Exportation de coton fibre : Le corridor Bamako-Conakry désormais opérationnel

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Le ministre du développement rural, M. Modibo Keita, a présidé la cérémonie de lancement officiel du premier convoi de balles de coton sur le corridor Bamako-Conakry, composé de 30 camions, soit 30.000 tonnes de balles de coton. Ces Camions ont quitté kouremalé pour le port autonome de Conakry, le vendredi 6 mai 2022, en présence de quelques membres du gouvernement de la transition malienne, notamment les ministres de l’industrie et du commerce, M. Mahmoud Ould Mohamed, des transports et des infrastructures, madame Dembélé Madina Sissoko, et le Directeur Adjoint de la compagnie Malienne de Développement Textile (CMDT), M. Cheick Tidiane Oumar Doucouré.

Après la réalisation de plusieurs infrastructures répondant aux normes internationaux et conformément à la vision du chef de l’Etat guinéen, le colonel Mamadi Doumbouya, la Société Alport Conakry SA, filiale du Groupe Albayrak, s’est fixée comme ambition de hisser le port de Conakry au rang du port hautement compétitif de la sous-région. Grace à son offensive commerciale, Alport Conakry a mené plusieurs démarches auprès des opérateurs économiques maliens afin de les inciter à exploiter le port autonome de Conakry. Depuis plus de 20 ans, le coton malien n’avait pas transité par le port de Conakry, et le jeudi 5 mai 2022, Alport Conakry a réussi à relever un autre défi crucial et vital pour le transit malien, en signant un protocole d’accord avec la Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles (CMDT) pour le passage de 30.000 tonnes de coton extensibles à 150.000 tonnes.

Dans son allocution, le ministre Modibo Keita a déclaré que le Mali et la Guinée Conakry ont toujours cheminé ensemble depuis les temps immémoriaux, l’un de l’autre, bravant toutes les épreuves dans un contexte très fort de l’esprit de solidarité et de soutien mutuel. « Des évènements, dont je ne rentrerai pas ici dans les détails, l’ont prouvé tout au long de notre parcours commun », a-t-il précisé.

L’exploitation du corridor Bamako-Conakry, jusqu’à date recente, était restée timide en raison des contraintes géographiques. Toutefois, au regard des efforts importants d’investissements routiers de la partie guinéenne, des investisseurs étrangers tels que le turc Albayrak, ont tenté de mettre en valeur ce corridor pour diversifier les ports de desserte du Mali et faciliter le transit des marchandises à l’importation et à l’exportation. C’est la raison qui justifie l’ouverture, à Bamako, de la représentation d’Alport Conakry au Mali. Cet élan a été renforcé par la déclaration des autorités de Conakry de ne pas fermer leurs frontières terrestre et aérienne avec le Mali au lendemain de l’embargo décrété contre notre pays par les chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Poursuivant son intervention, le ministre Keita dira que cette première opération d’expédition du coton malien par le corridor Conakry-Bamako a été rendue possible grâce à une vision claire des responsables de la CMDT de diversifier les voies d’expédition du produit à l’extérieur et aussi de l’ambition du Directeur Général d’Alport Conakry d’accroître le volume du transit malien par le port autonome de Conakry. De son côté, le Directeur Général Adjoint d’Alport de Conakry, Monsieur Ousmane Savane, se dit très heureux de prendre part à cet évènement grandiose qui marque un nouveau départ historique entre Alport et la CMDT. « D’abord c’est un sentiment de satisfaction. Aujourd’hui on a l’impression que la Guinée est en train de renaître de ses cendres. Il faut saluer ici la bonne volonté de nos deux chefs d’Etat, le colonel Assimi Goïta du Mali et le colonel Mamadi Doumbouya de la Guinée Conakry qui ont une bonne relation d’amitié qui s’inscrit dans la démarche de leurs prédécesseurs, c’est-à-dire les pères fondateurs de l’indépendance qui ont voulu toujours affirmer haut et fort leur slogan », a-t-il déclaré.

Il importe de souligner que le Mali a lancé, le 25 février dernier, le premier convoi de 53 camions de coton fibre de la CMDT, soit 1 600 tonnes, sur le corridor Bamako-Nouakchott.

Soumaila SAGARA, Stagiaire

 

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