Le prix Nobel de la paix décerné à Maria Corina Machado, opposante vénézuélienne

La Maison Blanche a affirmé vendredi que le comité du prix Nobel de la paix avait fait passer « la politique avant la paix » en attribuant la récompense à la cheffe de l’opposition vénézuélienne plutôt qu’à Donald Trump.

10 Octobre 2025 - 12:57
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Le prix Nobel de la paix décerné à Maria Corina Machado, opposante vénézuélienne
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Le prix Nobel de la paix décerné à Maria Corina Machado, opposante vénézuélienne
La cheffe de l’opposition vénézuélienne, Maria Corina Machado, à Caracas, le 9 janvier 2025. LEONARDO FERNANDEZ VILORIA/REUTERS

Clou de la saison Nobel, le prix de la paix a été attribué, vendredi 10 octobre, à Oslo, à l’opposante vénézuélienne Maria Corina Machado, pour ses efforts « en faveur d’une transition juste et pacifique de la dictature à la démocratie ». « Maria Corina Machado est l’un des exemples les plus extraordinaires de courage civique en Amérique latine ces derniers temps », a estimé le président du comité Nobel norvégien, Jorgen Watne Frydnes.

Mme Machado « a été une figure-clé de l’unité au sein d’une opposition politique autrefois profondément divisée, une opposition qui a trouvé un terrain d’entente dans la revendication d’élections libres et d’un gouvernement représentatif », a-t-il ajouté. Elle a réussi cette unification au moment où « le Venezuela est passé d’un pays relativement démocratique et prospère à un Etat brutal et autoritaire en proie à une crise humanitaire et économique », a encore affirmé le président du comité Nobel.

« Je suis très reconnaissante au nom du peuple vénézuélien. Nous n’y sommes pas encore », a réagi Mme Machado. « Nous travaillons très dur pour y parvenir, mais je suis sûre que nous l’emporterons », a-t-elle affirmé.

La notoriété de Mme Machado a explosé pendant les primaires de l’opposition en octobre 2023, lorsqu’elle a recueilli plus de 90 % des voix, avec 3 millions de votants, une démonstration de force. Elle est rapidement devenue une favorite des sondages, au point d’être surnommée la libertadora (libératrice), en hommage au libertador Simon Bolivar.

Au cours de l’année écoulée, « Mme Machado a été contrainte de vivre dans la clandestinité [depuis la réélection contestée du président Nicolas Maduro en juillet 2024]. Malgré les graves menaces qui pèsent sur sa vie, elle est restée dans son pays, un choix qui a inspiré des millions de personnes », a également rappelé le comité.

Elle a déjà reçu, en septembre 2024, le prix Vaclav-Havel, décerné par le Conseil de l’Europe, qui récompense des défenseurs des droits de l’homme. Elle a également reçu, en octobre 2024, le prix Sakharov, plus haute distinction de l’Union européenne pour les droits humains.

Donald Trump dit « mériter » le Nobel de la paix
Washington a, de son côté, affirmé que le comité du prix Nobel de la paix avait fait passer « la politique avant la paix » en attribuant la récompense à la cheffe de l’opposition vénézuélienne. « Le président Trump continuera à conclure des accords de paix, à mettre fin aux guerres et à sauver des vies », a réagi le directeur de la communication de la Maison Blanche, Steven Cheung, sur X, ajoutant : « Le comité Nobel a prouvé qu’il privilégiait la politique à la paix. »

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Ardemment convoité par le président des Etats-Unis, Donald Trump, le Nobel de la paix a été annoncé vendredi à 11 heures, quelques heures après la conclusion d’un accord entre Israël et le Hamas sur un cessez-le-feu et la libération des otages, étape majeure pour mettre fin à deux années de guerre dans l’enclave palestinienne.

Cette avancée, fruit des fortes pressions exercées par le président républicain sur les belligérants, est trop tardive pour que le comité Nobel norvégien ait pu en tenir compte. C’est lundi que les cinq membres du comité ont tenu leur dernière réunion, laquelle sert généralement à peaufiner les critères expliquant leur choix, lui-même pris plusieurs jours auparavant.

Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump martèle qu’il « mérite » le Nobel, revendiquant un rôle dans la résolution de multiples conflits, que les experts jugent très exagéré. « Je ne sais pas vraiment ce que [le comité Nobel] va faire. Mais je sais une chose : personne dans l’histoire n’a jamais résolu huit guerres en l’espace de neuf mois », a-t-il encore affirmé jeudi. « Et moi, j’ai mis fin à huit guerres. Cela ne s’était encore jamais vu », a-t-il dit, soulignant que celle de Gaza était « la plus importante de toutes ».

Au-delà des questions de calendrier, nombreux sont ceux qui pointent son mantra – « l’Amérique d’abord » – contraire aux idéaux (coopération internationale, fraternité entre les peuples et désarmement) contenus dans le testament d’Alfred Nobel (1833-1896).

En 2024, le prix de la paix était allé à Nihon Hidankyo, un groupe de survivants des bombardements de Hiroshima et de Nagasaki, en croisade contre l’arme nucléaire.

Source: https://www.lemonde.fr/

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