problèmes du pays.   Soumaïla T. Diarra  

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