Fait divers : Le falsificateur

19 Mar 2012 - 09:37
19 Mar 2012 - 09:53
 6
Les policiers du 3e arrondissement ont procédé la semaine dernière à l’arrestation d’un faux industriel. Il fabriquait du vinaigre et de l’eau de javel hors normes. Les produits falsifiés étaient destinés au marché local et distribués à travers le pays. La contrefaçon est une violation d’un droit de propriété intellectuelle par le fait de reproduire ou d’imiter quelque chose (notion de plagiat) sans en avoir le droit, en affirmant ou laissant présumer que la copie est authentique. La notion de contrefaçon a souvent une connotation péjorative, sous-entendant une marchandise de mauvaise qualité. Elle touche presque tous les domaines de la production industrielle malienne : horlogerie, reproduction musicale (disque puis CD musical), production de vêtements, production, accessoires de luxe, médicaments. Les œuvres d’art et les objets archéologiques ou historiques sont également concernés. La mondialisation a entrainé constamment l’augmentation du volume des échanges entre pays au fil des années. Schématiquement, ces échanges s’effectuent dans trois sphères d’activités économiques. La fabrication, la distribution, la consommation. Elles changent continuellement, selon différentes intensités. L’immensité des échanges risque de perturber les systèmes régulateurs. D’un point de vue "national", le Mali est de plus en plus touché par la contrefaçon, notamment administrative. La contrefaçon, c’est "la copie intégrale d’un bien authentique". Ce fléau connaît une forte augmentation par rapport à un facteur qui est la fraude d’identité. UN APPEL ANONYME. Le phénomène négatif touche aujourd’hui plusieurs produits de consommation chez nous. Certaines de nos unités de productions dont les produits sont distribués à travers tout le pays ne sont en réalité que des contrefacteurs de talent. Nos lecteurs se rappellent sans doute qu’il y a quelques années nous avions découvert, avec l’aide des éléments du commissariat du 3e arrondissement, une usine de fabrication de faux vinaigre. En début de ce mois, les policiers mettaient la main sur un duo de fabricants de fausses vignettes. Ces arrestations survenaient moins d’une semaine après que gendarmes et policiers eurent mis hors d’état de nuire des fabricants de faux diplômes et d’astucieux usurpateurs dans les communes III, V et celle de Kalabancoro. La prison ne semble pas dissuader les auteurs de ce genre de délit. Le 3e arrondissement de police vient de découvrir une véritable usine de fabrication de faux vinaigre et d’eau de javel. Les faits remontent à la nuit du 11 au 12 mars dernier. Le commissaire Moussoudou Arby, en charge du commissariat de Quinzambougou, reçoit un appel anonyme. Il apprend qu’un camion s’apprêtait à sortir d’une usine de fabrication une grande quantité de faux vinaigre et d’eau de Javel à destination à Kayes. Il était tard dans la nuit. Les différents éléments de la brigade de recherche étaient en patrouille sectorielle. Résolu à ne pas laisser des « alchimistes » servir du poison à la population, le premier responsable du commissariat battit le rappel de ses éléments et informa le procureur de la République. En quelques minutes, les policiers se retrouvèrent au poste de police. La décision fut vite prise de procéder à une descente dans les locaux de la fameuse usine. A 05 heures du matin, pendant que le camion s’apprêtait à franchir le seuil d’une famille de Niaréla où l’usine était installée, les policiers arrivèrent et immobilisèrent le véhicule transportant une importante cargaison de bouteilles d’eau de javel et de vinaigre pour la première région. Les agents se présentèrent au conducteur avant d’escorter le camion au commissariat. Le reste de l’équipe se chargea de veiller sur la cargaison saisie jusqu’au matin. Au lever du jour tout le stock fut transféré au niveau de l’unité de police. Le responsable de la production à l’unité de fabrication de vinaigre « Niamina » a été interpellé et conduit au commissariat pour être entendu sur la légalité de sa production. L’homme dont nous taisons pour l’instant le nom expliqua que sa fabrication est légale et qu’elle remplit les normes exigées par les autorités compétentes. Pour ne pas tomber dans son piège, Arby envoya un échantillon de la production au laboratoire national de la santé. L’échantillon est constitué d’une quantité de vinaigre et d’eau de javel et des étiquettes apposées sur les différents récipients. Après une analyse très approfondie, les spécialistes du LNS donnèrent les conclusions suivantes : l’eau de javel incriminée dont l’étiquette porte la mention « eau de javel Niamina à 12° chlorométrique » s’est révélée ne contenir que 0,4° de cette molécules bactéricides. C’est dire que cette dose peut être bue comme l’eau du puits. Les 9° inscrits sur l’étiquette du vinaigre ne sont pas vrais. En réalité ce fameux vinaigre ne contient aucune substance répondant aux caractéristiques de ce condiment. PRODUITS PERIMES. Plus de 24 h heures après, lors d’une descente au marché de Niaréla les mêmes éléments du même commissariat sont tombés sur un magasin rempli à craquer de cigarettes et de faux médicaments. Le tenancier possède une autorisation d’importation de ces médicaments. Mais tous les produits saisis étaient périmés. Malgré tout à l’arrivée des policiers une file de femmes et de revendeurs de médicaments étaient en train d’être servis. Interrogés sur la date de péremption des produits, le commerçant répond qu’il croyait que date de péremption de ses produits était encore lointaine. Le commerçant et les marchandises saisies ont été transférés au commissariat avant d’être envoyés au tribunal de la commune II. Pendant que le commissaire Arby et ses hommes enquêtaient sur les deux affaires citées plus haut, un événement inattendu s’est produit au sein de l’unité de police même. Le bureau du commissaire a pris feu et une importante quantité de documents est partie en fumée. Les faits se sont déroulés le vendredi 9 mars. Le commissaire Arby avait passé une grande partie de la nuit au commissariat. Il s’était donné quelques heures de plus pour récupérer d’une nuit agitée au cours de laquelle il avait lui-même supervisé les recherches. Le lendemain vers 8 heures du matin, son téléphone sonne. Il s’arrache au sommeil et jette un coup d’œil sur l’écran de son appareil. L’appel provenait d’un usager du service avec lequel il avait rendez-vous. Il laisse le portable sonner jusqu’à basculer sur la boite vocale. Mais quelques secondes après, l’appareil sonne de nouveau. Ce deuxième coup l’arrache définitivement le commissaire au sommeil. Il se lève pour prendre un bain avant de se préparer pour aller au service. Dans la salle de bain, les coups de fil se multiplient. Le policier finit par prendre l’appel d’un de ses agents. Il lui est demandé se rendre immédiatement au service, son bureau ayant pris feu. Le commissaire n’attendit plus le petit déjeuner. Il sauta dans sa voiture et fila en direction du quartier de Quinzambougou. En moins de 30 minutes il stationna devant le 3e arrondissement. Il ne put entrer dans son bureau. La fumée l’en dissuada. Les sapeurs pompiers arrivés à la rescousse étaient occupés à briser les vitres des fenêtres et à bombarder d’eau l’intérieur du bureau de l’officier de la police. Le feu sera maitrisé après plusieurs minutes d’effort. Beaucoup de documents sont partis en fumée. Des PV, des livres, le mobilier, des fils électriques des objets divers sont réduits en cendre. L’enquête ouverte par la police a conclu très vite à un court-circuit. En attendant la remise en marche de tout le système Moussoud Arby et son secrétariat partagent un petit local auparavant occupé par des éléments de la PJ. Gamer A. Dicko lundi 19 mars 2012

Quelle est votre réaction ?

Like Like 0
Je kiff pas Je kiff pas 0
Je kiff Je kiff 0
Drôle Drôle 0
Hmmm Hmmm 0
Triste Triste 0
Ouah Ouah 0