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La ville de Gao reprise par nos forces armées avec l'appui l'armée française[/caption]
La chasse aux terroristes déclenchée par l’armée malienne soutenue par celle de la France et de la sous-région ouest-africaine semble prendre une forme salutaire, à tel point que l’avancée des troupes française et malienne sur le front de la reconquête est un ouf de soulagement pour tous les Maliens.
Après la reconquête des villes du Nord aux mains d’Ançardine (qui pactise avec les terroristes) par l’armée malienne et française, les populations de la ville des Askia (Gao) s’apprêtent à recouvrer définitivement leur liberté confisquée par les islamistes. Alors, Gao a reçu la visite des forces françaises qui volent au secours des populations de la ville. En tout cas, nos sources signalent que l’aéroport de Gao a été repris par la l’armée française qui y a atterri depuis le samedi dernier à 3 h du matin. Cette descente musclée des troupes françaises à Gao permettra de sécuriser les points stratégiques de la ville.
Pour ce faire, le pont de Wabaria de Gao, l’axe Niamey-Ansongo où sont situés plusieurs ponts et la sortie de Gao direction N’jiwa (où se situe le premier camp des islamistes) sont des endroits où sont stationnées les forces françaises. Aussi, des avions de guerre en provenance de Niamey (Niger) et du Tchad, y compris des commandos et des matériels militaires, ont été transportés via l’Aéroport de Gao pour renforcer le dispositif sécuritaire en place. Toute chose qui prouve que la guerre contre les terroristes et leurs alliés d’AQMI pour la libération des trois grandes villes du Nord (Gao, Tombouctou et Kidal) est d’ores et déjà engagée à Gao. En effet, les quelques djihadistes et islamistes qui étaient confondus avec la population ont été chassés de la ville.
Serge Lath
KIDAL
Sous les bombardements aériens
Visiblement, la guerre pour la reconquête des villes du Nord occupées par des terroristes s’apparente à une mission-éclair pour les armées malienne et française. Ainsi, sans aucune résistance (comme le pensait certains), l’opération s’est concrétisée de manière spectaculaire par la reprise de certaines villes.
Deux semaines après les premières attaques des forces maliennes et françaises au Nord, les populations locales, enthousiasmées, hissent les drapeaux maliens et français pour saluer les efforts de l’armée malienne soutenue par les troupes françaises. C’est sur cette lancée que la ville de Gao vient de s’ajouter à la liste de celles qui sont déjà reconquises à coup de canons. Le cap est donc déjà sur la ville de Kidal qui, depuis avant-hier nuit, est sous l’effet de bombardements aériens. Concernant, la ville de Gao, les éléments de la force locale et leurs alliés seraient à la phase de ratissage à travers des fouilles des habitations.
Mais où sont partis ces terroristes, se demandent certains? Selon les uns, les djihadistes ont plié bagages en direction du désert, un endroit qu’ils maîtrisent mieux que quiconque. Selon les autres, ces éléments, dont les affinités avec AQMI ne sont plus à démontrer, n’ont pas tous quitté les grandes villes du Nord et ont pris la population comme bouclier humain pour se défendre. En tout cas, les troupes maliennes et françaises sur le terrain ont une idée de la qualité d’attaque et de défense de l’ennemi. D’où l’idée de fouiller les résidences et autres habitations après toute opération.
Serge Lath
MOUVEMENT ISLAMIQIUE POUR L’AZAWAD: Une nouvelle donne qui ne rassure pas
Dépistés par les forces de frappe de l’armée malienne soutenue par les troupes françaises, les éléments d’Ançardine, qui exigeaient bec et ongles l’application de leur charia sur tout le pays, semblent avoir changé de stratégie avec la création du Mouvement Islamique pour l’Azawad (MIA) dont les objectifs frisent le ridicule, voire le mépris.
Ainsi, les éléments de ce mouvement, dont les accointances avec les terroristes ne sont plus à démontrer, se seraient invités le jeudi dernier dans une localité située à la frontière entre le Mali et le Burkina-Faso pour tenir une rencontre en catimini, en présence d’éléments de ce MIA composé d’anciens membres influents d’Ançardine de Iyad Ag Ghaly : il s’agit de Hamada Ag Bibi, député à l’Assemblée nationale et d’Algabass Ag Intalah, fils du vieux Ag Intalah de Kidal. On notait aussi la présence de certains éléments d’AQMI tels qu’Abou Alkamah, représentant du chef terroriste Moctar Bel Moctar au sein de ce nouveau mouvement. Pour ces terroristes, il s’agissait de déjouer la mobilisation internationale en peaufinant des arguments pouvant leur permettre de justifier l’idée de la création de ce mouvement. Dans tous les cas, ils disent vouloir se désolidariser de la nébuleuse d’AQMI qu’ils voudraient s’associer à l’armée malienne pour combattre. La charrue avant le troupeau des commentaires et questionnaires de certains esprits éveillés font état d’un méli-mélo dans lequel ces islamistes voudraient conduire les autorités civiles et militaires maliennes.
Alors questions : pourquoi vouloir se dissocier d’AQMI alors que cette nébuleuse avait ses représentants au cours des assises ? Qu’est-ce que ce mouvement veut demontrer contre la reconquête des villes du Nord déclenchée par le Mali et ses partenaires ? Les autorités maliennes et la communauté internationale donneront-elles du sens à leurs propos ? Et pourquoi maintenant ? Autant de questions qui taraudent l’esprit de certains observateurs avisés qui pensent que le moment sera venu pour les armes de tonner en vue de débusquer ceux qui ont coupé le sommeil au peuple malien. En tout cas, chaque chose en son temps, dit-on. Et c’est le temps de la guerre.
Serge Lath