Editorial : Négociation Ansar Dinne- Mnla : risque d’une impunité de crime

3

Le flou qui entoure la médiation de Blaise Compaoré à Ouagadougou n’est pas sans rappeler l’accord-cadre d’avril dernier qui est loin d’obtenir le résultat escompté. Les militaires font leur diktat et la transition n’est qu’une façade. Pour autant, la comparaison s’arrête là car contrairement au MNLA, Ansar Dinne, notre fameux médiateur, risque de mener notre pays vers une guerre civile.

Les plaies des populations maliennes sont ouvertes et de surcroît accompagnées par des douleurs aiguës. Ce lundi, le Président de Burkina-Faso et Médiateur dans la crise malienne présente à des représentants du gouvernement malien un « agenda de pourparlers » avec les groupes armés Ansar Dine et MNLA, selon AFP.

Quand la nuit de notre pays se prépare à lever le camp pour faire place à l’aurore,  Ban Ki-Moon lance aux médias : « L’option militaire peut avoir de graves conséquences humanitaires et une intervention risque de ruiner les efforts de dialogue politique avec les Touaregs ». Par ces propos, il vient de jeter un « froid » dans le dos des Maliens. Nous distinguons nettement ses paroles, mais n’arrivons pas à mettre un sens dessus.

Pouvons-nous comprendre que Ban Ki-Moon se préoccupe plus du bien-être de  MNLA et d’Ansar-Dinne plutôt que de la souffrance d’un peuple tout entier ? A mon avis, cette position semble servir les intérêts partisans des rebelles.  Les négociations imposées par la communauté internationale semblent se diriger vers une impunité totale pour ces criminelles.

Comment des actes aussi vandales que monstrueux  peuvent-ils rester impunis? « Ces indignés du peuple touareg » ont franchi la « ligne rouge », ils ont mis notre pays en décadence, osé tuer, violer, saccager…Lorsque l’horreur frappe, c’est toujours le cœur qu’elle vise en premier. Négocier avec ces meurtriers provoque un réflexe  nauséeux chez certains Maliens.

Il va s’en dire que les tractations risquent d’être ardues. La laïcité et le séparatisme du Mali étant non négociables, ces assoiffés de MNLA-Ansar Dinne auront d’autres  appétits à aiguiser. « Il y a toujours une affaire de gros profits, du blé pour les malins, un petit coin de paradis pour les naïfs ».  A cet égard, on peut imaginer un système avec une forte transmission du pouvoir vers ces rebelles au Nord. Mais est-ce que les Maliens, et précisément les nordistes seront aussi naïfs pour l’entendre cette fois-ci de cette oreille? J’en doute fort. Et cela nous mènera forcément à une guerre civile. Même si le Mali est aujourd’hui dans une position de faiblesse, il va falloir traiter avec les dirigeants maliens, sans contrainte, et  sceller la paix sur « l’unité nationale ». Une réconciliation est difficile à imaginer quand les Maliens se trouvent dans une perception de trahison et d’humiliation.

Et pour une réconciliation, les responsables doivent en premier lieu reconnaître leurs crimes, ensuite solliciter l’indulgence des martyres car c’est aux responsables de demander pardon, pas aux victimes d’oublier ! Nos gouvernants doivent œuvrer dans le sens d’une probité, ne serait-ce que pour la dignité des victimes. Leur devoir est de donner au moins un signal à ces bandits pour qu’ils sachent qu’il y a une justice pour tout le monde et que même les « Azawadiens » n’y échappent pas. Autrement, rien ne dit  qu’à l’avenir, ces caméléons de rebelles ne vont pas continuer des manœuvres de déstabilisation dans la région.

