Violences basées sur le genre : Le revers de la médaille

Le mois de juillet 2025 a été mouvementé par des nouvelles funestes. Deux épouses, l’une à Kolondièba et l’autre dans le cercle de Nioro, ont donné la mort à leurs époux. Voilà le revers de la médaille des violences basées sur le genre qui alerte sur le « maricide ».

1 Sep 2025 - 13:36
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Violences basées sur le genre :  Le revers de la médaille
photo fraternite matin à titre illustratif

Deux cas de « maricide » ont secoué le pays au mois de juillet dernier. A Kolondiéba dans la région de Bougouni, une femme âgée de 48 ans a fracassé le crâne, à coups de pilon pendant son sommeil. Jalouse de l’arrivée de sa coépouse, elle a commis l’irréparable.

A Yanguine dans la commune rurale de Yeyéré, cercle de Nioro, région du même nom, une femme âgée d’une quarantaine d’année a attaqué son époux en plein sommeil avec un pilon et une hache. Après son crime, elle s’est rendue aux autorités compétentes avec les armes de son forfait emballées, selon des témoignages, dans une couverture. Elle n’a pas supporté le fait que son mari ait pris une deuxième épouse.

Ces cas montrent que les violences basées sur le genre ne concernent pas uniquement les femmes. Les hommes aussi sont des victimes. Même si les meurtrières sont poursuivies par la justice, leur acte lié à la polygamie nous interpelle sur la perception chez la femme de cette pratique ancestrale et légale.

La défiance à l’autorité patriarcale ou la jalousie ?

Dans nos sociétés patriarcales, l’autorité revient à l’homme auquel la femme doit se soumettre. Cette pratique, loin d’être une forme d’esclavage, a préservé l’harmonie la paix et la stabilité au sein de nos foyers. Le mari dirige la famille, c’est-à-dire la mère et les enfants, avec sérénité. Un modèle sociétal qui est aujourd’hui bouleversé par les effets de la mondialisation avec son corollaire d’invasion culturelle.   La mauvaise interprétation, voire compréhension de la notion égalité entre Homme et Femme, gagne les esprits à grande vitesse et de façon dangereuse à travers les réseaux sociaux et l’audio-visuel.

C’est pourquoi certaines femmes, au lieu de respecter et supporter les décisions venant de leur mari, leur opposent un refus catégorique. Cette défiance à l’autorité patriarcale provoque des mésententes entre les époux et peut conduire parfois à la rupture du mariage, voire au pire. Aussi, la jalousie excessive, hostile à l’idée de partage, alimente la haine de l’autre quand ce dernier, selon ce qui est convenu, décide de convoler en secondes noces.

Une pratique courante et légale

La polygamie, qui serait à la base de ces cas de violence, n’est pas un modèle importé. Elle fait partie de nos pratiques ancestrales. Depuis les temps immémoriaux, la société malienne a eu ses foyers polygames paisibles et tranquilles où les coépouses étaient des véritables complices. Cette tradition est bien prise en compte par la législation, à travers le Code des personnes et de la famille. L’article 307 de cette loi, « permet à un homme de contracter mariage sous le régime de la polygamie seulement avec le consentement explicite de l’épouse, et limite le nombre maximal d’épouses à quatre ».

L’aversion d’une catégorie de femmes contre la polygamie montre la nécessité et l’urgence d’élaborer un livre de mariage en référence à celui écrit par Molière, le célèbre dramaturge français, intitulé L’Ecole des femmes, qui apprendrait aux futures épouses les conduites à adopter face aux péripéties du mariage, mener des campagnes de sensibilisation sur la notion de polygamie.

 

Broulaye Koné 

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