Course-poursuite entre policiers et jeunes de l’ACI : Certains chefs de famille accusent les éléments du GMS d'avoir violé leurs domiciles

3 Juin 2011 - 00:00
3 Juin 2011 - 00:00
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Le Groupement mobile de sécurité de la police nationale a utilisé des gaz lacrymogènes pour  disperser les jeunes à l'ACI. Selon les informations que nous avons reçues, la police, dans sa poursuite des jeunes, est entrée dans certaines familles où elle a lancé des gaz lacrymogènes sur les enfants et les femmes.

Cette action de la police est dénoncée par certains chefs de famille comme une violation du domicile. Selon Amadou Nama Diarra, un habitant du quartier de l'ACI ce comportement de la police peut pousser les citoyens vers la défensive.  "Je ne sais même pas ce qui s'est passé, je ne suis pas impliqué dans cette histoire, je n'abrite pas des jeunes chez moi, mais les policiers sont rentrés chez moi et ont lancé des gaz lacrymogènes sur les membres de ma famille". Tels sont les propos tenus par Amadou Nama Diarra. Au moment où il passait à la rédaction, il avait en sa possession une bouteille de gaz lacrymogène que les policiers ont laissée dans sa maison. Mamoud, un vendeur de produits alimentaires, a affirmé qu'il était obligé de laisser son dîner qui était en préparation, à cause des odeurs du gaz carbonique qui avaient envahi sa boutique. C'est le cas du boutiquier Bakary Cissé, obligé de fermer sa boutique pour fuir. Certains travailleurs du groupe SOMAPRESS n'ont pas été épargnés. Ils étaient obligés de se cacher dans l'imprimerie pour échapper aux  gaz.

 Comment en est-on arrivé là ?

Tout est parti de l'attribution des parcelles n°570 et 571 destinées respectivement à l'espace public et à un lieu de culte. Ces deux parcelles sont utilisées par les jeunes de l'ACI et de Hamdallaye comme  terrain de football.

Pour  savoir un peu plus sur la situation, nous avons pris contact avec les élus de la commune IV. La parcelle n°571, selon le plan de l'ACI dont une copie nous a été remise par le 4ème adjoint au maire, Siriman Bathily, est destinée à la construction d'un lieu de culte. La mairie a été informée par un décret présidentiel que cette parcelle est attribuée à l'Association des femmes musulmanes du Mali pour en faire une mosquée.

Depuis un moment, la construction de cette mosquée a commencé. Mais elle n'a pas dépassé le stade du soubassement. A chaque fois, des jeunes non identifiés viennent tout démolir, empêchant ainsi le déroulement normal des travaux. Ce qui explique certainement la présence de la police. En ce qui concerne les accusations portées contre le GMS, nous nous sommes rendus au commissariat du 14ème arrondissement pour en savoir un peu plus. Le Commissaire principal Sékou Konaté nous a fait savoir qu'il est très occupé.

Sur les lieux, la tension est visible, avec la présence massive des policiers qui passent même la nuit sur le site. Un jeune du quartier, qui a souhaité garder l'anonymat, a affirmé que la construction de la mosquée n'est que l'arbre qui cache la forêt. Il ajoute qu’ils vont utiliser tous les moyens dont ils disposent pour se faire entendre par les autorités. Au moment où nous écrivions cet article, nous avons appris que la police a interpellé certains jeunes qui seront présentés devant le procureur dans les jours à venir. Le 4ème adjoint au maire de la commune IV, Siriman Bathily, affirme que cette affaire est au dessus de leurs compétences, puisque c'est un décret du président de la République qui a attribué la parcelle à cette association féminine. Cependant, il appelle les jeunes à savoir raison garder.  "J'ai décidé de rencontrer les leaders des jeunes pour apaiser la situation. Notre rôle en tant qu'élu est d'apaiser les tensions" a déclaré Siriman Bathily.              

                      Moussa SIDIBE

Stagiaire

 

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