Mali : un sursis à statuer relance le débat sur la dissolution des partis politiques

Un collectif d’avocats engagé dans la défense des libertés fondamentales annonce une avancée judiciaire majeure dans le dossier de l’annulation de la dissolution des partis politiques au Mali. La bataille judiciaire se poursuit également contre deux membres du CNT accusés de cybercriminalité.

26 Août 2025 - 09:17
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Mali : un sursis à statuer relance le débat sur la dissolution des partis politiques

La contestation de la dissolution des partis politiques franchit une nouvelle étape. Ce lundi 25 août 2025, le Tribunal de Grande Instance (TGI) de la Commune I de Bamako a décidé de transmettre le dossier à la Cour constitutionnelle, estimant nécessaire de trancher l’exception d’inconstitutionnalité soulevée par les avocats.

Dans sa décision, le TGI a reconnu la recevabilité de l’action introduite par Badara Aliou Berthé et d’autres requérants. Toutefois, il a ordonné un sursis à statuer, le temps que la Cour constitutionnelle se prononce sur la légalité du décret ayant suspendu les partis politiques.

Pour le collectif d’avocats, il s’agit d’« un moment historique », offrant à la Cour constitutionnelle l’occasion de réaffirmer son rôle de gardienne des libertés fondamentales et de la légalité républicaine.

Le même dossier est pendant devant le TGI de la Commune VI, dont l’audience a été reportée au 24 septembre 2025.

Par ailleurs, les décisions d’incompétence rendues par les TGI des Communes 3, 4 et 5 ont été portées en appel.

Du côté de la Cour suprême, la Section administrative a notifié la requête à l’État malien, mais les avocats déplorent l’absence de réaction du Gouvernement, toujours attendu pour produire son mémoire en défense.

Autre volet sensible : la plainte visant deux membres du Conseil national de Transition, Biton Mamari Coulibaly et Moulaye Keïta, pour des faits présumés de cybercriminalité. Selon les avocats, le dossier est entouré de « la plus totale opacité ».

Ils dénoncent une protection politique de fait, jugée contraire au principe d’égalité devant la loi. En réaction, le collectif a annoncé le lancement d’une procédure de citation directe, afin de contraindre les deux responsables à comparaître.

Pour Me Mountaga C. Tall, qui signe ce communiqué au nom du collectif, la lutte est claire :

« Le principe sacro-saint d’une justice égale pour tous doit être respecté, car nul n’est au-dessus des lois. »

Les avocats assurent qu’ils poursuivront le combat jusqu’à la consolidation de l’État de droit au Mali.

La rédaction de Maliweb.net

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