En plus des coopérations militaires entre les deux pays, qui ont d’ailleurs montré des résultats plus que probants sur le terrain, le Mali et la Russie entendent renforcer également leurs relations économiques et commerciales. La visite de Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe au Mali, prouve que les deux nations restent sereines et droit dans leurs bottes. Malgré l’acharnement et la manipulation de l’Occident sur la nature de leur coopération bilatérale, les deux pays ont décidé de maintenir et de solidifier leurs relations. Pour dire que c’est bel et bien une coopération d’Etat à Etat qui existe entre ces deux pays. Ce qui doit mettre fin au débat de la prétendue présence de Wagner au Mali, si seulement l’on est de bonne foi.
L’on n’est pas sans savoir que c’est grâce à la coopération militaire entre ces deux pays que le processus de la sécurisation des personnes et de leurs biens suit bien son cours et les victoires de l’armée sur les ennemis se succèdent sur le terrain. Ce qui n’était pas le cas durant les 9 mois de présence française au Mali. Certes, ils ont fait beaucoup, mais le fait d’imposer au Mali le choix de partenariat dans une guerre aussi compliquée qui est la lutte contre le terrorisme relevait du manque de respect à la souveraineté de ce pays. Or, les autorités de la transition sont très claires : « Le respect du choix des partenaires, la souveraineté et l’unité du pays sont non négociables ». Les Occidentaux sont contre la présence russe en Afrique, surtout dans le Sahel, zone stratégique tant convoitée. Cela se comprend car ses intérêts sont menacés. Les intérêts, oui ! C’est cela même qui a amené les autorités de la transition à cheminer avec la Russie, ancienne amie et partenaire sûre du Mali depuis l’indépendance. Une situation qui oblige la France désavouée à mettre le bâton dans les roues des dirigeants actuels du pays. Cette diversification des partenaires du Mali est vue par la France et ses alliés comme le fait de traiter avec le diable. Il s’agit pour eux d’une société de mercenaires au service du Mali. L’acquisition de plusieurs matériels russes et la présence du ministre des Affaires étrangère russe au Mali prouvent au contraire que le pays traite avec l’Etat russe.
Accompagné d’une forte délégation, Sergueï Lavrov est arrivé au Mali, tôt le mardi 7 février, pour une visite d’amitié et de travail. Plusieurs sujets étaient au menu des échanges. Sur les questions de coopération bilatérale, les deux parties partagent une concordance de vue. Elles s’inscrivent dans l’action, dans le respect mutuel, du renforcement des capacités militaires et des dialogues politiques, aussi des coopérations basées sur des intérêts et potentialités mutuels. En plus de cela, une attention particulière a été accordée au volet économique et commercial entre les deux pays.
« Nous assumons votre présence ici, nous vous accueillons les bras ouverts. La Russie est ici à la demande du Mali et la Russie répond de façon efficace aux besoins du Mali en termes de renforcement des capacités de nos forces de défense et de sécurité. Et nous souhaitons aussi améliorer cela sur le plan économique », a déclaré Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale lors d’une conférence de presse qu’il a co-animée avec son homologue russe.
En plus du volet militaire, les deux pays ont décidé de travailler afin de renforcer davantage leurs coopérations économiques et commerciales. C’est-à-dire en plus des acquisitions de matériels et équipements militaires, sur les denrées de première nécessité et les hydrocarbures, il s’agira pour les deux pays d’aller au-delà, d’explorer d’autres domaines tels que les infrastructures, l’énergie, la technologie, et renforcement des capacités à travers des formations.
Dans la lutte contre le terrorisme
Dans la lutte contre le terrorisme, Diop dira que l’action des deux parties aujourd’hui, c’est comment travailler ensemble pour lutter contre les terroristes et leurs sponsors étrangers. Et il estime que les terroristes ne sont pas seuls. Et que dans certains cas, le terrorisme est fabriqué pour déstabiliser le Mali.
« Monsieur le ministre, nous sommes heureux de constater que l’armée malienne dispose des capacités opérationnelles extrêmement importantes. Merci énormément à votre pays pour ces capacités humaines et ces capacités matérielles qui sont données à notre pays. Les Maliens sont très fiers de ce qui est mis en place pour pouvoir garantir l’indépendance de notre pays, sa souveraineté, préserver son intégrité territoriale, préserver son unité contre les velléités de ceux qui veulent aujourd’hui diviser notre pays. Et nous voulons encore une fois tendre la main à nos frères et sœurs maliens pour pouvoir nous unir et trouver des solutions », a-t-il ajouté.
Et pour son homologue russe, la lutte contre le terrorisme reste d’actualité pour le Mali et les autres pays de la région sahélo-sahélienne et même ceux du Golf de la Guinée, à savoir, le Burkina Faso, le Tchad. C’est pourquoi, il a promis que son pays va leur apporter son soutien afin qu’ils puissent le dépasser.
Sur les questions de droit de l’Homme
« Malheureusement, on est toujours accusé de violation des droits de l’Homme, de ceci, de cela et souvent par des groupes terroristes qui eux-mêmes se transforment en témoins pour accuser l’État. Nous savons que les droits de l’Homme sont aujourd’hui instrumentalisés, politisés pour des agendas cachés, à peine cachés qui visent généralement à renverser des régimes pour pouvoir atteindre un certain nombre d’objectifs. Ceci, nous le savons, nous travaillons avec la Russie afin de dépolitiser la question des droits de l’Homme et aussi faire en sorte qu’elle ne soit pas instrumentalisée à ses fins. Le Mali et la Russie demeurent attachés aux conventions internationales que nous avons signées en la matière. Mais les droits de l’Homme ne sont l’apanage d’aucune civilisation, d’aucune communauté et d’aucun groupe en particulier. Cette question doit être abordée avec humilité. Le Mali vient d’une ancienne civilisation humaniste, et la constitution de Kurukanfuga, adoptée en 1236, a des dispositions par rapport à la protection des droits de l’Homme. C’est avec beaucoup de peines que nous recevons les donneurs de leçon au Mali. Nous devons tous apprendre, nous devons tous nous améliorer », a expliqué le ministre Abdoulaye Diop.
