Du nouveau dans le dossier de Pr Clément Mamadou Dembélé : Des experts de l’Onu exigent sa libération immédiate et inconditionnelle
Dans un communiqué de presse en date du 25 août 2025, des experts de l'Onu appellent à la libération immédiate et inconditionnelle du militant de la société civile, Clément Mamadou Dembélé.

Le lundi 25 août 2025, depuis Genève en Suisse, des experts des Nations Unies « ont appelé à la libération immédiate et inconditionnelle du militant de la société civile malienne Clément Mamadou Dembélé, qui reste en détention en dépit d’avoir été innocenté de toutes les charges retenues contre lui par un juge ».
«Nous exhortons les autorités maliennes à se conformer à l'ordonnance rendue le 17 avril 2025, par le Juge du 1er cabinet d’instruction du Pôle national de Lutte contre la Cybercriminalité, qui a estimé que les charges retenues contre le prévenu n'étaient pas suffisamment étayées et a ordonné le classement sans suite de l'affaire », ont déclaré les experts. Selon eux, « cette affaire reflète la persistance et l'escalade des violations des droits humains à l'encontre des membres des partis politiques d'opposition, des organisations de la société civile, des journalistes et des défenseurs des droits humains au Mali ». Les experts de l’ONU rappellent que « plusieurs titulaires de mandat avaient exprimé des préoccupations similaires en 2021, 2024 ainsi qu'en février et avril 2025 ».
Inquiétudes croissantes pour l’état de santé de Pr Dembélé
« L'universitaire malien et leader dans le domaine de la lutte contre la corruption Clément Mamadou Dembélé est emprisonné depuis novembre 2023, malgré une décision de justice ordonnant l'abandon de toutes les charges retenues contre lui. Dembélé est président de la Plateforme contre la corruption et le chômage au Mali (PCC) et du Front commun pour le Mali. Arrêté à Bamako alors qu'il préparait une conférence de presse, après avoir dénoncé les coupures d'électricité à l'échelle nationale, il a été accusé d'avoir proféré des menaces de mort à l’endroit du Président de la transition ainsi que sa famille dans un message vocal qui lui a été attribué. Le 17 avril 2025, un juge a classé l'affaire sans suite pour manque de preuves, mais M. Dembélé reste détenu à la Maison centrale d'arrêt de Bamako, suscitant des inquiétudes croissantes pour son état de santé ».
«Cette affaire semble avoir des motivations politiques, car M. Dembélé n'est pas libéré malgré une décision de justice rejetant les charges retenues contre lui, pour manque de preuves…. Son procès et son maintien en détention pourraient constituer une instrumentalisation du système judiciaire par le gouvernement», ont souligné les experts. Selon le communiqué, « les experts ont également fait part de leurs préoccupations directement au gouvernement malien et attendent une réponse ».
Rappelons que le 5 août dernier, la chambre de contrôle de l’instruction, de la Cour d’appel de Bamako a infirmé l’ordonnance de non-lieu rendu par le juge d’instruction suivant l’avis du Procureur demandant une nouvelle expertise. Cette décision a fait l’objet de pourvoi devant la Cour suprême de la part des avocats du Pr Dembélé.
Par Chiaka Doumbia
Qui sont les rapporteurs spéciaux/experts indépendants ?
Les rapporteurs spéciaux/experts indépendants/groupes de travail sont des experts indépendants des droits de l'homme nommés par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Ensemble, ces experts sont désignés pour les procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme.
Les experts des procédures spéciales travaillent sur la base du volontariat ; ils ne font pas partie du personnel des Nations unies et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Bien que le Bureau des droits de l'homme des Nations unies fasse office de secrétariat pour les procédures spéciales, les experts exercent leurs fonctions à titre individuel et sont indépendants de tout gouvernement ou organisation, y compris du Haut-Commissariat aux droits de l'homme et des Nations unies. Tous points de vue ou opinions présentés sont uniquement ceux de l'auteur et ne représentent pas nécessairement ceux de l'Onu ou du Hcdh.
Les signataires du communiqué ont pour noms : Eduardo Gonzalez, Expert indépendant sur la situation des droits de l'homme au Mali ; Margaret Satterthwaite, Rapporteuse spéciale sur l'indépendance des juges et des avocats ; Irene Khan, Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression ; Mary Lawlor, Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme ; Ganna Yudkivska, Présidente-Rapporteur ; Matthew Gillett, Vice-président chargé des communications ; Miriam Estrada Castillo ; Vice-présidente chargé du suivi ; Mumba Malila et Ethan Hee-Seok Shin du Groupe de travail sur la détention arbitraire.
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