Chronique satirique: Me Bathily, futur ministre d’Etat chargé des expulsions et démolitions ?

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Lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière : Le ministre Bathily expose la recette malienne a paris
Mohamed Ali Bathily

Maître Bathily, ministre des Domaines, n’en a pas l’air, mais il est plein de charité. En démolissant 60 bâtiments à Souleymanebougou, il fait de la place pour nos compatriotes du  nord réfugiés en Mauritanie, au Burkina et ailleurs. Qui sait ? Avec ce geste humanitaire digne du Mahatma Gandhi, Bathily pourrait recevoir, en 2016, le Prix Nobel de la Paix!

En attendant cette distinction, monsieur le ministre poursuit sa croisade: dès que finira l’hivernage, il fera, Inch Allah,  démolir au bulldozer la résidence de l’ancien président Alpha Oumar Konaré. Ce palais mérite-t-il d’être occupé par un homme qui, après avoir limogé Ladji Bourama de la primature, continue de le bouder ostensiblement ? Ledit palais, situé à un souffle des bâtiments démolis de Souleymanebougou et ayant un pied dans l’eau du fleuve Niger,   possède-t-il des documents administratifs en bonne et due forme ? D’ailleurs, à qui appartient-il: à l’Etat, aux Chinois qui l’ont construit ou au sieur  Konaré ? En quelques jours, l’éminent ministre des Domaines a tout le loisir de savoir la vérité et passer à l’action. Et tant pis pour les Egyptiens et l’Union Africaine pour qui travaille Konaré!

Si Bathily fait démolir la résidence de Konaré, il va falloir (équité oblige !) qu’il s’intéresse aussi à celle du général Moussa Traoré. L’argument juridique est tout trouvé: ce superbe bâtiment se situe lui aussi sur les berges  du fleuve Niger et il est habité par un double condamné à mort. Mais voilà: les ardeurs du ministre-démolisseur risquent, cette fois, d’être refroidies par les chaleureuses amitiés entre Moussa et Ladji Bourama. Le second ne rate pas une occasion d’inviter le premier aux cérémonies et de le qualifier, en français greco-latin, de “grand républicain”. S’attaquer à un “grand républicain” qui, comme Ladji, adore les boubous brodés et les chapelets, pourrait valoir un sérieux retour de bulldozer au ministre qui, par les temps qui courent, a tout intérêt à rester au gouvernement. Radio-Trottoir annonce, à cet égard,  que Bathily héritera, dans le futur gouvernement, du poste, ô combien prestigieux, de ministre d’Etat chargé des expulsions et des démolitions. Et pour le rendre plus efficace, Ladji Bourama l’autorisera à placer à la tête de ses brigades de démolition des personnages charmants comme les généraux Sanogo et Yamoussa Camara. Au besoin, ces officiers loueront, en dollars azawadiens sonnants et trébuchants, les services du MUJAO qui a prouvé sur les mausolées de Tombouctou son art de la démolition…

A défaut de Moussa Traoré, intouchable chef des Balladins, le ministre Bathily regarderait utilement du  côté des berges de Badalabougou. Pourquoi, par exemple, ne pas démolir la sompteuse résidence de Soumaila Cissé, qui se mire outrageusement dans les flots du fleuve Niger ? Pas besoin d’être expert-géomètre ou pilote de Caterpillar pour déviner que Ladji Bourama n’y verrait aucun inconvénient! En effet, jour et nuit, nuit et jour, Soumaila Cissé, affublé de ses habits de “hassidi”, pardon!, de leader de l’opposition, n’accable-t-il pas Ladji de maux et de mots ? S’il devenait soudain un SDF (sans domicile fixe), peut-être qu’il saurait tenir sa langue, lui et les siens !

