Présidentielle de juillet 2013 : Pour qui roule Moussa Sinko ?

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Moussa Sinko Coulibaly, ministre de l'Administration de la décentralisation et de l'aménagement du territoire
Moussa Sinko Coulibaly, ministre de l’Administration de la décentralisation et de l’aménagement du territoire

La Constitution autorise le Président par intérim à organiser seulement l’élection présidentielle. Faire le couplage des élections présidentielles et législatives est une violation flagrante de la Constitution dont le Président par intérim, Dioncounda Traoré, se réclame (retour à l’ordre constitutionnel).

Le ministre Moussa Sinko pur Saint-Cyrien ne jure que pour la tenue des élections le 7 Juillet 2013. Sa réaction se comprend aisément lorsque nous jetons un regard rétrospectif sur le passé du jeune militaire nous ne sommes surpris de prendre position pour François Hollande qui demeure «intraitable sur la date de la tenue des élections en juillet».

Le ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire a annoncé sur les ondes que le nombre d’électeurs s’élève à 6.900.000. Or dans d’audit dressé par des experts internationaux commis par le gouvernement du Mali, il est écrit ceci : «le système technologique est performant avec une capacité de stockage de 15,4 millions de citoyens mais il est calibré sur une population de 7 millions de personnes ; or la population majeure (électorale) a déjà atteint ce seuil. La recommandation porte sur l’augmentation de la taille du Matcher pour la porter à 10 millions (augmentation de la taille de la base de données et du nombre de serveurs dédiées au matching)».

Le fichier Recensement administratif à vocation d’Etat civil (RAVEC) dispose de données biométriques pour les maliens de 15 ans ou plus en 2009.

Par rapport aux résultats du RGPH de 2009, on estime à 15% majeurs omis dans le RAVEC, soit 1.167.000 personnes majoritairement les jeunes de 15 à 25 ans, avec une accentuation dans les Régions de Kayes et Koulikoro.

Tableau : Répartition des omis lors du RAVEC parmi les majeurs en 2012 estimée par la confrontation des données du RAVEC avec celles du RGPH2009.

 

REGION Estimation de l’effectif de

majeurs omis par le RAVEC

Population majeure, née en 1994 ou avant lors du EGPH 2009
BAMAKO

GAO

KAYES

KIDAL

KOULIKORO

MOPTI

SEGOU

SIKASSO

TOMBOUCTOU

Total au Mali

82 538

21 912

225 097

3 555

305 685

118 475

198 580

193 226

17 726

1 166 794

1 134 513

290 379

1 038 909

38 986

1 264 573

1 066 853

1 242 110

1 374 246

366 551

7 817 120

 

 

MALI 2013

La France au secours de vieux amis

Les élections de juillet 2013 se dérouleront dans un climat de rupture entre les partis politiques et leurs militants. Entre l’Administration et les électeurs. Le taux de participation aux élections de 2013 serait un des plus faibles. Et pour cause : lorsque les responsables chargés d’organiser les élections tiennent des propos qui démobilisent l’électorat on se demande pourquoi organiser des scrutins dont l’issue est connue à l’avance.

Les Maliens savaient que les élections sont truquées. Ils ne savaient pas qu’on pouvait se faire élire par la fraude. Cette vérité a été dite par un des sages de la Cour Constitutionnelle.

Depuis le 22 Mai 2012, Dioncounda Traoré assure l’intérim du Président de la République de l’Etat malien. Les modes d’exercice du pouvoir sont les mêmes que sous  ATT. L’année 2013 marquera un temps fort et un tournant crucial dans la vie politique du Mali. Deux échéances électorales sont à l’horizon : scrutin présidentiel, scrutin législatif.

L’élection présidentielle se déroulera le 7 juillet 2013. Elles sont programmées (1er tour, 2è tour) pour le mois de juillet. Leur issue reste incertaine, car la désillusion, le doute, le ressentiment ont gagné de larges fractions de l’opinion. Trois enjeux majeurs se profilent. Tout d’abord, sera mis en jeu le pouvoir d’Etat des deux régimes Adema et PDES (ATT) depuis vingt (20) ans.

Certains rêvent d’un simple changement des acteurs sur la scène politique, d’une redistribution des premiers rôles. D’autres de profonds changements. Après 20 ans de délinquance financière émaillée de corruption, il y a lieu de changer de système de gouvernance.

 

Le gouvernement français au secours de vieux amis

Sous prétexte d’éviter la guerre civile au Mali, après avoir laissé massacrer des populations innocentes par le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), le gouvernement français avec la complicité du gouvernement Burkinabé, prit l’initiative d’une série de rencontres entre les tenants de l’ancien régime et une partie des représentants du collectif de la société civile en vue de la préparation des élections présidentielles et législatives

Les derniers accords de Ouagadougou constituent un véritable piège dans lequel sont tombés certains responsables des regroupements de partis politiques. Dans la foulée des présidentielles, des élections législatives seront organisées sous l’égide du gouvernement français avec la présence des militaires français stationnés à Bamako et à l’intérieur.

Une certitude : le Président français veut nous imposer un candidat. Mais pour combien de temps… Trois noms étaient à l’étude auprès des services des renseignements français : Soumaila Cissé, Modibo Sidibé et Moussa Mara.Ces trois ont un dénominateur commun : la restauration. Or les Maliens demandent le changement. Soumaila Cissé, Modibo Sidibé et Moussa Mara ne seraient pas des candidats porteurs de changement.

Le fils de Joseph Mara pourra difficilement se démarquer des restaurateurs. Il aura à défendre le dossier brûlant de son père de 1968 à 1976. Yèlèma, le nom du parti de Moussa est capable de faire au Mali tout sauf le changement pour les Maliens  (Yèlèma). Si un des trois candidats choisis par Hollande est élu en juillet ce serait un pouvoir sans ATT avec ATT.

Safounè KOUMBA

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