Déploiement des renforts de l’opération Barkhane
La force Barkhane poursuit son effort dans la région du Liptako-Gourma. L’action de Barkhane s’inscrit dans une approche globale en étroite collaboration avec les acteurs politiques, diplomatiques et économiques du Sahel. A l’occasion du Sommet de Pau, les dirigeants du G5 Sahel ont réaffirmé l’importance et la nécessité de l’opération Barkhane pour la stabilité du Sahel.
En conséquence, à la demande du président de la République Française, Barkhane va accentuer ses efforts dans la lutte contre les groupes armés terroristes, effort qui se concentrera dans la région dite « des trois frontières ». En complément des renforts annoncés à l’occasion du sommet de Pau, ce sont près de 400 militaires qui seront déployés progressivement dans les prochaines semaines. Barkhane déploiera ainsi bientôt près de 5100 militaires au sein de l’opération. Des véhicules supplémentaires vont également être déployés : une trentaine de blindés légers, une trentaine de blindés lourds et une vingtaine de véhicules logistiques. Cette adaptation constitue un effort important afin d’accentuer la pression sur les groupes armés terroristes qui agissent dans le Liptako-Gourma, en particulier l’état islamique au grand Sahel (EIGS), à travers des opérations menées conjointement avec les forces des pays du G5 Sahel. Il s’agit de mettre ces groupes à portée de nos partenaires, de lutter contre leur emprise sur la population sahélienne, mais aussi de contribuer à la progression des forces locales à travers un véritable partenariat de combat.
Par ailleurs, dans ce cadre, Barkhane travaille activement au renforcement de la coordination entre sa chaîne de commandement, et celles des forces partenaires intervenant dans la région des « trois frontières », en particulier la force conjointe G5 Sahel (FC G5S). Une structure dédiée va être mise en place dans les prochains jours à Niamey, à proximité du poste de commandement du fuseau Centre de la force conjointe. Intégrant des officiers de liaison des différentes forces impliquées, elle permettra de coordonner et de synchroniser les actions dans les domaines du renseignement, de la planification et de la conduite, et d’améliorer les délais de réaction en cas d’alerte. De son côté, le poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) de l’opération Barkhane, stationné à N’Djamena, a d’ores-et-déjà intégré début février trois officiers de liaison, burkinabè, malien et nigérien, issus de la FC G5S. Leur mission est double. En planification, ils participent à la synchronisation des plans pour obtenir des effets complémentaires sur le terrain. En conduite, ils contribuent à améliorer le suivi tactique des opérations et à assurer le partage d’informations spécifiques. Ce mécanisme de coordination des commandements, prémices de la Coalition pour le Sahel annoncée au Sommet de Pau, n’est pas un organe de fusion des chaînes de commandements. Celles-ci ont et vont garder leurs caractéristiques propres : ainsi, si Barkhane est la seule force capable d’intégrer les contributeurs extérieurs au Sahel, et notamment la TF Takuba, la force conjointe est la seule qui puisse assurer le commandement d’unités des forces locales, et qui a vocation à rester en BSS.
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Point des opérations
Du 29 au 31 janvier, la force Barkhane a mené une manœuvre aéroterrestre, sous la forme d’une opération « coup de poing » au sud de Gao, sur la rive ouest du fleuve Niger, en coopération avec les forces armées maliennes.
Ce mode d’action permet à la force Barkhane d’agir vite et loin, tout en créant de l’incertitude chez les groupes armés terroristes. Les unités françaises et le détachement des forces armées maliennes avaient pour mission de reconnaître un village et ses environs dans la région sud de Gao, au sein duquel des pressions
ponctuelles des groupes armés terroristes sur la population étaient avérées. Pour cette opération, la force Barkhane a mis en œuvre un mode d’action réactif combinant manœuvre aéroterrestre et déploiement de forces par voie routière. La simultanéité de l’action a nécessité une coordination fine, incluant les partenaires maliens.
L’effort tactique a été mis sur la surprise en s’appuyant sur les hélicoptères français CAÏMAN et danois MERLIN pour la mise en place d’une partie des unités. En parallèle, le reste de l’unité a effectué une reconnaissance offensive conjointe avec les forces armées maliennes, le long du fleuve Niger.
Les forces armées maliennes ont contribué au bouclage de la zone. Leur connaissance du milieu et leur facilité à établir le contact avec la population sont une plus-value pour la force Barkhane.
Au cours de cette opération, qui contribue également à rassurer les populations locales, des points d’intérêt ont été fouillés et des ressources ont été saisies dans des caches, permettant l’orientation d’opérations futures.
Quelques jours plus tard, entre le 6 et le 7 février, poursuivant cette semaine ses efforts dans la zone des trois frontières en coordination avec ses partenaires des forces armées maliennes, la force Barkhane a mis hors de combat plus de trente terroristes au cours de plusieurs opérations successives.
La force Barkhane a conduit une opération d’opportunité à l’Ouest du Gourma ayant abouti à la neutralisation d’une vingtaine de terroristes ainsi qu’à la destruction de plusieurs véhicules.
L’action s’est déroulée dans une zone où sévit la katiba
du Gourma. Barkhane a mobilisé ses moyens aériens sur très court préavis, démontrant la capacité de la force à agir vite et loin de ses emprises. Un drone Reaper, une patrouille de Mirage 2000 ainsi qu’un hélicoptère Tigre et un Cougar ont participé à deux frappes ciblées sur une zone où des combattants terroristes avaient été repérés.
Dans le même temps, la force Barkhane a poursuivi son action dans le Liptako cette semaine. Les opérations conduites par les commandos de Barkhane ont ainsi permis la mise hors de combat d’une dizaine de terroristes lors de deux actions distinctes, dans des zones où l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) est actif.
La force Barkhane et ses partenaires continuent plus que jamais le combat, ensemble, avec pour objectif de restaurer des conditions sécuritaires favorables au retour de la gouvernance des Etats dans la bande sahélo- saharienne.
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