La libération de Kidal est au cœur de toutes les réflexions depuis celle de Gao et ensuite celle de Tombouctou. De supputations en conjonctures le citoyen lambda a hâte de voir les forces armées maliennes débarquer dans le sanctuaire du sheitan " MNLA ". Je vous propose l'analyse prospective d'un expert des questions internationales. Au delà du langage diplomatique aseptisé il nous a dit ce qui suit.
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Photo prise le 7 août 2012, montrant des combattants d'Ansar Dine à Kidal. (AFP / ROMARIC OLLO HIEN)[/caption]
Avec l'adoption de la résolution 2085 du conseil de sécurité sous le chapitre VII des Nations Unies le Mali n'est pas seul maître de son destin dans la guerre de reconquête des régions Nord.
La résolution engage la communauté internationale à livrer une guerre de destruction du terreau terroriste et de la nébuleuse du narco-trafic. Elle (la résolution 2085) privilégie le dialogue et la négociation avec les groupes de revendications non armées et /ou désarmés. Parallèlement à la guerre anti-terroriste ; l'option militaire telle que déclinée dans la dite résolution s'articule autour de : la stabilisation, le rétablissement de l'autorité de l'Etat dans les zones libérées ; mission confiée aux forces de la MISMA. La prérogative est renforcée par la résolution 2100 du conseil de sécurité sous le chapitre VII des nations Unies. Cette résolution crée la MINUSMA (mission intégrée des Nations Unies pour le soutien au Mali) dotée de 11200 hommes dont 1440 policiers.
L'expert insiste sur la mission politique de la MINUSMA qui consiste à : contribuer à la mise en œuvre de la feuille de route pour la transition (Dialogue et Processus Electoral) ; Protection des civils et du personnel des Nations Unies ; Promotion et défense des droits de l'homme ; Soutien humanitaire ; Appui à la sauvegarde du patrimoine culturel ; cette résolution (2100) englobe en même temps toutes les prérogatives de la résolution 2085.
Etant donné que les forces terroristes sont anéanties au point qu'elles imposent une guerre asymétrique aux forces alliées, l'option du dialogue est de facto privilégiée avec les renégats à la condition qu'ils abandonnent toute idée de séparatisme et acceptent de désarmer.
L'option hautement diplomatique ne se joue pas qu'à Bamako seule avec le " MNLA " et ses rejetons " MIA " " MAA " " Haut conseil de l'Azawad ". Elle fait l'objet d'un traitement diligent des instances Onusiennes via les chancelleries occidentales.
C'est à ce niveau diplomatique planétaire que bute l'entrée des forces armées maliennes à Kidal. Autrement, tant que frémit l'espoir de faire aboutir une pression internationale dans le sens du désarmement des renégats minoritaires du " MNLA ", la communauté internationale continuera amicalement à retarder la prise de Kidal. C'est pour quoi récemment le ministre des affaires étrangères et de la coop internationale a , au cours d'une confépresse dans son département, fait deux déclarations qui ont leur pesant d'or " l'armée malienne ne peut pas rentrer à Kidal sans l'autorisation du politique, c'est le Président de la transition Dioncounda Traoré chef suprême des armées qui doit donner des instructions ". Par rapport au " haut conseil de l'Azawad " il considère ce nouveau venu comme un potentiel interlocuteur dans l'option du dialogue.
Et mon interlocuteur de conclure que les rebelles ne manqueront pas de monter les enchères dans les consultations souterraines avec les émissaires de la communauté internationale avec la proximité de la présidentielle de juillet 2013 comme indiqué dans la feuille de route issue de la résolution 2085. L'élection se déroulera à kidal et ce fait sera présenté comme gage de volonté des égorgeurs de Aguel Hoc.
Balla Tounkara
Libération de Kidal :
Les limites de la MISMA !
Tout comme le citoyen lambda, la libération de la ville de Kidal demeure un casse-tête pour le porte-voix de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA). En fait, à chaque point de presse, cette lancinante question récurrente revient au point de faire tourmenter le Colonel Yao Adjoumani. Lors de sa sortie médiatique du mercredi dernier, le bidasse en chef a finalement reconnu que la libération de Kidal est une équation qui devra être résolue par l'autorité politique. " Le problème du MNLA sera géré au niveau des hommes politiques ", a-t-il indiqué avant de situer les limites de la MISMA qui, selon lui, n'a pas pour mission d'attaquer le MNLA. Mais, a-t-il précisé, de soutenir l'armée malienne. Ce qui se fera dans le cadre du recouvrement de l'intégrité territoriale de notre pays et du rétablissement de la paix et de la sécurité dans les zones libérées. " On a prévu un redéploiement des bidasses à Gossi et à Douentza en vue d'assurer la sécurité des populations", a révélé l'orateur de la MISMA.
Pour réussir cette mission sécuritaire, le Colonel Yao Adjoumani a tablé sur la collaboration des populations qui doivent dénoncer tous les cas suspects. " Les terroristes sont partout même à Bamako, ils sont sans état d'âme. On demande à la population de les débusquer ", a-t-il lancé.
Abordant la situation catastrophique à Ber, le porte-voix de la MISMA a dit haut et fort que les terroristes réfléchissent beaucoup. " Ils s'habillent comme des soldats maliens et roulent dans des véhicules maliens. Ils viennent sur des motos comme des soldats maliens. C'est ça le côté difficile. Il faut donc nous aider à les débusquer car ils sont malins et s'arment de beaucoup de ruse ",
En tous les cas, le Colonel Adjoumani a promis que la MISMA sera à hauteur de mission surtout avec la présence de plus de 6000 hommes sur le terrain. Les 2/3 se trouvent au dessus de la boucle du Niger. Il se réjouit aussi de l'arrivée de la première phase du bataillon logistique composé par des ivoiriens.
M.Maïga