Election présidentielle d’octobre prochain en Côte d’ivoire : Pourquoi le scrutin captive les pays de l’AES ?

A moins de deux mois du scrutin présidentiel prévu pour octobre 2025 en Côte d’Ivoire, l’effervescence ne se limite pas aux frontières ivoiriennes.

1 Sep 2025 - 10:09
 1
Election présidentielle d’octobre prochain en Côte d’ivoire : Pourquoi le scrutin captive les pays de l’AES ?

Des capitales de la sous-région, de Bamako à Ouagadougou en passant par Niamey, les regards sont braqués vers Abidjan. Les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) observent avec un intérêt tout particulier ce rendez-vous électoral, conscients que les choix politiques des Ivoiriens auront des répercussions directes sur l’équilibre régional.

La Côte d’Ivoire, locomotive économique de l’UEMOA, incarne un carrefour stratégique pour l’Afrique de l’Ouest. Avec son port d’Abidjan qui draine une partie des importations de pays enclavés comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, l’issue de l’élection déterminera en grande partie la fluidité des échanges commerciaux dans la zone. Toute instabilité en Côte d’Ivoire se répercuterait mécaniquement sur les approvisionnements des pays voisins, déjà fragilisés par les crises de tous genres.

Les pays de l’AES suivent aussi avec attention l’orientation diplomatique que prendra le futur président ivoirien même si certains prédisent déjà la victoire du président sortant Alassane D. Ouattara dès le premier tour. Depuis leur retrait de la CEDEAO, Bamako, Ouagadougou et Niamey misent sur de nouveaux partenariats bilatéraux. La Côte d’Ivoire, restée un membre influent de la CEDEAO, pourrait soit maintenir une ligne dure vis-à-vis de l’AES, soit s’ouvrir à une forme de dialogue pragmatique. Le résultat du scrutin pourrait ainsi redessiner les rapports de force politiques et diplomatiques en Afrique de l’Ouest.

La question sécuritaire au cœur des préoccupations

La menace terroriste qui secoue le Sahel gagne du terrain vers le sud, jusqu’aux frontières nord de la Côte d’Ivoire. Le prochain chef d’Etat ivoirien devra renforcer la coopération sécuritaire régionale. Pour les pays de l’AES, selon des spécialistes, une Côte d’Ivoire stable et engagée dans la lutte contre le terrorisme représente un « partenaire à ne pas négliger » même si des soutiens des régimes  au pouvoir dans les trois pays estiment que le pays de feu Felix H. Boigny ne peut rien. Qu’on ne s’y trompe pas, toute fragilité politique à Abidjan ouvrirait une brèche supplémentaire aux groupes armés.

Au-delà des considérations économiques, diplomatiques et sécuritaires, c’est aussi la symbolique d’un processus démocratique en Afrique de l’Ouest qui est en jeu. Alors que plusieurs pays voisins vivent sous des régimes issus de coup d’état, l’élection ivoirienne sera scrutée comme un test : celui de la capacité de la région à maintenir une alternance pacifique et crédible.

Ce qu’il faut retenir, c’est que le scrutin ivoirien d’octobre 2025 s’annonce comme bien plus qu’un simple rendez-vous national. C’est une élection qui, par effet domino, pourrait influencer les dynamiques politiques, économiques et sécuritaires de toute l’Afrique de l’Ouest, avec en première ligne les pays de l’AES, attentifs à chaque signal envoyé depuis Abidjan.

B. S.

Quelle est votre réaction ?

Like Like 0
Je kiff pas Je kiff pas 0
Je kiff Je kiff 0
Drôle Drôle 0
Hmmm Hmmm 0
Triste Triste 0
Ouah Ouah 0