CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU MALI : Duel entre Bittar et Guitèye

Dans la perspective du renouvellement du bureau de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, les guerres de positionnement battent leur plein. Sur le plan des dispositions réglementaires, après le recensement des électeurs...

4 Sep 2006 - 10:55
4 Sep 2006 - 10:55
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Dans la perspective du renouvellement du bureau de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, les guerres de positionnement battent leur plein. Sur le plan des dispositions réglementaires, après le recensement des électeurs, il s’agit de procéder à la constitution de listes par secteur d’activité. Pour ce qui est de la section commerce, l’on apprend que le président sortant de la CCIM vient d’essuyer un revers parce que n’ayant pas été retenu sur cette liste à laquelle il entend opposer celle des commerçants détaillants. Quels sont les griefs formulés contre l’homme ? Quel plan de riposte envisage-t-il ?

Jeudi dernier, la nuit (des couteaux) aura été longue à la Chambre de commerce et d’industrie du Mali pour raison de constitution de la liste de la section commerce dans la perspective de l’élection, en décembre prochain, du président de l’institution. En effet, la commission qui avait été mise en place a dû travailler jusqu’aux environs de minuit, délai buttoir pour la constitution des listes conformément à l’arrêté du ministre de l’Industrie et du commerce. Les grands noms du commerce étaient présents, au nombre desquels Babou YARA, Ousmane GUITTEYE, Hamadaou SYLLA.

Au terme de tractations très serrées, comme en témoigne le temps pris par la commission, une liste à été arrêtée avec cette singularité qu’elle ne comporte pas le nom du président sortant pourtant candidat à sa propre succession. L’on apprend cependant que loin de s’avouer vaincu dans cette phase qualifiante ou disqualifiante, il a eu recours aux commerçants détaillants en vue de la constitution d’une liste parallèle devant faire opposition à l’ensemble des autres sections lui-même étant inscrit sur la liste des services. Or il apparaît que les détaillants, fortement divisés, peuvent difficilement faire le poids face à de gros commerçants. Du reste, le camp fidèle au président sortant est-il très peu représentatif des détaillants dont la grande majorité semble acquise au changement.

Quelles sont alors les raisons de la décadence d’un homme qu’on a porté aux nues, il y a quatre ans, qui se trouve plus que jamais désavoué ? Parmi ses collaborateurs, de nombreux griefs sont relevés. Entre autres, il lui est reproché sa gestion calamiteuse du patrimoine financier de la chambre. Pour illustrer cela, l’on indique qu’à son avènement, il a fait porter ses frais de représentation à 100 millions de nos francs annuellement alors que ce montant était seulement de 10 millions pour son prédécesseur. Aussi, selon les documents de passation de service entre le président sortant et l’actuel, l’ensemble des comptes certifiés de la chambre était-il de 2,7 milliards FCFA. Or les dernières révélations, dont celles d’un vice-président de la chambre, indiquent que le président sortant laisse une ardoise de 750 millions FCFA au titre de créances à de prestataires divers et un compte au rouge à la BDM de l’ordre de 200 millions FCFA. Une situation qui amène à poser la question de la survie de la chambre et de faire regretter à certains l’ancien président TOUNKARA qui a posé les jalons de sa modernisation.

Le récent meeting de présentation de bilan a été également l’occasion d’alimenter les critiques vis-à-vis de l’homme. Pour les observateurs avisés, il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’il s’agissait d’une campagne à peine déguisée aux frais de la chambre de commerce. Parce que, souligne-t-on, en en faisant une présentation de bilan, le meeting s’inscrit dans le cadre des activités de la chambre et de ce fait financé par elle. Or la nature de la mobilisation effectuée renvoyait à une campagne en règle avant même l’ouverture de celle-ci. Du reste, constate-t-on, la tribune choisie n’était pas celle habilitée pour la présentation d’un bilan.

Parlant toujours du bilan, plus d’une personne a été scandalisé d’y voir figurer des actions qui ne sont nullement l’œuvre du président sortant. Parmi elles, l’on retient simplement le projet d’appui aux commerçants détaillants dont tout le monde revendique la paternité, de la présidence de la République à différents départements ministériels. Difficile dans ces conditions pour la chambre de tirer à elle seule la couverture. Aussi, révèle-t-on, le parc d’exposition sis sur la route de l’aéroport de Bamako Sénou est-il un projet que l’actuel bureau a trouvé en place et pour lequel une étude de faisabilité avait été menée avec un accord de financement portant sur 5 millions de dollars Us. Autant dire que le bilan qui a été gonflé à suffisance pour les besoins de la cause ne traduit pas toute la réalité des actions entreprises au niveau de la chambre.

Par Bertin DAKOUO

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