Son homologue russe dira que son pays va apporter son soutien au Mali dans la réalisation de ses objectifs posés. Et qu’ils vont le faire dans le cadre de leur travail à l’ONU. « Vous savez, la mission des Nations unies au Mali qui est assez souvent sujet de discussion au Conseil de sécurité, oui, il faut effectuer les travaux de cette mission compte tenue de la volonté du pays hôte, en occurrence le Mali », a dit Lavrov.
« Nous voyons la réaction des Etats occidentaux aux processus d’évolution de nos relations, nous constatons avec regret que c’est encore une fois une attitude négative de l’Occident au principe de la parité et du respect mutuel. Cela reflète les approches néocoloniales, la politique c’est deux poids deux mesures de la part des acteurs occidentaux. Nous n’avons rien à cacher et nous n’avons rien dont nous pourrions avoir honte. Nous avons été à l’origine de la libération de l’Afrique de son joug colonial et leur attitude que l’on peut observer aujourd’hui suscite une grande tristesse », a regretté Sergueï Lavrov.
Après son entretien avec le colonel Assimi Goïta, l’hôte du jour a indiqué à la presse qu’ils ont convenus de continuer d’élargir les liens économiques et commerciaux entre les deux pays.
« Les présidents de nos deux pays ont eu des contacts par téléphone. Ils vont régler les questions dans les domaines de l’économie, d’investissement, du commerce et de la politique extérieure. Nos volumes d’échanges augmentent. Les chiffres ne sont pas peut-être très impressionnants, c’est notre appréciation mutuelle, mais nous pensons qu’il nous faut développer des domaines tels que la prospection géologique, les ressources minérales, l’énergie, le transport surtout l’agriculture », a-t-il dit.
Dynamisation des partenariats stratégiques
Durant son séjour au Mali, Sergueï Lavrov et les autorités de transition ont parlé du plan de développement des coopérations qui doit répondre aux intérêts mutuels. Ils ont évoqué les relations commerciales et économiques, des investissements, de la coopération militaire et technique, de la coopération en matière humanitaire, culturelle, éducation et bien évidement de leur coopération au sein de l’ONU.
« Nous soutenons le Mali dans ses activités de défense et de sécurité, nous contribuons aussi aux renforcements des forces de défense et de sécurité du Mali. Et bien évidemment nous allons poursuivre en augmentant davantage notre coopération. A l’ONU, nous allons faire tout notre possible pour promouvoir le principe de la parité souveraine d’un Etat. Et bien évidemment nous allons lutter contre les approches colonialistes. Nous avons des résultats très concrets dans les négociations et nous allons travailler pour les mettre en pratique », a insisté Sergueï Lavrov.
Pour Abdoulaye Diop, le souhait aujourd’hui c’est d’aller à la formalisation de travail sur le plan économique et commerciale en incluant les secteurs privés des deux pays, pour qu’ils puissent aussi travailler dans un partenariat gagnant-gagnant. « Nous espérons que le forum qui va précéder, et puis le sommet qui se tiendra à Saint-Pétersbourg en juillet prochain permettront aussi de jeter les nouveaux jalons pour renforcer la coopération », a-t-il espéré.
A noter également que dans le domaine des études, la Russie a décidé d’octroyer plus de bourse aux étudiants maliens. De 35 bourses en 2022, 290 bourses sont prévues pour l’année universitaire 2023-2024.
Au nom du président de la transition, l’hôte du jour a été élevé au grade de commandeur de l’ordre national du Mali à titre étranger. Une reconnaissance pour les efforts et les décisions courageuses de son pays à permettre au Mali de tenir débout et de faire face à ces multiples défis d’indépendance et de souveraineté. Le président de la transition, le colonel Assimi Goïta a accepté de prendre part au sommet Russie-Afrique qui se tiendra au mois de juillet prochain à Saint-Pétersbourg en Russie.
Moussa Sékou Diaby
Quel aveuglement !
Le Mali et les autres pays africains ont parfaitement raison d’aller confier leur tête à la Russie dont les premières expériences ont été très efficace au Mali de son indépendance à l’ère démocratique où le régime dit démocratique s’était focalisé sur la France et les pays occidentaux et avons vu comment les choses se sont terminées avec le terrorisme et l’installation de l’état islamique et les désordres de toutes sortes. Il faut donc se retourner vers la Russie qui avait tout donné au Mali depuis son indépendance jusqu’à cette maudite ère démocratique en réveillant cette rébellion Touaregs qui réclame même la division du Mali avec l’appui de la France et des occidentaux. Si les cinq colonels n’avaient pas vu de façon intelligente la situation en faisant une rotation de trois cent soixante degré pour redonner au Mali sa dignité et sa souveraineté en mettant fin au processus de division de notre pays en donnant Kidal aux Touaregs séparatistes qui ne sont qu’une minorité de cette région, donc une injustice sans précédente. La seule manière de conserver Kidal dans le giron malien, c’est de finir avec les occidentaux dont les seules manières sont de mettre le bazar et récupérer une zone et sa richesse à vil prix. Kidal était dans ce sillage depuis l’indépendance du pays.
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