Procès de l'avion présidentiel et des équipements militaires : Après le réquisitoire du ministère public hier, les plaidoiries des avocats ce lundi

Les témoignages dans le procès de l'affaire dite "achat de l'avion présidentiel et équipements" continuent. Le lundi 30 juin 2025, le général Sidiki Samaké, secrétaire du ministère de la Défense et des Anciens combattants, y était pour donner sa version des faits.

5 Juillet 2025 - 01:51
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Procès de l'avion présidentiel et des équipements militaires : Après le réquisitoire du ministère public hier, les plaidoiries des avocats ce lundi

La salle d'audience était pleine comme un œuf le lundi 30 juin 2025.  A la barre, le général Sidiki Samaké, secrétaire général du ministère de la Défense et des Anciens combattants, a témoigné que les directeurs de service disposent dans les archives les besoins répertoriés et peuvent aussi recevoir des instructions venant du ministre. Et d'ajouter qu'il n'y a aucun document attestant l'acquisition de l'avion présidentiel dans les archives du ministère de le Défense.Après ce témoignage, la Cour a annoncé la phase décisive de ce procès. Il s'agit des réquisitoires du ministère public prévus ce jeudi et les plaidoiries des avocats lundi prochain. C'est à la suite de tout cela que tombera le verdict de ce procès inédit.

Une ancienne de l'aéroport du Mali reste confiante quant à la décision de la Cour sur cette affaire. "Je viens ici tous les jours depuis le début de ce procès et j'avoue que les débats et les confrontations étaient vraiment nécessaires pour établir les faits et pouvoir situer les responsabilités des uns et des autres. J'espère que la Cour saura apprécier les différentes déclarations et d'éventuelles preuves s'il y en a, pour rendre justice".

Un fonctionnaire international à la retraite d'ajouter : "C'est l'image et l'avenir de la justice malienne qui se jouent à travers le verdict de ce procès après avoir participé à des scènes sensibles telles que la comparution de l'accusée principale sur une civière et la comparution des témoins par visioconférence. Vu la constance avec laquelle la Cour a tenu ce procès, j'ose croire que son verdict permettra de restaurer la confiance des Maliens en leur justice et que tout le monde fera attention dorénavant aux biens de l'Etat", a-t-il déclaré.Malgré les pressions politiques et médiatiques autour de ce procès, la Cour saura faire la part des choses pour trancher.

 Marie Dembélé

 

PROCES DE L'AVION PRESIDENTIEL ET DES EQUIPEMENTS MILITAIRES

La valse des témoins

Les journées du lundi 23 et jeudi 26 juin 2025 ont été consacrées au défilé des témoins dans le procès de l'affaire dite "achat de l'avion présidentiel et des équipements militaires". Pour la journée lundi, ce sont le directeur financier du ministère de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Bréhima Sow, le directeur du Commissariat des armées, le général Yoro Sidibé, et le directeur général de l'administration des biens de l'Etat, Ousmane Christian Diarra qui ont entretenu la Cour.

renant la parole le premier, l'actuel directeur du Commissariat des armées, le général Yoro Sidibé, a expliqué que l'expression des besoins des armées se fait selon les textes. "En le faisant, on est obligé de passer par le chef d'Etat-major général des armées. Si le ministre de la Défense demande à quelqu'un de le faire sans passer par le chef d'Etat-major général des armées, cela est contraire à la procédure", a-t-il déclaré.

S'agissant de la direction générale de l'administration des biens de l'Etat (DGABE), son directeur Ousmane Christian Diarra n'avait pas de documents attestant la livraison des équipements militaires. Il a fait savoir qu'un incendie s'est produit dans les locaux de son service en août 2016 consumant tous les archives. Ousmane Christian Diarra a signalé que la DGABE participe à la réception de tous les biens achetés par l'Etat. Il a signalé qu'il n'y avait pas du numérique pour la sauvegarde des données. A l'en croire, les procès-verbaux de réception des matériels militaires ont été faits de façon partielle. "Les PV livrés sont tous partiels, il n'y a pas de PV définitifs. Mais sur le plan comptable, ces PV sont valables, car il n'y a pas de PV spécifique au Mali. Chaque service a sa façon de faire son PV", a-t-il affirmé. Ousmane Christian Diarra a ajouté que l'ensemble des matériels doit être spécifié dans le PV définitif, signé par l'ensemble des membres de la commission de réception.

A sa suite, l'actuel directeur des finances et des matériels (DFM) du ministère de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Bréhima Sow a précisé que sur la procédure de signature du contrat militaire, selon les textes de 2014, le ministre de la Défense ne pouvait pas agir seul.

"Il devait d'abord obtenir l'autorisation du président de la République via une lettre, suivie d'un décret ministériel créant une mission pour établir les prix. Ce n'est qu'ensuite que le contrat est signé. Le secret défense n'est pas opposable au DFM. Dans les contrats, les textes exigent la signature du ministre de la Défense, du ministre de l'Economie et des Finances, du DFM et du contrôle financier. Cette procédure n'a pas été respectée", a relevé le colonel Sow.

Le DFM-MDAC a révélé qu'il n'existe aucune trace du contrat, relatif à l'acquisition de l'avion présidentiel, même sous forme de copie. "Il n'y a pas de contrat militaire dans les archives du département. Il n'y a pas de document officiel de l'avion présidentiel au niveau du ministère de la Défense et des Anciens combattants. Ça n'existe pas", a-t-il soutenu, ajoutant que c'est le ministre de la Défense et des Anciens combattants à l'époque, Soumeylou Boubèye Maïga, qui a signé seul le contrat de l'acquisition de l'avion.                                         

Marie Dembélé

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