Effets collatéraux du rapport 2011 du VG : ‘’La grâce présidentielle’’, ‘’l’immunité sentimentale’’ et ‘’les privilèges consensuels’’ du président ATT en stand by !

5 Déc 2012 - 03:20
5 Déc 2012 - 03:20
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Si ‘’les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets’’, comme on le dit couramment, il faut dire que la publication du rapport 2011 du vérificateur général risque de faire une exception à cette règle. Publié dans une situation très particulière, marquée par le changement de régime politique, la situation sécuritaire du nord et la restructuration de l’appareil judiciaire, le rapport de cette année risque de couper le sommeil à plus d’un citoyen. [caption id="attachment_98416" align="alignleft" width="200"] Fousseyni Maiga, Dirpub "Le Flambeau"[/caption] Avec une incidence financière de 10,10 milliards de FCFA, les principaux dysfonctionnements et irrégularités dont fait état ledit rapport annuel ont été constatés dans l’encaissement et le reversement des recettes publiques, la gestion des droits fonciers et domaniaux et la gestion des exonérations douanières accordées à des sociétés minières. Sur les 9 missions de vérification financière effectuées, le montant total des irrégularités financières s’élève plus précisément à 10 101 021 715 FCFA soit 8 156 393 487 FCFA (80,75% du montant total des irrégularités) du fait de la fraude. S’il est de notoriété publique que la publication des différents rapports du vérificateur général, pendant la gestion du Président ATT, n’a jamais inquiété ni les personnes incriminées ni les structures concernées, il est important aujourd’hui de mener une réflexion plus ou moins approfondie sur les effets collatéraux de ce rapport 2011 en son absence. Et le fait seulement de se focaliser sur les enjeux politiques, l’architecture actuelle de la justice malienne et la crédibilité même de l’institution du vérificateur général prouve à suffisance que la grâce présidentielle, l’immunité sentimentale et les privilèges consensuels du président ATT laisseront place pour une fois à l’autorité judiciaire, la responsabilité politique et malheureusement à la real politique. Sur le plan politique, les enjeux de ce rapport sont énormes. Bien qu’en présence d’un gouvernement de consensus, des tiraillements en termes de leadership et de positionnement stratégique en vue des préparatifs des prochaines élections ne sont pas à exclure. Tandis que d’aucuns tenteront de profiter de ce rapport (en se débarrassant ou en fragilisant certains adversaires politiques) pour augmenter leur côte de popularité, d’autres risquent de jouer la carte de l’apaisement politique du fait de certaines restrictions d’ordres personnels et/ou claniques. Autrement dit, les risques d’une instrumentalisation politique de ce rapport pour d’autres fins personnelles sont réels. Aussi, l’architecture institutionnelle post-coup d’état du 22 mars est telle que les structures et personnes incriminées risquent de subir une justice à trois vitesses : une première d’ordre judiciaire (la vraie), une seconde d’ordre politique et une dernière à connotation personnelle qui dépendra des relations individuelles de chaque structure ou personne dénoncée avec les ‘’dieux de l’époque’’ (entendez ceux qui détiennent aujourd’hui les vraies ficelles du pouvoir). Sur le plan judiciaire, les services et individus épinglés par ledit rapport risquent de vivre de sales moments et répondront sans nul doute des faits qui leur sont reprochés. Il suffit juste de jeter un regard sur l’appareil judiciaire actuel et les hommes qui l’incarnent pour constater cet état de fait. Du ministre Malick Coulibaly au procureur général Daniel Tessougué, en passant par le procureur du pôle économique et financier, Mohamed Sida Dicko et le procureur général de Kati, Ladji Sarra…aucun malien ne saurait remettre en cause leur intégrité morale et leur patriotisme. Et rien qu’à mesurer l’indépendance de ces hommes, leur personnalité individuelle, et ce dont ils sont capables afin de préserver cette autonomie, l’on peut s’attendre à de nombreux rebondissements résultant de ce rapport 2011. Aussi, pour la crédibilité de l’institution du vérificateur général, la justice sociale et l’intérêt suprême de la nation, il convient pour une fois de poursuivre et punir toutes les personnes responsables de ces irrégularités et fraudes financières. Fousseyni  MAIGA

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