Algérie: récemment limogé, Nacer El Djinn, ancien chef des renseignements intérieurs, a fui clandestinement le pays

Abdelkader Haddad, alias Nacer El Djinn, ancien patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a fui l’Algérie à bord d’une patera vers l’Espagne. Cette fuite de l’un des plus importants officiers du renseignement, qui détient tous les secrets de l’État, a créé un séisme sans précédent au sein du régime algérien. Pour preuve de sa panique, la capitale algérienne est totalement bouclée depuis jeudi matin et le Haut conseil de sécurité s’est réuni en urgence.

20 Sep 2025 - 14:19
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Algérie: récemment limogé, Nacer El Djinn, ancien chef des renseignements intérieurs, a fui clandestinement le pays

Nacer El Djinn, la boite à secrets du régime algérien, a bel et bien disparu du lieu où il était retenu, soit sous forme d’emprisonnement, selon certains, soit de résidence surveillée, selon d’autres.

De nombreuses sources concordantes affirment que l’ancien patron des renseignements intérieurs algériens (DGSI), limogé en mai dernier, a fui à bord d’une patera, probablement vers l’Espagne. Dans cette nouvelle odyssée spectaculaire, il n’aurait pas embarqué seul à bord de la patera, mais aurait été accompagné par une poignée d’officiers. La date exacte ou supposée de sa fuite n’a pas été précisée, mais si elle remonte à quelques jours, cela signifie qu’il est déjà en lieu sûr, loin de l’Algérie.

D’ailleurs, au vu de l’envergure de Nacer El Djinn, qui dispose de beaucoup de relations et de complicités au sein des appareils sécuritaires et militaires, organiser une fuite ne serait qu’un jeu d’enfant pour lui. En rejoignant l’Espagne, il revient en quelque sorte chez lui, car il y dispose de biens immobiliers et de papiers de résidence en règle.

Mais, et même s’il s’agit là d’un faisceau très minime, la question se pose aussi de savoir s’il est toujours présent sur le territoire algérien, à partir duquel il préparerait, en cachette, sa sortie du pays. C’est cette hypothèse que le régime semble considérer comme son ultime chance de retrouver Nacer El Djinn, puisqu’il a quadrillé, depuis jeudi matin, la capitale algérienne, que les forces de l’ordre et de l’armée ont totalement bouclée. Des barrages ont été érigés partout et de vastes ratissages sont toujours en cours à la recherche du «précieux» fugitif. Des points de contrôle ont été installés à travers la majorité des axes routiers, portuaires et aéroportuaires du pays. Il ne fait aucun doute que des renforts auraient également cadenassé ce qui peut l’être des vastes frontières du pays, particulièrement au niveau des frontières, fermées de longue date, avec le Maroc.

Parallèlement à ce dispositif sécuritaire impressionnant, le Haut conseil de sécurité algérien s’est réuni en urgence jeudi. Il ne fait aucun doute que cette institution a consacré une réunion restreinte à la fuite de Nacer El Djinn, même si le HCE a été présenté dans sa composition élargie à certains novices du nouveau gouvernement.

Le général Abdelkader Aït Ouarabi, dit général Hassan, qui a remplacé Nacer El Djinn, a aujourd’hui du pain sur la planche. Il se retrouve face à une grave crise de ses services, à un risque périlleux de grand déballage, mais aussi face à une lourde responsabilité, celle de mettre la main sur son prédécesseur et non moins collègue et complice de longue date dans tous les coups bas des services de renseignements, éduqués sous la férule de Mohamed Médiène, dit Toufik.

L’heure est donc très grave pour le régime algérien, qui voit l’une de ses figures les plus puissantes prendre le large, emportant avec elle une boite de Pandore contenant tous les secrets du pays et de ses dirigeants d’hier et d’aujourd’hui.

Surtout que n’importe quel pays serait prêt à donner l’asile à Nacer El Djinn en contrepartie du déballage de tout ou partie de ces secrets. Et c’est une lapalissade de dire que Nacer el Djinn en détient une quantité inestimable. Car depuis les années 90, et à part une parenthèse de 2015 à 2020 où il était réfugié en Espagne, Nacer El Djinn a été au cœur des plus importants événements que l’Algérie a connus durant ces quatre dernières décennies. Il a été surtout l’un des acteurs principaux de la décennie noire, où il a joué le rôle de tortionnaire et de bourreau sanguinaire sous la main duquel des centaines, voire des milliers d’Algériens, ont été froidement massacrés.

Ses complices dans ce carnage, dont l’actuel chef d’état-major de l’armée algérienne et homme fort du pays, Said Chengriha, ont tout à craindre de la fuite de Nacer El Djinn.

En attendant la confirmation de fuite à l’étranger de son ancien DGSI, le régime algérien récolte déjà les fruits amers de ce qu’il a semé. Son illégitimité l’a poussé à instaurer une gouvernance basée sur l’instabilité au niveau des hauts postes de responsabilité. Cela s’est particulièrement manifesté au niveau des services de renseignements qui ont vu défiler une vingtaine de patrons en l’espace de cinq ans seulement.

L’enfermement imposé aux hauts responsables tombés en disgrâce, mais aussi à l’ensemble des Algériens privés de toutes leurs libertés, a conduit à voir se multiplier des actes spectaculaires de Harga. Ce ne sont plus seulement des adolescents, des jeunes, des femmes et même des familles entières qui prennent le large, mais aussi d’anciens pontes du régime.

Par Mohammed Ould Boah
Le 19/09/2025 à 12h08
Source: https://fr.le360.ma/

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