"Terrorisme médiation-sanitaire" : Que cherche la Ligue de Défense Noire Africaine dans les pays de l'AES ?
La Ligue de Défense Noire Africaine (LDNA) est au cœur d’une nouvelle polémique. L’organisation, déjà dissoute en France depuis 2021 pour diffusion de discours haineux et complotistes, est aujourd’hui accusée de « terrorisme sanitaire » en Afrique, à travers la propagation de fausses informations sur un supposé essai clinique mené par le Centre pour le Développement des Vaccins au Mali (CVD-Mali). Malheureusement son Modus operandi semble avoir été compris et mis à mal dans les pays de l'AES qui constituent sa nouvelle cible.

Depuis des mois, des ragots montés de toutes pièces, distillés par de fausses pages sur les réseaux sociaux (des pages avec des identités usurpées comme le cas de Renouveau FM/TV il y a quelques mois) , prétendaient qu'une ONG malienne administrait de manière clandestine un médicament supposé dangereux pour la santé des enfants maliens. La cabale aurait pu marcher si ses auteurs n'avaient été mal inspirés en mettant au centre de leur montage le nom d'une structure aussi réputée que sérieuse qu'est le Centre pour le développement des Vaccins (CVD-Mali).
Ce centre, créé en avril 2001 à travers un accord-cadre entre le ministère de la Santé et l’Université de Maryland (États-Unis), est une institution scientifique reconnue. Sous la direction du Pr. Samba Ousmane Sow, un chercheur émérite dans le domaine de la santé au plan national qu'international, le CVD-Mali a pour mission de mener des recherches sur les maladies infectieuses évitables par la vaccination; étudier l’épidémiologie de ces maladies; développer de nouvelles stratégies de prévention; et former de jeunes chercheurs maliens.
Le CVD-Mali, basé à Bamako dans les locaux de l’ancien Institut Marchoux à Djikoroni Para, dispose de laboratoires modernes de microbiologie et d’immunologie, ainsi que d’une salle d’essais vaccinaux. Ses premiers essais vaccinaux concernaient le vaccin contre le choléra (2003-2005), suivis d’études sur la méningite et la diarrhée à rotavirus chez les enfants dès 2006. Il est également à la base du développement du vaccin contre le cancer du col de l'utérus et bien d'autres vaccins introduits plus tard dans le Programme élargie de vaccination (PEV). Ces résultats flatteurs et d'autres prouesses dans le domaine de la recherche ont valu à cet important Centre la conduite du projet Lakana, une étude financée par la Fondation Bill et Melinda Gates.
Le projet LAKANA: qu'est ce que c'est ?
Contrairement aux accusations infondées, LAKANA est une étude qui a pour but d'évaluer l'impact de l'Azithromycine sur les taux de mortalité chez les enfants âgés de 1 à 11 mois. Il s’inscrit dans un cadre légal et scientifique strict. C'est un projet du Centre pour le Développement des Vaccins (CVD-MALI). L'Azithromycine, ce médicament utilisé dans le cadre de cette étude, n’est pas nouveau sur le marché des médicaments (pharmacies et structures de soins): déjà commercialisé, il a servi dans le traitement du trachome au Mali et ailleurs. Des études ont montré qu’il a significativement contribué à réduire la mortalité néonatale et infantile.
Au Mali, avant le lancement de l'étude, tout avait été minutieusement préparé dans des conditions sociologiques fiables, transparentes et légales. A preuve, avant d'administrer la moindre dose de ce médicament, de nombreuses réunions communautaires sont organisées avec les autorités administratives, coutumières et religieuses. Chaque étape nécessite l’accord des chefs de village et de concession, garantissant ainsi la transparence et l’adhésion communautaire.
Tous les documents relatifs au projet (approbation du comité d’éthique, de l'autorisation du ministère de la Santé et le permis d’importation des services compétents) ont été vérifiés et jugés conformes.
Bannie de la France, que cherche la LDNA dans les affaires africaines ?
Pour comprendre les agissements de la Ligue de Défense Noire Africaine, il nous a paru nécessaire de fouiller dans les archives sur la toile. De nos recherches, il nous est revenu, selon un article du Journal le Monde, que la LDNA, créée en France vers les 2017-2018, a été dissoute par décret gouvernemental le 29 septembre 2021. Le ministère de l’Intérieur français avait justifié cette décision par la diffusion de discours de haine, d’antisémitisme, de théories complotistes et de provocations entraînant des troubles à l’ordre public.
Malgré cette dissolution, l’organisation continue d’exister à travers ses comptes sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube, où elle diffuse encore des messages polémiques. Interdit de séjour en France, le créateur de la fameuse organisation, Sylvain Dodji Afoua dit Geay qui se faisait surnommé Egountchi Behanzin, et ses acolytes se sont finalement retranchés en Afrique d'où ils produisent et lancent des missiles de mensonges à des cibles choisies en fonction de leurs poids ou de leur influences sur l'échiquier mondial. C'est ainsi, que la Fondation Bill et Melinda Gates, à travers le projet LAKANA qu'elle finance pour le bonheur de millions d'enfants au Mali, a été choisi pour cible. Malheureusement sa cabale destinée au CVD-MALI fera que peu d'observateurs croient à l'objet de leurs supposées dénonciations.
Atteinte au crédit des structures africaines
A l'instar de nombreux pays comme la France et des pays africains, au Mali les acteurs de la santé, la presse et d'autres observateurs conviennent que la LDNA n’a aucune légitimité ni de compétence pour apprécier, évaluer ou commenter le système de santé national en lieu et place des comités d’éthique, et d'autres structures de contrôle habilitées.
Les vidéos diffusées par ce mouvement relèvent de la pure désinformation orientées non seulement vers le Mali mais des autres pays de l'AES. Mais ce que la pseudo organisation panafricaniste ne sait pas, c'est que beaucoup d'autres pays d'Afrique sont sous ce traitement à l'Azithromycine pour lutter contre beaucoup de maladies. Du Nigéria (couvert à 100%) à la Tanzanie, l'Azithromycine est ce protocole préventif qui sauve la vie à de millions d'enfants. Ce ne sont pas des coup de gueule d'individus déclarés personne non grata sous d'autres cieux qui devront faire renoncer le continent à une solution médicale luttant contre les décès des enfants de moins d'un an.
« Terrorisme médiatico- sanitaire »?
Eu égard aux agissements de son fondateur, Sylvain Dodji Afoua dit Geay, surnommé Egountchi Behenzin, plusieurs fois condamné par la justice, des observateurs ne font plus de différence entre la LDNA et ceux-là qui sèment la terreur par les armes dans le monde. L'objectif de la LDNA serait de semer la terreur par la propagande avec des thématiques sensibles (santé et sécurité), en sapant la crédibilité des structures médicales et de recherche locales. Cette stratégie met à rude épreuve le capital de confiance entre les populations et leurs dirigeants. Chose qui pourrait in fine compromettre des initiatives de santé publique vitales.
Fatoumata Haïdara
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