Neimatou Naillé Coulibaly

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

  1. Les Maliens qui ne sont pas plus belliqueux que d’autres, savent absolument tout de la négociation avec les dirigeants du MNLA et d’Ançardine pour l’avoir pratiquée jusqu’à l’indigestion depuis des décennies. Il est vrai que les rebelles d’alors – dont nombre sont toujours là – étaient engagés sous d’autres étiquettes, dans des configurations d’alliances différentes mais le résultat a été invariable : ni les accords, ni les concessions, ni la décentralisation, encore moins l’impunité tacite octroyée n’ont réussi à empêcher les mêmes protagonistes de tirer tout le profit possible des avantages concédés puis de reprendre les armes à la moindre occasion et de tuer pour imposer des vues de plus en plus maximalistes jusqu’à cette ultime fiction d’un Etat indépendant sur un territoire où ils sont ultra-minoritaires. Oui, l’armée malienne ne doit plus compter que sur ses propres forces pour récupérer à la sueur de son front, ce qu’elle aura perdu à la vitesse de ses jambes. Aide-toi, le ciel t’aidera a-t-on coutume de dire. C’est tout le Mali qui sera donc derrière son armée pour laver l’honneur souillé de la patrie. En déclenchant les hostilités face à ces illuminés jihadistes, le Mali ne sera jamais seul dans son combat. Des pays comme le Nigeria, le Niger et l’Afrique du Sud ne resteront pas insensibles à son combat.
    D’autres pays africains, conscients du mépris de la communauté internationale face au drame de tout un continent, sauront se mobiliser et nous aider. Mais on n’a plus le choix, malgré nos lacunes diplomatiques et communicationnelles, malgré la déchirure politique, malgré la crise de trésorerie, il nous faut nous résigner à aller au combat. Un combat pour l’honneur et la dignité retrouvée. Un combat qui fera que le Mali sera de nouveau respecté et craint.
    Avec le double langage diplomatique actuel, ne pas agir c’est accepter de fait la partition du pays. Attendre encore des mois, c’est permettre à cette énigmatique communauté internationale de nous amener vers des négociations biaisées qui consacreront la dislocation du pays pour aller vers un fédéralisme suicidaire. Armée malienne, la balle est dans ton camp. A toi de donner tort à tous ces spécialistes te décrivant comme moribonde et inefficace. A toi de te montrer à la hauteur de la grandeur de ce Maliba très mal en point.

  2. IL SERAIT JUDICIEUX DE NE PAS OUBLIER :

    – D’ETABLIR UN GUIDE ET UNE PLATEFORME DE NEGOCIATION,
    – DE LE FAIRE SIGNER PAR LES PARTIES PRENANTES ET
    – DE RENDRE LE CADRE DE DIALOGUE PLUS INCLUSIF ENCORE EN Y INTEGRANT DES REPRESENTANTS DE TOUTES LES COMMUNAUTES DES DIFFERENTES REGIONS ET DE LA DIASPORA MALIENNE.

    Bonjour,
    Félicitations pour la première rencontre entre les représentants du Mali, le MNLA, Ansar Dine et la médiation (Blaise Compaoré et Djibril Bassolé). Elle s’est déroulée à Ouagadougou le 04 décembre 2012.

    Les participants se sont entendus sur la cessation des hostilités, la constitution d’un cadre de dialogue inclusif ouvert aux représentants des communautés vivant au nord du Mali et sur des principes de dialogue (respect de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Mali, le rejet de toute forme d’extrémisme et de terrorisme, le respect des droits de l’homme, de la dignité humaine, des libertés fondamentales et religieuses et de la laïcité).

    C’est un premier pas très important mais pour plus de représentativité, il aurait été plus judicieux d’ouvrir le cadre de dialogue à des représentants des communautés, n’acceptant pas le terrorisme, vivant dans les autres régions du Mali et à ceux de la diaspora Malienne car elles sont aussi concernées.

    Les Maliens doivent tout faire, maintenant, pour mettre le Mali au centre de leurs préoccupations. Ils doivent tout faire pour que LES NÉGOCIATIONS ARRANGENT LE MALI ET TOUTES SES COMMUNAUTÉS en exigeant le respect des conditions (pour les groupes armés MNLA et Ansar Dine, dépôt des armes, indivisibilité du Mali et laïcité) et des principes dont le refus du terrorisme tout en rendant justice : ne pas accepter l’impunité et exiger le respect des droits de l’homme (incluant le respect de la dignité humaine et des libertés).

    Ces principes et ces conditions constituent l’ENGAGEMENT RESPONSABLE.

    Ils contribuent à établir la CONFIANCE entre les Maliens.

    Il est indispensable qu’il y ait un guide et une plateforme de négociation pour une sortie durable de la crise Malienne intégrant ces principes et ces conditions à respecter pour négocier.

    Ce guide et cette plateforme, qui doivent être signés par les parties prenantes, aideront à établir la confiance entre elles.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
    E-mail: [email protected]

  3. Frères maliens,faites attention à compaoré,le soit-disant médiateur.C’est lui qui a foutu le bordel en ci.soyez vigilants car ce mec est dangereux.
    Vous connaissez la suite de sa médiation en ci.
    Du courage à tous les frères maliens;

    guizzo,marseille

Comments are closed.