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L'homme d'affaires Michel Tomi, dans son bureau d'une société de course hippiques en 2002, au Gabon. | AFP[/caption]
Michel Tomi, richissime entrepreneur corse âgé de 66 ans, qui a fait fortune dans les jeux en Afrique notamment au Mali où il est propriétaire du Casino, a été interpellé hier mercredi en région parisienne, dans le cadre d'une enquête financière lancée en juillet 2013 pour "blanchiment aggravé". Il avait été initialement convoqué à la direction centrale de la police judiciaire, à Nanterre. D'autres arrestations ont eu lieu dans son entourage. Pour le président de la République, Tomi est comme « un frère ».
La justice le soupçonne d'avoir partie liée avec le banditisme insulaire, ce qu'il conteste, reconnaissant seulement des liens personnels avec certains de ses représentants. Les policiers de l'Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales et de l'Office central de répression de la grande délinquance financière vont l'interroger sur l'origine de ses revenus, son train de vie et ses relations avec le chef de l'Etat Ibrahim Boubacar Keita, dit IBK, pour des faits qualifiés de corruption. Dans un récent entretien au journal français L'Express, Michel Tomi, défendu par Me Lionel Moroni, réfutait ces accusations.
Le quotidien français du soir "Le Monde" avait écrit fin mars que les enquêteurs s'intéresseraient notamment aux relations entre Michel Tomi et l'actuel président malien Ibrahim Boubacar Kéita.
Interrogé fin mars par l'AFP, l'avocat de l'homme d'affaires, Lionel Moroni, avait indiqué que ses "activités professionnelles" se situaient "uniquement en Afrique". "Je ne vois pas pourquoi il investirait de l'argent en France, qu'il viendrait y blanchir de l'argent alors qu'il n'y a plus eu aucun intérêt", avait-il ajouté.
Me Moroni avait relevé, sans plus de commentaire sur ce point, les "relations d'amitié très sincères" de son client "avec le président malien", nouées bien avant que celui-ci n'entre en fonction.
Le gouvernement malien avait dénoncé l'article du "Monde", en indiquant avoir saisi des avocats pour étudier "toutes les suites judiciaires possibles". Mais quelques semaines plus tard, dans une interview à Jeune Afrique, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, présenta « le parrain corse » comme un « frère ».
Rassemblés par Youssouf Coulibaly