Expansion du terrorisme dans le Sahel : Moscou met en cause Paris et Kiev à l’ONU

La Russie rejoint ainsi les autorités maliennes, nigériennes et burkinabè qui dénoncent depuis plusieurs années l’implication de puissances occidentales dans la prolifération des groupes armés terroristes.  Dmitry Polyanskiy a rappelé que Daech s’appuie sur l’instabilité politique, la faiblesse de la gouvernance et les conflits armés pour étendre son influence en Afrique. Mais Moscou estime que le rapport onusien présenté ce jour-là « oublie un élément clé » : le rôle de l’ingérence occidentale.

L’ombre des interventions de l’OTAN

Pour le diplomate russe, les interventions de l’OTAN en Libye et en Irak ont détruit les institutions de ces pays, créant un vide de sécurité exploité par les groupes armés. « Dans la poursuite de leurs intérêts géopolitiques, les anciennes puissances coloniales continuent de soutenir des groupes armés illégaux sur le continent africain », a-t-il dénoncé. Il prévient que « tant que les causes réelles de l’instabilité ne seront pas expliquées, les solutions proposées resteront inefficaces ».

La France est particulièrement ciblée par Moscou, accusée d’utiliser le terrorisme comme outil de politique néocoloniale. Polyanskiy a aussi pointé du doigt l’Ukraine. Selon lui, des « preuves concrètes » montrent que les services spéciaux ukrainiens auraient fourni armes, drones et formations à des groupes armés au Sahel, notamment au JNIM au Mali. Il ajoute que des mercenaires ukrainiens auraient été déployés contre certains gouvernements locaux.

Appel à une enquête internationale

Face à ces accusations, la Russie a réclamé une enquête internationale impartiale sous l’égide de l’ONU. Polyanskiy plaide pour « une lutte honnête, dépolitisée et axée sur les résultats contre le terrorisme », affirmant que Moscou est prêt à coopérer avec les États membres et les structures de l’ONU, dans le respect des principes de la Charte des Nations Unies.  Le diplomate a conclu en réaffirmant l’attachement de la Russie à la souveraineté des États africains. Selon lui, seule une coopération internationale basée sur le respect mutuel et le dialogue permettra de réduire durablement la menace terroriste et de renforcer la sécurité mondiale.

 Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net