Rentrée scolaire 2014- 2015 : Déjà de gros nuages à l’horizon

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La coordination des syndicats de l’enseignement secondaire (COSES) tout comme l’association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) sont sur leurs chevaux de bataille ; la première prépare déjà un préavis de grève et la seconde un mouvement dès la reprise.

Vingt trois ans après l’avènement du multipartisme comment se porte l’école Malienne ? Quelles sont les causes de son affaissement ; quelles solutions pour enfin la sortir de l’ornière ?  Ce sont là les questions que se pose l’opinion publique à l’aube de la rentrée des classes.

Il est à rappeler que pendant la révolution de mars  1991, les élèves et étudiants ont payé un lourd tribut pour l’avènement de la démocratie, l’amélioration des conditions  d’études et pour qu’il y ait une adéquation entre la formation et l’emploi. Vingt trois ans après, le bilan reste mitigé pour ne pas dire négatif. Mitigé parce que si, sur le plan infrastructurel beaucoup de salles de classe ont été construites de Kayes à Kidal et  cela dans tous les ordres d’enseignement, force est de constater que sur le plan de la qualité de l’enseignement beaucoup restent à faire. Aujourd’hui  les produits de l’école Malienne ne sont plus prisés dans la sous région et même dans le monde à cause de leur mauvaise qualité. Depuis vingt trois ans ce sont des années blanches qui succèdent à des années tronquées. Il ressort du constat général que la jeunesse malienne est mal formée et son niveau d’instruction est en deçà du niveau de la plus part des pays de la sous région,  A qui la faute ? S’interroge l’opinion !  A tout le monde, à commencer par les autorités des différents régimes qui se sont succédés depuis l’avènement de la démocratie en 91 et qui n’ont jamais su prendre leurs responsabilités en tenant non seulement le langage de la vérité à l’AEEM qui pense être, à tord ou à raison, l’actrice principale de la chute du régime du Général Moussa Traoré. «  Les acteurs du mouvement démocratique se sont servi des élèves et étudiants pour venir à bout du régime » a-t-on coutume d’entendre. L’objectif étant atteint on feint d’oublier les élèves et étudiants. Secundo  Ils n’ont pas pu dépolitiser l’école, c’est-à-dire créer les conditions pour que majorité et opposition puissent accorder leur violon en mettant l’école au dessus de leurs querelles partisanes, mais aussi et surtout faire de l’éducation une des priorités de leurs gouvernances.  Ensuite les parents d’élèves qui n’ont jamais su jouer  leur rôle  en donnant un bon exemple  à leurs enfants  tout en leur indiquant le chemin du travail et en prônant les vertus de l’éducation. Aux enseignants qui ont sacrifié sur l’autel de leurs revendications catégorielles  la déontologie et la pédagogie et ont foulé aux pieds les principes sacrés de l’enseignement en oubliant volontairement que Le métier d’enseignant est plus un sacerdoce qu’un moyen d’enrichissement. Aux élèves et étudiants  qui n’ont jamais distingué le vrai de l’ivraie et ils  ne se sont  jamais dit que le statut de l’apprenant prendra fin dès l’obtention du diplôme. Et c’est en ce moment que commence la dure réalité de la vie à savoir  la recherche de l’emploi. Dans ce monde en proie à toutes les vicissitudes et à la concurrence, seuls les excellents y ont leurs places.

C’est sur ce tableau peu reluisant pour ne pas dire sombre de l’école que commence l’année scolaire 2014-2015  dans une atmosphère délétère et même très volatile tant pour les enseignants que pour les élèves et étudiants.

En effet, c’est ce Mardi  07 Octobre 2014 que les élèves du Fondamental et ceux du secondaire ont repris le chemin de l’école après trois mois de vacances. Ainsi, pendant au moins 09 mois enseignements et élèves se côtoieront et doubleront d’ardeur et de complicité  autour du programme. Quant aux autorités elles semblent prendre les taureaux par les cornes, en prenant toutes les dispositions nécessaires pour le bon démarrage de l’année académique. La question qu’on ne cesserait jamais de se poser est de savoir si la crise de l’école Malienne va enfin connaître son épilogue ? La réponse semble être non eu égard aux informations qui circulent et qui font état d’une perturbation dès la rentrée par les différents syndicats des professeurs comme des élèves et étudiants.

En effet, après la chaotique organisation du DEF et du Baccalauréat dont la conséquence a été l’échec d’un plus grand nombre d’élèves s’y ajoute  le manque ou l’insuffisance d’infrastructures pour les étudiants,  l’association des élèves et étudiants  du Mali AEEM,  en vue d’améliorer leurs conditions de travail   et de corriger les dysfonctionnements constatés dans l’organisation des examens, compte manifester son mécontentement et même demander des réparations pour les préjudices que ses membres ont subi.

Quant aux syndicats des enseignants,  ils se disent outrer par le manque de considération et de réaction de l’état face  à leurs doléances. Ainsi, Conscients que seule l’union fait la force et compte tenu de la similarité des problèmes, tous les syndicats de l’enseignement secondaires ont décidé de fédérer leurs forces dans un vaste mouvement qui est la COSES. Cette coordination projette d’aller en grève de72 heures. Cette grève, si elle a lieu serait due à la non satisfaction de dix points de revendications qui sont entre autres l’amélioration des conditions de travail des enseignants,  la correction de l’injustice entre l’Enseignement secondaire et l’enseignement supérieur…. : le non paiement des droits dus à l’avancement, à la titularisation et à la « principalisation », la non application de la passerelle pour ne citer que ceux-ci.  Dès le mardi 21 Octobre 2014 une Assemblée d’information sera tenue dans tous les établissements secondaires. Les responsables de la COSES vont non seulement informer leurs militants de l’état des négociations, des points d’achoppements et surtout recueillir l’avis des militants et décider de la suite à donner au combat. Selon les indiscrétions les responsables proposeront d’observer une grève de 72 heures.

La coordination compte également réclamer un traitement juste et équitable dans les nominations  des cadres devant gérer et la transparence tant dans la correction des examens que dans la surveillance des épreuves parce qu’il a été constaté que certains inspecteurs mettent souvent des étudiants pour corriger moyennant les 2 /3 de leur revenu. Ils voudraient bien que l’accent soit mis  sur l’expérience et la compétence. Cette exigence de la coordination des syndicats de  l’enseignement  secondaire fait suite à la malversation et à la fraude constatées dans l’organisation et la correction des examens du DEF et BAC de l’année scolaire 2013-2014.

Mme la ministre après l’échec dans l’organisation des examens du à l’amateurisme et à l’incompétence de ceux là même qui étaient chargés de la mise en œuvre des recommandations des états généraux sur l’éducation, il vous revient Mme la ministre de prendre les décisions idoines afin de permettre le déroulement normal de l’année scolaire.

 Youssouf Sissoko  

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