Les siens ? Parmi ceux-là figurent Tiébilé Dramé, spécialiste de communiqués tapageurs, et Modibo Sidibé, qui a osé refuser les appels du bonnet de Ladji Bourama entre les deux tours de la dernière présidentielle. Ces trois hommes, qui se disent opposants mais qui, en réalité, rêvent de rafler le repas de Ladji Bourama, ont en commun d’avoir construit leur demeure à deux doigts d’une artère goudronnée. Et le goudron, comme chacun le sait, est un bien sacré que le ministre Bathily a le devoir exclusif de protéger contre la convoitise des spéculateurs, quels qu’ils soient. Il y a tout de même une équation à résoudre: quand on jette dehors deux anciens ministres (Soumaila Cissé et Tiébilé Dramé) et un ancien Premier Ministre (Modibo Sidibé), il faudrait veiller à ce qu’ils n’aillent se noyer dans un bateau de fortune en direction de l’Europe et, surtout, qu’ils n’aillent rejoindre les rangs des jihadistes. Avec leurs connaissances et leurs relations, ils pourraient pousser les compères du MNLA et d’Ançar Dine à réclamer l’autonomie des régions de Mopti et de Ségou ! Mieux vaut donc, à mon humble avis, laisser ces sacrés opposants à la faim qui les ténaille et s’occuper d’autre chose.

Hum, voyons… Pourquoi ne pas démolir les hôtels édifiés dans le lit du fleuve ? Je veux parler du Mariétou Palace, de l’Hôtel Kempeski et de l’Hôtel Mandé. Ceux qui ont pris du café dans ces hauts lieux de luxe (et Allah soubahana wa tallah sait que Bathily a horreur du luxe !) se souviennent que les clients s’asseoient au-dessus de l’eau dont ils ne sont séparés que par des planches. Quelle violation des lois domaniales et foncières !  Quelle injure aux bulldozers!

Il ne faudrait pas que Bathily pense que je le décourage d’abattre ses cibles: je ne fais que lui en suggérer de nouvelles. Gratuitement et pour la bonne santé des lois. Pendant qu’on y est, pourquoi n’effectuerait-il pas un petit tour à Sébénicoro, route de Guinée ? Là, sur les berges du fleuve mais aussi au bord du goudron, un certain monsieur a bâti un immense palais digne des mille et une nuits. Il paraît que ce monsieur, descendant de l’empereur Soundjata, grand amateur de latin, de grec, de subjonctif et de boubous “bolokourouni” devant l’Eternel, multiplie les “Inch Allah” et qu’il entend même conduire un programme politico-islamique : il ne se contente donc pas d’encombrer la voie goudronnée et les berges fluviales, mais il foule aussi aux pieds la laïcité de la République, règle de base de la Constitution. Bathily devrait vite lui demander des comptes et en profiter pour démolir sa résidence. Pour faire économiser du carburant au bulldozers et faire d’une pierre deux coups, je signale,  en passant, que le gréco-latinophone de Sébénicoro a pour proche voisin le prêcheur  Chérif Ousmane Madani Haidara dont la princière résidence se poursuit jusqu’au fleuve Niger. Les mauvaises langues racontent que le Guide spirituel des “Wilibali” aime se balader en bâteau sur le fleuve, juste aux portes de sa résidence. Qu’en pensez-vous, Excellence monsieur le ministre ?

 

Tiékorobani

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3 COMMENTAIRES

  1. FOUTAISESSSSSSSSS POUQUOI LA LOI LAISSE T ELLE LES MAIRES VENDRE DES TERRES QUE LA LOI CHERCHE APRES A ANNULE .C EST LA LE PROBLEME………..
    SINON TOUT LE MONDE RESTE D ACCORD QU ON DOIT RESPECTER LA LOI…………

    FAUT IL CHAQUE FOIS LAISSER LES MAIRES FAIRE DES BETISESSSSSSSSSSSSSSSSS AU NON DE LA LOI ET FAIRE PAYER CECI PAR LES POPULATIONS?
    💡

  2. MR le ministre il faut démolir tous les bâtiments hors la loi le maire de BAMAKO et ex gouverneur d’IBRAHIM FEFE KONE ils sont de responsable la corruption a été l’égaliser par le régime corrompu d’AMADOU-T TOURE ainsi que son gouvernement corrompu nous nous laisserons pas notre pays les mains des juges corrompus 🙄 🙄 🙄 🙄

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