J'ai lu avec beaucoup d'attention le papier de Abdoulaye Diarra dans l'Indépendant du lundi 14 avril 2014, intitulé "Nouveau Gouvernement Ousmane Ag Rhissa, le représentant de la minorité Tamasheq non reconduit".
J'ai été profondément scandalisé, révolté et même déçu d'entendre parler de
"représentant de la minorité" s'agissant d'un gouvernement.
Je peux me tromper mais je pense que les gens ne vont pas au gouvernement pour représenter telle ou telle ethnie, telle ou telle communauté.
Nous cadres devons faire extrêmement attention et ne pas se prêter à ce jeu pour la cohésion et l'unité nationale.
Les bobos, les bozos, les dogons ne constituent-ils pas des minorités au Mali ? Est-ce qu'ils ont crié sur tous toits pour dire qu'ils doivent être représentés au gouvernement ?
Combien de ministres Peulhs, Sonrhaï, Bamana, Dogons, Senoufo, Minianka, après un remaniement n'ont pas été reconduits ?
Cet article jette un discrédit sur la personne du ministre Ag Rhissa pour lequel, j'ai beaucoup de respect parce qu'il a été un ministre de la République.
Le Premier Ministre n'est pas obligé de reconduire un ministre fût-il Tamasheq, Maure, Peulh, Bamana ou Senoufo.Faisons attention surtout nous les cadres de ce pays qui semons la confusion dans l'opinion en nous réclamant de telle ou telle ethnie minoritaire. Le Mali est une nation issue d'une vieille civilisation. Nous sommes tous parents, amis, proches, nous nous côtoyons et partageons tous un destin commun, une histoire commune.Tous les ministres de la République sont maliens tout court. Il faut éviter l'amalgame, la surenchère, le chantage et le sectarisme.
Moussa Soro Sy Journaliste et réalisateur
Notre réponse
Nous convenons avec Monsieur Moussa Soro Sy qu’un gouvernement ne doit pas se former sur une base ethnique. Toutefois, force est de constater que dans le contexte particulier que le Mali traverse avec la lancinante crise du nord, un Tamacheq, en l’occurrence Ousmane Ag Rhissa a, de façon discontinue, participé à tous les gouvernements depuis 2012 et que tel n’est plus le cas depuis la mise en place du gouvernement Mara. Ce n’est pas un crime croyons-nous de relever ce fait et de le rapporter. Sans verser dans un accès de rage et la démesure sémantique comme vous le faites. Hélas!
La Rédaction